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16 septembre 2023 6 16 /09 /septembre /2023 14:08

Nous avons parlé déjà des 12 méthodes, « Dao Yin Yang Sheng Gong Shi Er Fa ». Cet enchainement, enseigné par les représentants de l’Association chinoise de Qi Gong santé est l'un des nombreux enchaînements créés par Maître Zhang Guan De, fondateur de l'école « Dao Yin Yang Sheng Gong ».

Xiao Long est un fan ! (et n’est absolument pas impartial lorsqu’il affirme que ce sont les plus beaux mouvements de Qi Gong qu’il connaisse…)

Nous trouvons là deux termes que l’on entend souvent- parfois un peu à n’importe quelle sauce d’ailleurs : « Dao Yin » et « Yang Sheng ».

Il y a les principes généraux de « Dao Yin » et de « Yang Sheng »), mais réunis, c’est aussi le nom d’une école de pratique (Dao Yin Yang Sheng Gong)…

 

Dǎo Yǐn : « ancêtre » du Qi Gong…

Dǎo Yǐn signifie « guidage et étirement ». C'est une forme de gymnastique douce chinoise pratiquée dès l’antiquité. Les premières références du Dǎo Yǐn se retrouvent dans des textes de 400 av. JC. " Dǎo" signifie "diriger", au sens de "conduire l'esprit, la respiration et les mouvements", selon des principes précis : esprit calme, respiration profonde et régulière, mouvements justes et fluides.
"Yǐn " signifie tirer, guider, dans le sens d'effacer les tensions du corps et de  l'esprit.
Peuvent y être associés des exercices respiratoires (tǔ nà /) , des exercices de concentration mentale (cún sī 存思),  et une technique d’acupression (diǎn xué 点穴).

L'un des précurseurs du Qi Gong actuel et l’une des nombreuses pratiques visant à préserver ou à rétablir la santé était appelé  Tǎo yǐn ou dǎoyǐn. 

La petite histoire :

La légende attribue l’invention du Dǎo Yǐn à deux Immortels de l’antiquité Chì Sōng Zǐ (赤松子) et Wáng Zǐ Qiáo (王子). Il est particulièrement lié à la culture taoïste, même s'il est aussi adopté par des moines bouddhistes.

Selon le principe taoïste, sa pratique harmonise l'homme avec le ciel et la nature et lui assure la longévité (on peut toujours essayer, il n'y a rien à perdre et… beaucoup à gagner...).

Une grande variété de formes et de pratiques apparaissent au fil du temps: il y a par exemple, la gymnastique respiratoire inventée par le moine Jiànzhēn  (dyn. Tang), le Dǎo Yǐn du moine Guǎngdù (dyn. Song), la série des « Huit pièces de brocart » (bāduànjǐn 八段) attribuée par la légende aux généraux  Zhong Li Quan des Han ou Yue Fei des Song, et la  « Méthode Dǎo Yǐn des personnes âgées » (lǎorén dǎoyǐn fǎ) créé par Cáo Tíngdòng (dyn. Qing).
Le  Dǎo Yǐn est mentionné dans le Huang Di Nei Jing, célèbre traité fondateur de la médecine chinoise traditionnelle, comme une bonne méthode pour prévenir, soigner et guérir différentes pathologies.

 

PHOTO Xiao Long

 

La pratique :

Le Dǎo Yǐn suit quelques règles et est pratiqué de préférence en intérieur, isolé du sol par une natte, dans une pièce ni trop vaste ni trop exigüe et de luminosité moyenne, pour préserver l’équilibre Yin/Yang.

À ce sujet- et de façon logique- pour être « confortable, on évite les « excès » : le froid et l’humidité, la chaleur, le vent… On évite donc de pratiquer les pieds nus sur la falaise balayée par les rafales même si on a un tempérament « romantique » à la Chateaubriand… On évite aussi le cagnard méridional au zénith qui vous fait dégouliner de sueur à la moindre pensée… rien que de très raisonnable en somme pour que le corps et l’esprit soient à l’aise et économisent l’énergie.

Le moment de la journée et la direction à laquelle fait face le pratiquant doivent correspondre à l’élément de la partie souffrante selon la médecine chinoise.

 Pour Tao Hong Jing, les exercices se font idéalement  entre une heure et onze heures du matin, période où le souffle  (qi) est à son apogée. 

