On les trouve sous différentes appellations : 5 éléments, 5 phases, 5 agents … « Wu » signifie 5 et là nous sommes tous d’accord. « Xing » 行, signifie marcher, aller, agir et induit un processus, un mode d’action, le terme « phase » est plus proche que le terme « élément ».
Il est question du bois, du feu, de la terre, du métal et de l’eau.
木, mù, « bois »
火, huǒ, « feu »
土, tǔ, « terre »
金, jīn, « métal »
水, shuǐ, « eau »
Ces notions apparaissent sous les Royaumes Combattants (Vème-IIIème siècle). Ce là ne date pas d'hier donc!!!
Tout un système de correspondances est né qui nous servira bien si l’on veut mieux comprendre la pensée chinoise, la médecine et… nos exercices de Qi Gong !
Comme le principe Yin/Yang, les Wu Xing sont des incontournables si l’on veut aller plus avant dans la découverte de nos disciplines.
Il y a donc une notion de dynamique dans les Wu Xing que le mot « élément » ne rend pas. Cette théorie veut mettre un peu d’ordre dans les phénomènes naturels et humains, cosmiques et sociaux, par un jeu subtil de similarité, de correspondances et de liens qui soutiennent une transformation permanente.
Car tout est mouvement.
Chaque chose croit, se transforme puis régresse. Deux cycles gèrent toute chose et permettent de maintenir ou de rétablir l’équilibre:
et domination (métal → bois → terre → eau → feu → métal)
La « logique » est la suivante :
Le MÉTAL peut être fondu, il devient liquide → l'EAU; L'EAU fait pousser les arbres → le BOIS; Le BOIS peut produire du FEU;Le FEU peut brûler les végétaux qui vont donner de la cendre, une sorte de TERRE;La TERRE contient des minéraux, du MÉTAL.
D’un autre côté l’équilibre peut être maintenu car :
Le MÉTAL tranche le BOIS; Le BOIS puise sa force dans la TERRE ;
La TERRE absorbe l'EAU ; L'EAU éteint le FEU; Le FEU fait fondre le MÉTAL.
Tout est correspondances.
Ainsi le Feu correspond à l’Été, à la direction Sud, à la couleur rouge, à la joie… au Cœur.
Le Métal correspond à l’Automne, à la direction Ouest, à la couleur blanche, à la nostalgie, la tristesse… Au Poumon.
L’Eau correspond à l’Hiver, au Nord, au noir ou bleu nuit, à la peur … au Rein.
Le Bois correspond au Printemps, à l’Est, au vert, à la colère… au Foie.
La Terre correspond à la saison intermédiaire, au centre, au jaune, à la rumination… à la Rate.
Dans le Qi Gong des 5 Animaux par exemple, on retrouve ces notions, ce lien entre émotions et organes…
On trouve fréquemment des cercles représentant ce cycle. Il faut savoir que dans les représentations le Nord est en bas, le sud en haut…
Dans certaines le Jaune, la Terre est au centre ; dans d’autres, elle se glisse entre le rouge et le blanc…
Le système est très complexe et il existe des tableaux de correspondances très complets, mais pour nous, il n’est pas nécessaire de nous perdre dans les méandres complexes de la médecine chinoise.
Il suffit de connaitre les principes de base, de savoir que les wǔxíng) sont fondamentaux pour nos disciplines.
Et que par ce biais et le jeu entre notions, un équilibre peut-être maintenu ou rétabli afin d’obtenir une harmonie qui permet la vie dans de bonnes conditions.
Nos « organes » forment donc une grande famille et pour rester en bonne santé, il faut que chacun reste à sa place et fonctionne correctement, en belle harmonie avec ses partenaires.
Il s'agit d'un petit poème extrêmement bref, visant à exprimer la fugacité des choses. C’est une sorte de « concentré » de sensation, d’émotion, de simplicité, d’évidence et d’humour parfois qui vous laisse dans un premier temps souvent perplexe.
Il nécessite le détachement de l'auteur qui va droit au but, s’exprime sans détours. C’est un instantané : le haïku ne se « travaille » pas, il saisit le moment présent –déjà passé-(!!?), il est rapide et concis.
Il doit évoquer plus que décrire, on ne rentre pas dans les détails. Pour l’apprécier, on préfère l’écouter, lu à haute voix et en une respiration (d’où l’intérêt de sa brièveté…). On peut ainsi en au mieux capter la vitalité et l’éphémère. C’est un poème « origami », que l’on regarde, que l’on déplie lentement pour découvrir ce qu’il y a à l’intérieur. Humble, mais profond.
Ce poème obéit à quelques règles et une des règles du haïku (qui saisit l’évanescent) est le kigo : « mot de saison », une référence à la nature (le durable) ou un mot clé concernant l'une des quatre saisons, le jour de l’an figurant une saison à part entière ! On y trouvera donc, des cerisiers (printemps), des hannetons (été), des roseaux (automne) ….
Pivoine d’hiver
Les pluviers doivent être
Un coucou dans la neige
Matsuo Bashô (1644-1695)
PHOTO Xiao Long
Si l’image le plus souvent parle d’elle-même… elle peut en cacher une autre…
Et ça vient d’où ?
Le haïku est un terme créé par le poète Masaoka Shiki (1867-1902). On attribue la paternité de cette forme poétique d’origine au poète Bashô Matsuo (1644-1694).
Cela signifie-t-il que le haïku est d’origine japonaise ? Pas si sûr… car il semble que Bashô ait lui-même fait allusion à l’origine chinoise de cette forme poétique :
« Quant au haïkaï de Chine
J’interroge
Le petit papillon qui voltige »
Bashô, A Kyoto rêvant de Kyoto
Il serait ici question de Zhuang Zi (IVème siècle avant JC) lorsqu’il raconte son rêve et sa confusion (rêve-t-il qu’il est un papillon ou le papillon rêve-t-il qu’il est Zhuang Zi ?).
Yuan Ming (365–427) proposait :
Les nuages
Sans intention
Surgissent des cimes des montagnes
PHOTO Xiao Long
Wang Wei (701-761) écrivait:
Au printemps l'étang est large et profond
J'attends le retour de la barque légère
Lentement, lentement, les lentilles d'eau se rassemblent
Le saule pleureur les balaye, à nouveau les éparpille
Tung Po ((1023–1089) a composé :
Adossé à un vieux saule
Quelqu’un vend
Des citrouilles jaunes
On ne peut nier l’influence de la Chine sur de la culture actuelle japonaise. Certains peuples chinois utiliseraient des caractères depuis -2500 (!!!) et l'assimilation de l'écriture, chinoise, par les japonais ne commence qu'au IVème siècle.
C’est avec l'écriture qu’arrive la poésie. Mais si l’esprit haïku est né en Chine, c’est bien au Japon qu’il a trouvé son aboutissement et c’est là que cette forme très particulière a prospéré.
PHOTO Xiao Long
Le vieil étang
Une grenouille qui plonge
Le bruit de l’eau
Bashô
(En V.O :
furuike ya
kawazu tobikomu
mizu no oto)
Les Chinois n’ont cependant pas jeté l’éponge… La langue chinoise qui ne manque pas de caractère(s)… (D’accord, elle est facile… mais comment résister…) se plie cependant bien au haïku et Ying Chen, poètesse contemporaine, en a écrit quelques-uns.
Ying Chen est née en Chine, mais vit à Vancouver. Elle a étudié Les Lettres françaises à Shanghai et à Montréal et vient souvent à Paris. Elle nous propose :
Terrasse vide
Des voitures passent
Le vent arrive
Entre les nuages
Et les vagues, parfois
Aucun bateau ne passe
Une pluie fine
Chaque maison est une île
Le reste est la mer
La pluie apporte
Le son d'une cloche
Dimanche chez nous
Ying Chen
Haïkus écrits en chinois, traduits en français par l'auteur.
Bien sûr, pour apprécier pleinement, il vaut mieux lire/écouter la version initiale: la traduction est difficile, car si elle peu rendre l’impression globale, il est difficile d’y reproduire les mêmes sonorités, et on y perd certainement quelque chose…
Attention, les haïkus sont comme les excellents chocolats, il ne faut pas tout engloutir d’un coup, mais prendre le temps de les apprécier avant d’en prendre (délicatement) un autre ! Ils invitent à prendre conscience de petits riens, d’évidences ,auxquels on ne prête pas, ou plus, attention.
La langue japonaise et la langue chinoise se prêtent donc merveilleusement à cet exercice et il est plus délicat de composer un haïku en français, le flou, l’ambiguïté est plus difficile dans notre langue « compliquée » d’articles, de conjugaisons… plus avide de ponctuations diverses…
Nous sommes plus dans la longue phrase à la Proust que dans la brièveté du haiku…
Le salon sert de point de rencontre à toute la famille, c'est aussi un lieu où l'on reçoit des amis. Le salon, est donc un lieu de réunion privilégié. De préférence il sera situé non loin l’entrée pour bénéficier d’un flux maximal de qi. Confortable avec des bons sièges bien douillets, bien éclairé et dans un registre de couleurs plutôt chaudes: on cherche à créer une ambiance conviviale. Jusque là rien de bien étonnant…
Ce lieu de détente ne doit pas se laisser envahir par une multitude d'objets divers dans tous les coins afin de laisser le qi circuler de manière fluide. Cela est d’ailleurs vrai pour toutes les pièces de la maison ! Évitez les plantes à feuilles pointues près des sièges C’est ce que l’on nomme des flèches en feng shui), les objets triangulaires, les meubles à angles trop saillants… Vous pouvez placer des coussins, des plantes (nous en reparlerons), une nappe…pour que les angles soient moins apparents ( Je déconseille le coin en mousse ou le sparadrap, ce n'est pas super tendance!)
Si la pièce est très grande, on peut la "couper" avec des plantes, un rideau ou un paravent pour éviter que le qi ne se disperse ou circule trop rapidement. Si elle trop petite, évitez de la surcharger (et là, c’est du bon sens plus que du feng shui…). Optez alors pour des meubles bas et les couleurs douces qui agrandissent la pièce.
Fauteuils et canapés, aux formes arrondies si possible, sont à disposer autour d’un point central (table basse , tapis, cheminée…), jamais dos à la porte, pour faciliter les conversations (évitez de choisir comme point central la télé: pour la communication... c'estrâpé!). Pas trop profonds les fauteuils...
Si toutefois la forme de la pièce vous oblige à placer un canapé au centre de la pièce et non adossé à un mur, placez un objet derrière : une plante, une lampe, une petite table… (l’arrière d’un canapé n’est de toute façon jamais très esthétique…)
Les cheminées, un poêle, accentuent le sentiment de bien-être, de chaleur et dynamisent la pièce, mais il faut veiller à les utiliser régulièrement. Si elles ne servent plus, placez de chaque côté des plantes ou des objets lourds pour éviter que le qi se disperse inutilement par le conduit menant vers l’extérieur.
L’éclairage doit être modulable et agréable: lumière vive pour les discussions ou prises de décisions, tamisée pour l’intimité et pensez à une bonne lumière pour le coin lecture. La diversité et l’équilibre des textures apporteront chaleur et dynamisme tout en étant très agréables à la vue comme au toucher. Privilégiez les matières douces et veloutées des sièges en contraste avec des objets durs et brillants tels que des vases, des statues…(bref, veillez à l’équilibre yin/yang)
Quant à la couleur des murs, on favorisera les couleurs tendres. Les tons de jaunes, ocres, crème, beige favorisent la conversation et l’harmonie.... Et voilà, c'est parfait!
LE SECRET DES PLANTES : parlons verdure !
C'est bientôt le printemps, mais si... et à force de le dire, il sera bien obligé de montrer son nez! Si en faisant le tour d'une jardinerie qui vous tend ses feuilles, vous voulez vous laisser tenter... c'est le moment! D'autant plus que les plantes ont leur rôle à jouer dans nos intérieurs aussi!