Ces principes ne sont plus guère appliqués. Nous sommes plus loin de la médecine chinoise que nos amis…chinois…

Comme souvent, tout est très "codifié" et correspond à une logique interne. La pratique corporelle qui en découle est poétique et ludique, alliant à la fois symbolisme des noms donnés aux mouvements et bonne  connaissance des trajets des méridiens (au moins les principaux) et de certains points clés.

Tête légère, épaules relâchées (rien de bien neuf en cela!), pieds stables ancrés dans le sol, orienté vers l'attention, une sorte de concentration flottante, plus que vers l'effort, on cherche à mettre le corps en mouvement, avec calme, précision et fluidité, afin d'effectuer un travail qui apporte souplesse et détente, tout en développant ses facultés de concentration et de gestion du stress.

 Yǎng Shēng : prendre soin de soi


Yǎng Shēng ( 养生) est le "nourrir la vie". Cette expression devient très à la mode et il existe aujourd’hui de nombreuses pratiques qui portent ce nom.  

Restons vigilants tout de même… et raisonnables, lorsqu’on vous parle de « guérir » tous vos maux !

Préserver sa santé, c’est prévenir, adopter une bonne hygiène de vie, apprendre à se connaitre, à respirer, à prendre soin de soi en renforçant le physique, en calmant l’esprit… et adopter une attitude simple et logique (si, si… c’est faisable !).  

Doser le repos et l’activité -selon les saisons –dans la mesure du possible ! Harmoniser ses émotions (ne plus se fâcher tout rouge !) … En diététique, respecter la nature, les saisons, les besoins et la satisfaction (et non, on ne s’empiffre pas de fraise en décembre… ou on a tout faux !  On se mitonne des petits plats avec des produits naturels (enfin, les plus naturels possibles –je ne sais pas si les poissons panés carrés avec des yeux dans les coins en font partie).

 

PHOTO Xiao Long

Le Dao Yin Yang Sheng Gong  : une école

 導引養生功


Maître Zhang Guan De (张广德) est le fondateur en 1974 du système de Qi Gong «Dao Yin Yang Sheng Gong » (導引養生功) (DYYSG) qui est reconnu en Chine à la fois par les Ministères des Sports et de la Santé et par la Fédération Internationale de Wushu et la Chinese Health Qigong Association.

Cette méthode est enseignée dans les universités de médecine chinoise traditionnelle et diffusé dans plus de cinquante pays dans le monde.

Maître Zhang Guan De est né  28 février 1931 à Thangshan dans la province du Hebei. Dans sa jeunesse, il a pratiqué avec succès les arts martiaux chinois, il a étudié à l’Institut du Wushu, à l’Université des Sports de Pékin en 1955. Quelques années plus tard, en 1963, il y est nommé Professeur.

Au milieu de sa carrière, à la fin de la révolution culturelle chinoise, tombé gravement malade, il utilisa son expérience de Wushu alliée à sa connaissance de la médecine chinoise traditionnelle pour créer ce qui devait devenir le Dao Yin Yang Sheng Gong.

Au début, trop faible pour une pratique intensive, il a développé des exercices qui pouvaient se faire en position allongée : ce furent huit exercices pour traiter sa tuberculose qui constituèrent par la suite la base de la  « série des 49 mouvements pour stimuler le Qi dans les méridiens ». En recouvrant peu à peu ses forces, il créa de nombreuses séries qui peuvent se faire assis ou debout, selon les possibilités du pratiquant. Il les compléta par les formes du Yang Sheng Tai Ji qui se pratiquent à mains nues, au bang (petit bâton), à l’éventail, à l’épée ou au sabre.

http://u.jimdo.com/www400/o/s2d37e5ffced2bff7/img/i20596eb734502d89/1437766757/std/image.jpg
Il a obtenu le second prix national de la recherche scientifique en 1992, avant de devenir Président du groupe de recherche du Dao Yin Yang Sheng Gong et Vice-Président de l’Association Chinoise de Recherche en Wushu.
Il a obtenu en 1998 le huitième Duan de Wushu chinois, et le titre de Grand maître des Arts martiaux. Par la suite, élevé au rang de trésor vivant de la Chine, il devient neuvième dan de Wushu.  Il est décédé le 30 janvier 2022.