En Feng Shui, on utilise les plantes pour adoucir une arête de mur par exemple, ou pour éviter que l'énergie ne stagne dans un angle sombre (choisissez bien la plante en question, sinon elle sombrera aussi!). Les plantes apportent de la vie dans votre intérieur et assainissent l'air.
PHOTO Xiao Long
Mode d'emploi:
Les grandes plantes au port dressé, aux feuilles pointues sont yang, elles stimulent la circulation d'énergie dans les coins et au sud.
Les plantes aux feuilles rondes, à port retombant sont yin, elles calment et se placent au nord.
Même si vous aimez les fleurs coupées, il faut savoir qu'une fois coupées, ces fleurs sont "mortes", on les abandonne dans une eau stagnante et ce n'est pas franchement idéal, il vaudrait mieux remplacer le vase par une potée "vivante". Dans la même idée, ne laissez pas vos plantes dépérir, si les feuilles sèchent ou portent des signes de maladie, coupez-les afin que l'énergie ne stagne pas à cet endroit. Quant aux bouquets secs poussiéreux, il vaudrait mieux carrément oublier... mieux vaut alors les remplacer par un poster ou un tableau représentant des fleurs aux couleurs fraiches?
Une plante dans un long couloir ralentit la circulation d'énergie (et la vôtre! Ce qui vous évite de foncer dans le brouillard d’un autre côté...)
Dans une salle de bains, les plantes "drainent" l'énergie-Eau en excès (en plus, elles adorent les salles de bains et y poussent volontiers!)
Enfin, les plantes assainissent l'air (et les intérieurs modernes en ont bien besoin...). On peut citer en particulier le palmier, l'anthurium et ses belles fleurs rouges ou roses, le caoutchouc que tout le monde connait, le spathiphyllum et ses hampes blanches, le lierre, le philodendron-croton (évitez le monstrum!), le kalanchoe, le pothos et la fougère...
Bien, mais n'abusez pas non plus, car - comme en tout - il faut garder la juste mesure et ne pas transformer son appartement en jungle impénétrable. Une des règles de base du Feng Shui reste de ne pas "encombrer" l'espace... (Et quand même aussi de ne pas vider son porte-monnaie...)
Pour chaque nouvelle année à fêter, les créations vont bon train :
La Poste Chinoise propose, en version mini, des timbres représentant un lapin et certaines villes proposeront la version maxi avec lapin géant au cœur de la cité… Il y en aura pour tous les goûts !
Car cette année, c’est donc le lapin qui sera à l’honneur, le lapin d’eau plus exactement. A partir du 22 janvier et jusqu’en février (le 9 exactement) 2024, le lapin nous accompagnera. Il semblerait que l’année devrait être moins dynamique que la précédente, celle du Tigre… mais nous n’allons pas nous aventurer plus loin dans les prédictions !
Le Lapin se classe à la quatrième position dans les 12 signes du zodiaque chinois. C’est un signe de bon augure. Le lapin est attentif, prudent et toujours prêt à réagir : pour les Chinois, il est symbole d’habileté et de vigilance. Il symbolise également la longévité et la prospérité (le lapin est prolifique !)
L’Eau, élément qui lui est associé cette année, a une très bonne capacité d’adaptation, elle coule et prend la forme de ce qu’elle rencontre sur son chemin, elle représente la richesse dans la culture chinoise.
PHOTO Xiao Long
On parle parfois d’année du chat – à la place du lapin – C’est le cas au Vietnam; en réalité, ces deux animaux n’en sont qu’un :
On retrouve les mêmes caractéristiques de vigilance, d’intelligence, de discrétion… Une explication possible a été proposée : "lapin" dans la prononciation chinoise sonnerait comme "chat" en vietnamien et alors, il s'agirait donc d'une erreur……, mais d’après les petites recherches de Xiao Long, en chinois 兔子Tùzǐ, lapin, n’a pas trop l’air de ressembler à con mèo , chat en vietnamien, ni d’alleurs Con thỏ , lapin en vietnamien et 猫Māo chat en chinois… Mais mes oreilles ne sont pas aussi longues que celles du lapin, alors….
L'absence du chat dans la version chinoise, viendrait de ce que le rat, que l’Empereur de Jade avait chargé de convoquer les animaux pour la sélection des signes du zodiaque, ait donné de mauvaises indications au chat qui se fâcha, et qui depuis est son ennemi.
Une autre version raconte que tous les animaux se réunirent autour de la dépouille de Bouddha et que le chat croqua alors le rat qui léchait l'huile d'une lampe. L’auteur du crime fut exclu du zodiaque.
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Pour d’autres, l’horoscope chinois fut inventé avant que les chats – originaires d’Egypte) ne soient importés en Chine.
On entend souvent parler de Feng Shui et on vous dit que « c’est feng shui » ou que « ce n’est pas feng shui »… Alors c’est quoi ?
Les livres sur le sujet ne manquent pas. Il en est des bons et des (nettement) moins bons qui font alors du Feng Shui un ramassis de vieilles superstitions ne reposant sur pas grand-chose, ou même : rien (pour les plus mauvais!).
Xiao Long a donc décidé de reprendre la chose de son début (ou presque...) pour essayer de faire court sur un vaste sujet…
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Définition: Le Feng shui (chinois traditionnel : 風水 : fēng shuǐ), prononcé en français quelque chose comme "fongchoué", signifie « le vent (fēng, l’énergie du ciel) et l'eau (shuǐ, l’énergie de la terre),». C'est un art chinois millénaire: le but est d'harmoniser le Qi, l'énergie d'un lieu de manière à favoriser la santé, le bien-être et la prospérité de ses occupants en permettant aux souffles de circuler librement.
Il s'agit d'un des arts taoïstes. Le principe du Feng Shui se fonde sur la complémentarité du yin et du yang. Les parties yin d'une maison sont l'arrière du bâtiment (les chambres, salles de bains) et les parties yang sont les parties avant de la maison (séjour, cuisine, entrée, bureau).
Les principes des 5 mouvements (五行wǔxíng) feu, eau, bois, métal et terre interviennent également, en particulier dans le choix des couleurs ou des matériaux utilisés pour la décoration d’un intérieur par exemple. Les 5 « directions » ont aussi leur mot à dire (nord, sud, est ouest, centre). Les principes du Ba gua sont utilisés aussi bien sûr… Bref, cet art repose sur des bases qui nous sont bien connues et qui sont les fondements même de la pensée chinoise.
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Cet art fut tout d'abord appelé Kan Yu (堪輿), kan « observation » et yu « char », puis « terre ». On a choisi l'expression: « observation de la terre ». Certaines interprétations considèrent que Kan désigne la voie du ciel et Yu la voie de la terre. Le nom de Feng Shui apparaît pour la première fois dans le Zangshu (葬書) ou « Traité des sépultures » (dynastin Jin ?).
Depuis des siècles, les Chinois s'y réfèrent pour concevoir leurs cités, construire leurs maisons et inhumer leurs morts. Au delà de la sphère privée, le Feng Shui est utilisé dans le monde des affaires et on peut consulter un maîtres en Feng Shui pour décider de l'implantation de son commerce, de son bureau. Et l'on s'assure ainsi la bonne fortune... non sans débourser quelques billets tout de même !… On ne risque rien à essayer...
Le Feng Shui est une sorte d'acupuncture: Elle modifie la distribution du Qi au travers des méridiens du corps, dans un but déterminé et le Feng shui est, en ce sens, une sorte de « médecine de l'habitat » qui, en respectant quelques règles, modifie la circulation de l'énergie dans un espace donné. Comme dans le corps, on veut éviter de laisser cette énergie stagner, ou qu’elle reste bloquée dans un coin (comme par exemple sous un lit ou se cachent cartons, poussière, chaussettes oubliés et … autres !)
Au fil du temps, le Feng Shui est devenu de plus en plus complexe et de nouvelles « écoles » ont vu le jour, chacune apportant un éclairage différent sur une même réalité. Comme souvent, les mises en œuvre de ces principes peuvent varier selon les écoles, mais le fondement ne change pas.
On trouve « l'école de la boussole », qui est la plus répandue à travers le monde, mais aussi le Ba Gua Fa ou « Méthode des Huit Aspirations », ou encore le Ba Zhai Fa, ou « Méthode des Huit Demeures » ou celle des « Étoiles Volantes », le Xuan Kong Fei Xing, etc... Que de bien jolis noms….
Depuis les années 80, une forme simplifiée du Feng Shui s'est propagée, aux États-Unis d'abord, puis partout dans le monde. Celle-ci présente le Feng Shui dans son aspect originel, mais … propose une approche plus pragmatique et plus applicable à notre époque et dans nos lieux, afin que l’individu puisse vivre en harmonie avec son environnement.
Bref, ne faites pas l’impasse sur le nettoyage de printemps : c’est à ce moment là que ce qui a été accumulé inutilement (mais si, ça peut servir, je vous dis !) ou au mauvais endroit ( le tapis de tante Adèle qui ne nous plait pas du tout, planqué sous une armoire) peut être dégagé, donné, rangé à un meilleur endroit…
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Car, somme toute, l’application du Feng shui au quotidien repose sur souvent sur le bon sens : dégager son entrée (enlever toutes les chaussures de toute la famille) pour l’ouvrir à l’accueil ( et ne pas se prendre les pieds dans les bottes du petit dernier), ne pas utiliser de couleurs agressives (rouge/ vert pomme/ rose fluo et tant pis pour les fan de chambre Barbie !) dans les zones réservées au repos et réserver les couleurs dont l'énergie est plutôt yang, pour les espaces de travail…
Allez, je vous laisse faire le tour de votre domaine pour pister le non-Feng shui !
En octobre, voilà encore une occasion de faire la fête !
La Fête du double neuf, encore une fête à géométrie variable : neuvième jour de la neuvième lune, dernière lunaison de l'automne, a des origines assez obscures et très discutées. Cette fête est sans doute moins « suivie » de nos jours, même si elle fait partie d’une tradition qui remonte à … loin !
Elle est mentionnée dans des écrits dès l'époque des Han occidentaux, décrivant la vie dans à la capitale, Chang'an. Son nom chinois est « Fête du Double Yang » (重陽節 pinyin : Chóngyángjié, « fête de la répétition du yang ») car neuf est un chiffre yang (阳).
On peut reconnaitre dans ses rites actuels la persistance d’anciennes croyances : cette fête aurait une fonction de protection contre les calamités : gravir une colline le 9ème jour du 9e mois lunaire permettrait d’écarter les épidémies… cette coutume viendrait d’une époque où un groupe de personnes auraient été sauvées en escaladant une colline, bien sûr il existe de multiples versions de cette histoire, mais il reste cette survivance…
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Une de ces légendes raconte qu’un homme, nommé Huan jing ,étudiait le taoïsme auprès du maître Fei Changfang. Un jour ,son maître lui dit: "Le 9ème jour de la 9ème lune, une catastrophe arrivera. Pour y échapper, tu devras ainsi que chaque membre de ta famille, porter à votre bras un petit sac de gaze rempli de crustacés, puis vous devrez escalader la montagne et arrivés au sommet, vous boirez du vin de chrysanthèmes". Le jour dit, faisant confiance à son maitre, il partit avec les siens. Il suivit ses conseils, puis retourna chez lui. Là, il trouva ses poules, ses cochons et son chien qui était resté à la maison, morts. Voilà donc, pourquoi, il faut suivre les conseils de son maitre !
Et puis… grimper sur les hauteurs et y pique niquer n’est pas désagréable en cette saison.
C’est aussi une période où l’on se rapproche de ses ancêtres : dans certaines régions, on se rend sur leurs tombes, on les nettoye, on fait des offrandes. Puis, la famille se réunit et prend son repas près des tombes.
Ce lien avec les tombes ancestrales, et le fait que le chiffre « neuf » (九, jiǔ), homonyme de » longtemps » (久, jiǔ), soit un symbole de longévité, ont fait que le gouvernement chinois a officiellement déclaré en 1989 que ce 9ème jour du 9e mois lunaire serait désormais « Journée de la personne âgée ».