Depuis 2011, il a chargé son neveu Zhang Jian de diffuser le Dao Yin Yang Sheng Gong en Europe et plus particulièrement en France.

Zhang Jian, qui est né en 1976 dans la ville de Feng Run, dans la province du Hebei, en Chine, et qui vit actuellement à Singapour, est diplômé de l'université d'éducation physique de Pékin. Après avoir étudié le Wushu, il commença son étude du Dao Yin Yang Sheng Gong en septembre 1993 auprès de son oncle, devint son assistant et pendant dix ans, il l’accompagna dans le monde entier afin de faire découvrir sa méthode.

Grands principes à connaitre:


* Le Yin et le Yang.
* Les Wu Xing (les cinq agents) : Terre, Métal, Eau, Bois, Feu.
* Les douze méridiens principaux.


 Les « clés » de la longévité :


Concentrer l'esprit-cœur ;

Régulariser la respiration ;

Guider et harmoniser l'énergie ;

Assouplir le corps.

 

 

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Published by Xiao Long - dans QI GONG
2 septembre 2023 6 02 /09 /septembre /2023 17:10

 

五行 !

On les trouve sous différentes appellations : 5 éléments, 5 phases, 5 agents …  « Wu » signifie 5 et là nous sommes tous d’accord. « Xing » , signifie marcher, aller, agir et induit un processus, un mode d’action, le terme « phase » est plus proche que le terme « élément ».

     Il est question du bois, du feu, de la terre, du métal et de l’eau.

, mù, « bois »

, huǒ, « feu »

, tǔ, « terre »

, jīn, « métal »

, shuǐ, « eau »

Ces notions apparaissent sous les Royaumes Combattants (Vème-IIIème siècle). Ce là ne date pas d'hier donc!!!

Tout un système de correspondances est né qui nous servira bien si l’on veut mieux comprendre la pensée chinoise, la médecine et… nos exercices de Qi Gong !

Comme le principe Yin/Yang, les Wu Xing sont des incontournables si l’on veut aller plus avant dans la découverte de nos disciplines.

Il y a donc une notion de dynamique dans les Wu Xing que le mot « élément » ne rend pas. Cette théorie veut mettre un peu d’ordre dans les phénomènes naturels et humains, cosmiques et sociaux, par un jeu subtil de similarité, de correspondances et de liens qui soutiennent une transformation permanente.

Car tout est mouvement.

 Chaque chose croit, se transforme puis régresse. Deux cycles gèrent toute chose et permettent de maintenir ou de rétablir l’équilibre:

Génération  (métal eau bois feu terre métal)

et domination (métal bois terre eau feu métal)

La « logique » est la suivante :

Le MÉTAL peut être fondu, il devient liquide l'EAU; L'EAU fait pousser les arbres le BOIS; Le BOIS peut produire du FEU; Le FEU peut brûler les végétaux qui vont donner de la cendre, une sorte de TERRE; La TERRE contient des minéraux, du MÉTAL.

 D’un autre côté l’équilibre peut être maintenu car :

Le MÉTAL tranche le BOIS; Le BOIS  puise sa force dans la TERRE ;

La TERRE absorbe l'EAU ; L'EAU  éteint le FEU; Le FEU fait fondre le MÉTAL.

 

Tout est correspondances.

Ainsi le Feu correspond à l’Été, à la direction Sud, à la couleur rouge, à la joie… au Cœur.

Le Métal correspond à l’Automne, à la direction Ouest, à la couleur blanche, à la nostalgie, la tristesse… Au Poumon.

L’Eau correspond à l’Hiver, au Nord, au noir ou bleu nuit, à la peur … au Rein.

Le Bois correspond au Printemps, à l’Est, au vert, à la colère… au Foie.

La Terre correspond à la saison intermédiaire, au centre, au jaune, à la rumination… à la Rate.

Dans le Qi Gong des 5 Animaux par exemple, on retrouve ces notions, ce lien entre émotions et organes…

On trouve fréquemment des cercles représentant ce cycle. Il faut savoir que dans les représentations le Nord est en bas, le sud en haut…

Dans certaines le Jaune, la Terre est au centre ; dans d’autres, elle se glisse entre le rouge et le blanc…

 Le système est très complexe et il existe des tableaux de correspondances très complets, mais pour nous, il n’est pas nécessaire de nous perdre dans les méandres complexes de la médecine chinoise.

Il suffit de connaitre les principes de base, de savoir que les wǔxíng) sont fondamentaux pour nos disciplines.

 Et que par ce biais et le jeu entre notions, un équilibre peut-être maintenu ou rétabli afin d’obtenir une harmonie qui permet la vie dans de bonnes conditions.

Nos « organes » forment donc une grande famille et pour rester en bonne santé, il faut que chacun reste à sa place et fonctionne correctement, en belle harmonie avec ses partenaires.

 

PHOTO Xiao Long

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans QI GONG CULTURE
26 août 2023 6 26 /08 /août /2023 16:23

 

Voilà une posture dont le nom seul déjà nous relie à la nature : Faire l’arbre : Zhan Zhuang. Zhan signifie debout, Zhuang signifie planté comme un pieu.

Cet exercice ne parait pas compliqué, on se tient debout … comme un arbre.

Méfions-nous des apparences cependant. Arbre est un métier… cela ne s’improvise pas ! D’autant plus que cette posture peut être tenue de quelques minutes à … une heure !

Et oui!!! Alors il faut que ce soit bien confortable pour tenir la route…

Cette posture –debout- permet une connexion au Ciel et à la Terre. C’est un des exercices de base de la plupart des qi gong ainsi que dans certains styles internes comme le Yi Quan, le Da Cheng Quan, le Xing Yi… le Tai Ji Quan...

Cet exercice d’origine chinoise est très ancien, on dit même qu’il serait pratiqué depuis près de 2500 ans (mais personne de cette grande époque n’ayant survécu, cela restera difficile à vérifier…)

 Il s’agit, entre autre, de découvrir les axes d’alignements dans le corps, trouver les interactions naturelles entre différentes parties du corps, les lignes de forces, qui peuvent permettre un meilleur fonctionnement du corps aussi bien sur le plan de la santé que sur celui de nos pratiques.

 

Ce travail est très subtil. Voilà encore un exercice qui demande à être pratiqué avec régularité si on veut espérer en récolter les fruits ( J ).

 

Rester immobile dans la décontraction initie un processus de transformation de la structure physiologique et psychique.

 

PHOTO Xiao Long

On peut dans un premier temps se concentrer sur 3 axes : vertical, du sommet de la tête aux dessous des pieds ; horizontal, représenté par les coudes ; l’axe du regard, vers l’horizon par exemple.

Ces axes se posent sur les zones du Dan Tian et de Ming Men (au niveau des lombaires), d’où l’importance d’une bonne position du bassin… des genoux et des pieds. Il vaut donc mieux ne pas improviser et apprendre la posture correcte avec un « spécialiste »…

 

Il existe d’ailleurs différentes postures d’entrainement selon l’âge, la condition physique ou le niveau de pratique.

Ce travail permet la bonne circulation des souffles (Qi). Ce placement juste du corps et de l’esprit est une bonne base pour le Qi Gong et les Arts Martiaux, on perçoit ce qu’est un « corps » dans sa globalité, on développe une sensation de soi plus précise, on peut mieux contrôler les tensions, la décontraction ou l’explosivité…

C’est une façon de se renforcer et de « nourrir la vie » (Yang Sheng), une méditation.

 

Bon, maintenant… si vous préférez vous asseoir… ou imiter l’arbre… couché… c’est à vous de voir !

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Published by Xiao Long - dans QI GONG
12 août 2023 6 12 /08 /août /2023 15:51

 

Nei en chinois signifie  intérieur ou dedans. Jing signifie la chaîne d’un tissu, le fil de chaine qui entrecroisé avec le fil de trame forme un tissu. Mais il peut aussi avoir le sens d’écritures classiques ou de de canon religieux, qui finalement sont aussi des « trames ». Tu, c’est un plan, une carte, un dessin (comme dans Taiji tu).

         Nei Jing Tu peut se traduire par « carte de notre trame intérieure ».

 

La version la plus connue de cette représentation  a été trouvée sur une stèle datée de 1886 qui se trouve sur un mur d’un des bâtiments du temple taoïste des nuages blancs à Beijing (白雲觀). Cette représentation du travail interne aurait environ mille ans (difficile de vérifier à la source …).

Il suffit de taper « neijin tu » dans un moteur de recherche pour avoir accès à cette représentation surprenante.