Ce jour-là, les organismes administratifs, les organisations populaires et bureaux de quartiers résidentiels organisent pour les retraités des excursions en montagne, pour que tous puissent admirer les paysages d'automne et découvrir des sites pittoresques (réminiscence de « gravir une colline » ?) Des activités sportives sont également proposées.
Beaucoup de familles offrent également aux aînés un cadeau ce jour là, ou les accompagnent faire une promenade. Voilà de bonnes idées !
D'autres activités profitent des caractéristiques saisonnières et enrichissent la fête : on fait voler les cerfs-volants, car le vent est souvent fort à cette période de l’année, on visite aussi des expositions florales où l’on peut se plonger dans la contemplation de chrysanthèmes (en pleine floraison en cette saison, Shanghai, par exemple, organise la Foire du Chrysanthème au Jardin Yuyuan l).
Depuis l'Antiquité, les Chinois adorent le chrysanthème. En automne, les chrysanthèmes variés s'épanouissent et rivalisent de splendeur. Ce jour-là, on boit aussi du vin de chrysanthème (et non, je ne donnerai pas la recette !).
Du point de vue médical, il est dit que le vin aux chrysanthèmes peut éclaircir la vue (si l’on en abuse pas…), guérir les vertiges, diminuer l’hypertension, faire maigrir, détendre le corps, tonifier le foie, tranquilliser les intestins et l’estomac et faire circuler le sang.
Dans les temps anciens, les femmes aimaient mettre une fleur de chrysanthème dans leurs cheveux. Des branches et des feuilles de cette plante étaient aussi suspendues aux portes et aux fenêtres pour … chasser les démons et attirer la bonne fortune.
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Que serait une fête sans petites douceurs ? Vous prendrez bien un 重陽糕, chóngyáng gāo pour accompagner votre vin de chrysanthème? C’est un gâteau cuit à la vapeur, contenant des châtaignes, des pignons de pin, des graines et des fruits secs et il est décoré d'un petit drapeau en papier.
Comme souvent, on joue ici sur une homonymie : ce gao (糕, gāo gâteau), ressemble bien à (高, gāo) « haut » et symbolise le souhait de développement et de prospérité.
Pour assurer son ascension, ou devenir la nouvelle étoile montante, on déguste ces petits gâteaux qui peuvent avoir la forme de pagodes (jusqu’à neuf étage !)
Le 10 septembre cette année, était fêtée la mi-automne. La date ne cette fête varie selon les années, puisque les fêtes suivent un calendrier soli-lunaire (le 15ème jour du 8ème mois lunaire) et non notre calendrier classique.
La « fête de la mi-automne » (zhōngqiū jié) est aussi appelée « fête de la lune », car le 15ème jour de la 8ème lune, la lune est pleine, particulièrement brillante, plus ronde, et plus belle que les autres jours de l'année (quand on peut la voir!).
La pleine lune est symbole de réunion familiale, ainsi cette fête est aussi appelée "fête de la réunion".
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Une légende (entre d’autres...) court sur cette nuit de la mi-automne, la légende de Chang'e (ou Heng-e 姮娥) :
Autrefois, la Terre était entourée de 10 soleils illuminant tour à tour la Terre. Un jour, les 10 soleils apparurent en même temps et occasionnèrent sècheresse et ébullition des mers!
Hou Yin, courageux et habile archer, décrocha du ciel avec ses flèches 9 soleils! Il sauva ainsi la terre et...devint roi! Mais il se comporta comme un tyran et vola l'élixir de longue vie de la Reine Mère céleste, il voulait régner éternellement. Mais, c'est son épouse Chang'e qui le but pour sauver la Terre des lois tyranniques de son mari.
Chang'e sentit alors son corps flotter dans l'air et s'envola jusqu'à la lune. On dit qu'en observant bien la lune, on peut apercevoir Chang'e dans son palais de jade, Guanghangong (廣寒宮)
Sur la lune, vivrait également un lapin apothicaire et pour cette raison de nombreuses images représentent Chang’e accompagnée d’un lapin blanc.
On dit aussi que cette fête remonterait à la dynastie des Tang (618-901). Les frontières du nord étaient régulièrement attaquées, l’empereur Li Shimin donna l’ordre au général Li Ning de mettre un terme à ces agressions. Il revint victorieux le 15e jour du 8e mois de l’année. On dit que c’est pour célébrer cette victoire, qu’un gâteau rond comme la lune fut créé…
Ainsi traditionnellement pour la fête de la mi-automne, on mange des gâteaux de lune (yuè bǐng 月饼) et les anciens racontent aux plus jeunes des histoires sur la lune.
Ces gâteaux (que l'on trouve aisément toute l'année à Paris 13ème – c’était notre pause publicitaire) sont parfois fourrés à la purée de graine de lotus, à la noix de coco, au pavot, à la pâte de haricot rouge, aux dattes… et décorés sur le dessus de sinogrammes ou de symboles de bon augure.
On en trouve aussi fourrés avec un œuf de cane. L’œuf, bien au centre du gâteau, n’est pas sans rappeler la lune bien sûr !
À Hong Kong , ces pâtisseries symbolisent aussi le soulèvement contre les Mongols au XIVème siècle : pendant le conflit, les rebelles communiquaient en dissimulant des messages dans les gâteaux de lune (ancêtres des « biscuits chinois » à proverbes ?). Les Hongkongais fabriquent pour l’occasion des milliers de lanternes de toutes formes avec lsquelles on déambule pour égayer les soirées.
Xiao Long s'y connait bien en gâteaux de lune!!! Et les expérimente chaque année avec plaisir…
Pour déterminer scientifiquement lequel aura vos préférences, il vous faudra malheureusement… tous les goûter !
Parlons encore un peu de 中秋节zhōngqiū jié !
Cette fête est également très populaire au Japon, où l’on mange alors des mochi, à base de pâte de riz gluant (et c’est très bon, même si, a priori, le terme « riz gluant » ne fait pas envie…)
Au Laos aussi, ainsi qu'au Vietnam, la lune est fêtée avec chants et danses et autres réjouissances...