On y voit quoi ?

 

Le diagramme se lit de bas en haut et représente le corps humain vu de profil. On distingue trois parties essentielles : les trois champs de cinabre (Dan tian). Il dépeint les différentes transformations énergétiques qui surviennent lors des pratiques d’alchimie interne.

On voit la colonne vertébrale et le crâne. On y voit les organes symbolisés.

 

 

Dans la partie inférieure, un garçon et une fille (le Yang et le Yin),  travaillent ensemble pour actionner une roue hydraulique permettant d’envoyer l’eau (le Jing – l’Essence , dans cette région est le Rein), le long du canal sinueux (la colonne).

En inversant le jing ou l'Essence, représenté par le cours d'eau le long de la colonne vertébrale, ils évitent qu'elle s'écoule vers le bas et qu'elle soit perdue. Cette eau va croiser différents passages.

Elle va être réchauffée au niveau du Dan Tian moyen 中丹田 afin de produire la vapeur  (le Qi )  qui va être diffusée vers le Dan Tian supérieur 上丹田 ,  lui-même représenté par le mont Kun Lun représentant les différentes composantes de l’esprit et du cerveau.

 

Le champ de cinabre inférieur est placé à côté des quatre symboles du Yin-Yang qui représentent les quatre agents extérieurs (bois, feu, métal, eau), avec le cinquième (la terre) au centre.

Sur la droite, on aperçoit une forêt, le Foie. Sur la gauche du champ du cinabre se tient un buffle qui laboure la terre et plante la pièce d'or, une image de la première graine de l'élixir doré. Le buffle qui laboure la Terre, symbolise ainsi la fonction de transformation du Centre (associé à la Rate, Estomac et Intestins).

Au centre se trouve le champ de cinabre médian, en forme de spirale et situé dans la région du cœur. Juste au-dessus, un jeune garçon tient la constellation de la grande ourse, symbole du centre du cosmos. Cette boule de Feu est associée au Cœur, symbole de l’amour et de la compassion  et qui est également la demeure du Shen , la conscience organisatrice.

 

Selon le légende du « Bouvier et de la Tisserande », Niu Lang 牛郎 et Zhinü 織女. Un vacher, correspondant à l’étoile Altaïr, ne peut retrouver son épouse, l’étoile Vega, qu’une fois par an. En médecine chinoise, la tisserande représente la fonction de thésaurisation du Jing des Reins et le bouvier représentant le Feu empereur du Cœur, tous deux formant l’axe Shao Yin.

 

Plus haut, au-dessus et derrière la pagode  (la trachée, lieu de passage de l’énergie du Ciel et de la Terre), on trouve l'oreiller de Jade, situé à l’arrière du crâne.

La partie supérieure de l'image représente le champ de cinabre supérieur. Derrière les grandes montagnes, sur la gauche, émerge le méridien gouverneur, Dumai; le vieil homme assis à côté de lui est Laozi 老子.

En dessous commence le méridien concepteur, Renmai, qui se déroule sur le devant du corps. Le moine debout, avec les bras levés, se tourne vers  Bodhidharma 達摩 (qui introduisit le bouddhisme Chan en Chine). Les deux points des yeux sont  représentés par le soleil et la lune.

Et ça nous dit quoi ?

C’est l’illustration de l’interaction entre nos trois Dan Tian, il présente le flux qui se déploie dans les « Huit Merveilleux Vaisseaux » Qi Jing Ba Mai et révèle les résonnances qu’il y a entre le Ciel , l’Homme et la Terre . La nature est au dehors, la nature est en nous, nous fonctionnons comme elle, et nous la prenons pour modèle pour gérer notre quotidien. On ne peut aller contre la nature.

 

PHOTO Xiao Long

 

Il évoque aussi Yuan Shen 元神, « l’Esprit originel »,  et décrit les cinq Shen* associé aux cinq organes Zang plus un Shen associé à la vésicule biliaire .

Cette carte est intéressante et nous aide à mieux comprendre comment les Chinois voient le fonctionnement interne et énergétique de notre corps. Rien à voir avec notre conception de l’homme « machine » : Le corps est « une machine qui se remue de soi-même », est la formule employée par Descartes. Le corps est comme une horloge, avec des rouages, tout fonctionne comme un mécanisme bien huilé. Le corps, c'est de la matière et rien que de la matière…

 On conçoit bien que les occidentaux aient un peu de mal à percevoir le corps comme le Nei jing tu !