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Cette fête est une des plus importantes en Chine avec celle du nouvel an et celle des bateaux dragons. Les défilés de dragons d’ailleurs ne sont pas absents de cette fête de mi-automne :
En 2012 , un dragon de 67 m de long, décoré de baguettes d’encens (fumer ne tue pas les dragons !) circulait dans les rues du village de Tai Hang.
Cette coutume remonte au jour où, il y a plus d’un siècle, un typhon ravagea le village. Les habitants durent, en plus, tuer un vilain python qui en avait profité pour s’installer là et dévorer leurs bêtes. Et, pour faire bonne mesure, une épidémie de peste se déclara!
Le devin interrogé décréta que ce python était le fils du roi Dragon : pour que l’épidémie cesse, un immense dragon de paille couvert d’encens fut construit par les villageois qui le firent danser trois jours durant pour se faire pardonner… Et cela a fonctionné à merveille: la peste disparu !
Comme pour le jour de l’an, la télévision chinoise propose un grand gala qui souvent dure plus de deux heures pour que la fête soit complète.
Connaissez-vous les "portes de lune"? Je suis d'accord, on connait mieux les gâteaux de lune, mais, bon... Tout ne peut pas se manger!
Dans les jardins chinois si bien pensés et aménagés, il est bien rare de ne pas trouver au moins une "porte de lune" 月亮门 yuèliàng mén. Il s'agit d'une simple ouverture ronde pratiquée dans un mur.
Car le jardin chinois est conçu comme une œuvre d'art avec ses vides et ses pleins, ses avant-plans, ses arrière-plans… et doit offrir au regard sans cesse de nouvelles perspectives. On ne voit jamais l'ensemble du jardin. On aperçoit une chose, puis une autre... y déambuler est une découverte permanente. C'est un cheminement...
Des fenêtres ajourées, des portes, des pagodes, des étangs, des recoins où s’arrêter et se poser, transforment le jardin en mini-univers où les yeux découvrent à chaque pas un nouveau "tableau" et l'on passe ainsi de scène en scène, de la "forêt de bambous" aux "montagnes" ou au "lac"... Car ces éléments, eau, pierre et végétaux sont incontournables.
Comme une estampe sur rouleau qui ne dévoile que très progressivement l'œuvre créée, un jardin chinois vous mène de surprise en surprise.
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Cet élément d'architecture, la porte de lune, marque clairement et symboliquement le passage dans un autre "monde" , ce n’est pas une coupure, c’est une ouverture.
Lorsqu'on franchit la porte, parfaitement ronde, on en forme soi-même le centre. On retrouve ici l'influence de la philosophie taoïste, où l'homme s'intègre à l'univers, où il est une partie de la nature.
Cette porte ronde comme une pleine lune est pour certains une allusion au renouvellement incessant, au cycle de la vie, à la renaissance ou encore au cercle familial, union et force… Les symboles sont comme toujours nombreux et chacun pourra y adhérer selon sa sensibilité…
Traditionnellement, il semble que les portes de lune n’étaient cependant pas parfaitement rondes, seul le haut de la porte représentait un demi-cercle, le bas avait la forme d’un rectangle et elles n'avaient pas de seuil. Ce grand rectangle à la base du cercle devait marquer l’équilibre entre Ciel et Terre, l’équilibre entre yin et yang.
Le jardin chinois n'est pas l'œuvre du hasard, tous les éléments sont choisis pour leur signification symbolique. Le jardinier en est le créateur et doit respecter l'équilibre naturel. Le promeneur n’aura plus qu’à se laisser guider et profiter de cet univers miniature, un petit paradis, un jardin préservé et abrité, protecteur…
Cette jolie "porte" ronde, sans porte (!), représente encore un avantage : personne ne pourra la claquer sur votre nez !
C'est toujours la grosse question qui empêche de dormir (Non, même pas?!): "Qui a inventé le Tàijí quán alors?"
Ce serait plus simple de dire qui a inventé le téléphone ou qui a inventé le fil à couper le beurre (encore semble-t-il ne pas l'avoir inventé... pas malin!).
Et il est toujours aussi délicat, lorsqu'on s'aventure sur ces sentiers, de savoir où commence le conte, où s'arrête l'histoire véridique. Sans doute pourrait-on trouver un proverbe chinois pour affirmer que " Pratiquer sans curiosité, c'est pratiquer l'esprit libéré"?
Mais Xiao Long est un dragon curieux (et un curieux dragon aussi !).
Quoiqu’il en soit, quelques noms sont à connaitre …
La belle histoire de Zhāng Sānfēng
... Il est dit que Zhāng Sānfēng (张三丰, entre dyn. Song et début dyn. Ming ?), retiré dans la solitude de sa cabane et récitant les Classiques, fut interrompu soudain par un cri étrange.
A pas feutrés, il se dirigea alors vers la fenêtre, il se pencha et vit un oiseau, une grue. Immobile, elle scrutait un serpent lové au pied de l'arbre où elle avait bâti son nid.
L'oiseau tout à coup, poussa un cri et vola vers le serpent, gonflant ses plumes, battant des ailes, cherchant à le piquer avec son bec. Le serpent se dérobait toujours à ses attaques, esquivait, ondulait, ses glissements sinueux, fluides, en spirale le rendait insaisissable.
Zhāng Sānfēng décida de se rapprocher pour les observer, mais lorsqu'il atteignit le pas de la porte, l'oiseau et le serpent avaient disparus...
Avait-il rêvé?
C'est ainsi, dit-on, que Zhāng Sānfēng posa les principes fondateurs de ce qui deviendra le Tàijí quán: la souplesse prime sur la rigidité, le mouvement continu sur le mouvement saccadé, l'absorption sur la force de l'adversaire.
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Le serpent et l'oiseau sont opposés et complémentaires, on peut y voir l'image du Yin et du Yang, ils peuvent symboliser les arts martiaux internes et externes et bien d’autres choses encore...
Il existe évidemment bien des versions et des variantes de cette histoire, on dit même que ce moine taoïste n'a peut-être jamais existé, mais la légende est belle et pleine d'enseignements et il n'y a pas que les enfants qui aiment les histoires...
Il serait le fondateur de l’école des arts martiaux du mont Wudang.
Nos origines :
Chén Wángtíng (陈王庭, 1600-1680) semble bien être celui qui crée le Tàijí quán, même s'il n'existe encore aucune théorie du Tàijí quán sur le papier, la technique est bien là ! Il se serait inspiré d’un ouvrage militaire d’un général (dyn.Ming).
Passionné d'arts martiaux et de littérature, Chén Wángtíng associe sa connaissance des techniques de santé, de la philosophie taoïste, de la stratégie militaire (il était commandant des garnisons du comté de Wenxian) pour inventer une nouvelle boxe caractérisée par des mouvements souples et fluides, combinés à de puissantes explosions de force.
A la recherche du mouvement logique et efficace, il crée quelques enchaînements (7 formes dit-on, une 108, un enchainement « poing canon », et encore 5 autres qui auraient été oubliés).
Tous les principes de base sont là: technique martiale, technique de respiration, circulation énergétique dans les méridiens, alliance Yin Yang...
Mais il faudra encore attendre un siècle avant que Wáng zōngyuè, 王宗岳, ne pose par écrit la théorie du Tàijí quán dans un traité (Tàijí quánlùn,太極拳論).
Le style Chen, dont découle le style Yang, est toujours largement pratiqué, mais demande une bonne condition physique si on veut réaliser fidèlement les mouvements vrillés, les sauts, les fājìn (explosions de force), les postures basses...
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Le théoricien :
Wáng zōngyuè (1736-1796) est natif du Shanxi, il aurait vécu sous le règne de Qiánlóng,.
Selon les sources Wáng zōngyuè aurait fait halte à Chénjiāgōu et aurait appris son art auprès de la famille Chén... On affirme parfois qu’il aurait été le maître de Jiang Fa. D’autres documents attestent qu’il aurait, dans son vieil âge, été professeur dans sa propre école de Luoyang en 1791. On dit aussi qu’il aurait été actif encore en 1795 à Kaifeng… Difficile de s’y retrouver.
Une chose est sûre cependant: son livre le " Tàijí quán lùn ", autrement dit le "Traité sur le Tàijí quán ", a beaucoup contribué à la propagation du nom de cette discipline. Cette œuvre en constitue le fondement théorique, puisque pour la première fois des textes définissent la pratique de cette « boxe du faîte suprême ».
Sa thèse s’inspire avant tout du : Yì jīng, le bien connu « Classique des Mutations », le plus ancien traité divinatoire du monde, qui doit permettre à celui qui le consulte, de mieux comprendre l’ordre de l’univers, la situation qu’il vit lui-même et peut l’aider à prendre une décision, à déterminer sa conduite pour vivre en harmonie avec la Nature.
Au début, il y a le wújí, l’indifférencié, qui existe depuis toujours.
C’est le moment où dans la forme l’individu est statique : on est calme, on existe simplement, le poids est réparti également sur les deux pieds, il n’y a ni avant, ni arrière, ni gauche, ni droite, ni intérieur, ni extérieur.
De cette immobilité naît le mouvement. L’énergie circule dans le dān tián bien qu’il n’y ait pas d’action. C'est le Tàijí .
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Dès le premier mouvement le Yin se sépare du Yang. Ils se distinguent dans la droite et la gauche, le haut et le bas, l’avant et l’arrière.
Ainsi se dessinent les 5 déplacements (wǔ bù, comme dans wǔ bù quán le petit enchainement que beaucoup d'entre vous connaissent... mais si, vous connaissez...) correspondants aux 5 éléments (wǔ xíng)) : le feu avance , l’eau recule , le bois regarde à gauche , le métal prend garde à droite , la terre occupe le centre.
Les déplacements s’orientent selon 8 directions (bā guà ) les 8 points cardinaux. On obtient les 8 portes (bā mén) qui correspondent à 8 techniques: parer (Peng), tirer (Lu), presser (Ji), pousser (An), emmener vers le bas (Cai), déraciner vers le côté (Lie), coup de coude (Zhou), coup d’épaule (Kao). C'est bien, vous n'avez pas perdu le nord...
Bref, c'est Wáng zōngyuè qui pose sur le papier les bases théoriques du Tàijí quán!
Quand le Tàijí quán s’adoucit :
Yáng lùchán (1799-1872) est connu comme le fondateur du Tàijí quán, de style Yang. Il n'a donc pas créé le Tàijí quán, puisqu'il apprit lui-même les techniques dans la famille Chén.
On dit que travaillant au service de cette famille, il apprit en secret les techniques en espionnant les cours de Chén. Découvert, il fit une démonstration de ce qu'il savait et Maitre Chén aurait été si impressionné qu'il aurait décidé de le prendre parmi ses élèves!
Plus tard, il se rendit à Běijīng enseigna à ses propres élèves puis à partir de 1850 (dynastie Qing), enseigna à la famille impériale et à quelques membres de la garde impériale mandchoue...
Toujours vainqueur des défis qu'on lui proposait, on le surnomma "l'invincible"!
Il fit évoluer la pratique, retira les "explosions de puissance"(fājìn), et réserva dans un premier temps l’apprentissage de ses techniques à quelques initiés.
Ce style n'a cessé d'évoluer, d'où l'existence d'écoles différentes, de pratiques différentes, de la "gymnastique santé" au ... martial.
Les pratiquants d'arts martiaux japonais ont pour coutume de saluer la photo du Maitre avant de commencer le cours: si nous devions en début de séance saluer un Maitre, ce serait sans Yáng lùchán puisque nous travaillons le style qui porte son nom... même si ses formes ont évolué au fil du temps et que les écoles se sont multipliées...
Quoi de plus naturel que de manger avec des baguettes (non, la bonne réponse n’est pas « manger avec une fourchette » !) ?
Mais, c’est une arme double qu'il faut apprendre à manier, si l’on veut espérer attraper quelque chose avec.
Ce n’est pas une invention récente : Elles nous viennent de la Dynastie Shang (XVIème-XIème avant J-C) et leur usage se répand largement au IIIème siècle, toujours avant J-C!
Pourquoi ?
Il existait alors un impôt (eh oui, déjà!!!) sur le fer, si bien que les familles ne possédaient le plus souvent qu'un wok et un couteau. Les autres ustensiles étaient en bambou, en bois ou en porcelaine... Que ne ferait-on pas pour payer moins d’impôts !
Bien sûr, il existe aussi une légende pour expliquer l’utilisation des baguettes :
On raconte qu'un Empereur chinois fit interdire couteaux et fourchettes (?) de peur d'être assassiné et que l'on inventa alors les baguettes afin de ne pas manger avec les doigts...
Une autre histoire attribue à Yu le Grand cette invention:
Cet Empereur mythique, fondateur de la première dynastie chinoise des Xia était si impatient de manger la viande qui mitonnait dans le pot, qu'il arracha deux branchettes d'un arbre dont il se servit comme d'une pince afin de ne pas se brûler les doigts...
Une autre légende circule encore: il s'agirait de Zhou, un roi chinois, qui, craignant pour sa vie faisait goûter ses plats par sa concubine favorite (en plus!). Le plat étant trop chaud, celle-ci retira deux baguettes qui retenaient sa chevelure pour manger... (D'où l'expression "cheveu sur la soupe"??) La coutume s'installa dans le pays.
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Plus prosaïquement, il semble que les baguettes aient été préconisées par Confucius, considérant couteaux et fourchettes comme des symboles de violence (des armes blanches ?!) alors que les baguettes ne reflètent que gentillesse et bienveillance, la nourriture arrivant déjà découpée sur la table...
Tout le travail de découpe se fait lors de la préparation des plats, ce qui n’est pas le cas chez nous. Cela évite d’avoir à découper une pauvre bête une fois à table ! Et permet une meilleure digestion puisque on ne peut pas avaler d’énormes morceaux.
A vous de choisir votre version... Il y en a certainement d'autres tout aussi surprenantes!
Mode d'emploi:
Les baguettes chinoises sont longues, à bouts cylindriques: à ne pas confondre avec les baguettes japonaises plus courtes, à bouts pointus. Le mode d'emploi est rarement livré avec ...
Bien utiliser les baguettes demande une certaine pratique. Il existe plusieurs techniques, dont la plus simple consiste à :
1. Placer les deux baguettes dans le creux formé par le pouce et l'index de la main droite ou de la main gauche pour les gauchers.
2. Fermer la main sans forcer de manière que les baguettes soient soutenues dans le haut par le pouce. Majeur, annulaire et auriculaire viennent automatiquement se placer autour des baguettes. L'auriculaire doit soutenir la baguette se trouvant vers le corps. Cette baguette est également soutenue par la partie inférieure du pouce, qui exerce une légère pression.
La deuxième baguette repose légèrement sur le majeur. Elle est en plus maintenue par l'index et l'extrémité du pouce. Seule la baguette du haut est mobile. En recourbant légèrement l'index, le majeur et le pouce, il est maintenant possible de saisir des petites bouchées comme vous le feriez avec une pince.
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Code dans la pratique périlleuse des baguettes:
Certaines règles sont connues déjà des utilisateurs de couverts classiques:
Il ne faut pas utiliser ses baguettes pour pousser les plats, ne pas les agiter en tous sens en discutant, ni les pointer vers quelqu'un, ne pas farfouiller dans le plat pour trier les morceaux, ne pas prendre un plat dans la main qui tient les baguettes, ne pas lécher ostensiblement ses baguettes...
On évitera aussi de tambouriner sur la table avec (comportement des mendiants qui prient pour de la nourriture), de les faire tomber (porte malheur...).
On espèrera tomber sur des baguettes de longueur égale sans quoi on risque fort de rater son avion, son train, son bateau... et on ne plante pas ses baguettes dans le riz! (cela ressemble trop aux bâtons d'encens que l'on plante dans le sable des brûle-parfums).
Si les baguettes sont croisées, l'affaire se complique: ce peut être pour signifier que l'on a fini et que l'on attend l'addition, certains y voient le malheur, d'autres une invitation romantique... Dans le doute...
Il semble que jeter ses baguettes par la fenêtre lors d’un mariage est une manière de souhaiter aux mariés une abondante descendance. (NB : viser bien la fenêtre et vérifier qu’il n’y a personne qui passe par là !)
On ne pose pas ses baguettes sur le bol (sinon, on signifie que le repas n'était pas terrible...), mais à côté.
On évite également de se gratter la tête avec (!) ou de s’en servir de cure-dent (pour ce faire, il y a des … cure-dents).
Bien, on va s'arrêter là, sinon, vous serez tellement occupé à penser à ce qui se fait ou ne se fait pas avec des baguettes que vous n'aurez plus d'appétit...
Des chiffres:
De nos jours, 30% de la population mondiale mange avec des baguettes, 30% avec des couverts et 40% avec les doigts (Vive les hamburgers et les sandwiches !)...
J'aimerais beaucoup savoir comment on a pu compter tout ça... Avec un boulier peut-être?
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Déforestation ?
On n’aime guère se servir des baguettes déjà utilisées et lavées, on leur préfère les baguettes jetables. Résultat, on consomme en Chine plusieurs millions de tonnes de bois car 80 milliards de paires de baguettes sont mises à la poubelle chaque année. La Chine est le premier consommateur et importateur de bois au monde.
Pour freiner cette consommation massive, on veut inciter les Chinois à utiliser des couverts.
L’alternative est de renouer avec certaines traditions et de porter sur soi, dans un étui, ses propres baguettes. On est ainsi toujours prêt - arme au poing pour ainsi dire- en cas de petit creux. Et, avantage non négligeable, cela vous épargne le casse-tête (chinois) des baguettes (chinoises) attachées ensemble qu’il faut casser proprement, ce qui est rarement le cas !
Bref, dégainer ses baguettes persos hors d’un bel étui, c’est quand même plus classe que de s’acharner sur deux malheureux bouts de bois qui n’ont pas l’intention de vous laisser manger !
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