 

Shen*  est une notion complexe que l’on ne peut qu’aborder… à creuser pour ceux qui sont intéressés sur des sites de MTC.

C’est la forme la plus immatérielle du Qi. * Il regroupe l'ensemble de nos fonctions psychiques et spirituelles. L’Esprit Shen est  un des « trois trésors », il se décline sous cinq formes en lien aux aspects psychiques et émotionnels ...

 

Le Shen -  Cœur     Source de vitalité, joie, discernement

Le Hun  -  Foie       Source de créativité et d'élaboration de projets 

Le YI –     Rate       Source de l'apprentissage et de la cohérence 

Le Po –     Poumon Source de l’instinct de survie et de la protection de soi

Le Zhi –    Rein      Source de la volonté et de l'affirmation du soi

 

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Published by Xiao Long - dans QI GONG
29 juillet 2023 6 29 /07 /juillet /2023 14:11

 

Un exercice que l’on retrouve dans différents enchainements de Qi Gong et qui mérite que l’on s’y arrête afin de mieux le pratiquer :

Le « tambour céleste » est l’arrière de notre crâne ! On place les mains sur les oreilles : c’est la base de la main qui obture totalement l’oreille, les doigts sont en arrière de la tête. Il faut bien appuyer afin de bien boucher les oreilles.

Les majeurs se placent naturellement au niveau de l’occiput. On pose les index sur les majeurs et d’un petit mouvement sec, on fait glisser l’index qui « claque » alors sur la tête.

Le bruit produit résonne dans la tête (même si elle est bien pleine !!!).

 

PHOTO Xiao Long

Cette vibration stimule les oreilles et clarifie l’esprit : on renforce le Qi du Rein et on calme le Shen. Certains y ont trouvé un meilleur sommeil, d’autres un soulagement pour leurs acouphènes, d’autres encore stimulent ainsi leur attention au moment des coups de pompe…

Après quelques battements de tambour, on décolle les mains un peu rapidement des oreilles. On entrouvre la bouche pour éviter une surpression désagréable. Et, voilà, on est tout neuf ...

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Published by Xiao Long - dans QI GONG Points Méridiens Energétique
22 avril 2023 6 22 /04 /avril /2023 13:19

 

Pour ceux qui débutent, apprendre peut paraitre difficile. Nous avons tout à coup trop de mains et de pieds à gérer ! Un peu comme s’il nous en poussait partout au fil du mouvement !

 

PHOTO Xiao Long

 Ce que nous faisons en automatique, comme marcher ou prendre un livre sur une étagère nous semble tellement naturel que nous n’imaginons pas le travail d’apprentissage que nous avons dû faire pour y arriver... Même si il y a aussi des accidents de parcours comme buter contre un trottoir ou laisser tomber un livre  au sol… la vie n’est que dangers 😉

Les apprentissages laissent donc dans notre cerveau une trace physique, et cette dynamique s’appelle la plasticité cérébrale. La découverte de ce mécanisme par les neuroscientifiques a permis de comprendre une chose essentielle : rien n’est figé dans notre cerveau ! De nouvelles connexions se créent, d’autres disparaissent. Il s’adapte aux situations, il évolue sans cesse. Il le peut dans tous les cas, même si nous n’utilisons pas toujours les possibilités qui nous sont offertes.

La plasticité cérébrale permet donc de remodeler le cerveau en permanence selon nos apprentissages. Ce remodelage est non seulement relativement rapide, mais – malheureusement- réversible. En effet, une équipe de chercheurs a trouvé que certaines régions du cerveau chez de jeunes adultes présentaient des modifications structurelles importantes après trois mois d’apprentissage à la jonglerie, par rapport à des personnes n’ayant pas suivi cet apprentissage. Ces modifications disparaissaient quelques semaines après l’arrêt de cette activité.

 Voilà pourquoi, les écoliers, les étudiants, les  artistes et… les pratiquants doivent répéter, s’entrainer régulièrement... je dirais même tous les jours, au lever du soleil… ou presque ?

Nous sommes en quelque sorte « programmés » pour apprendre. L’organisation de notre cerveau peut s’adapter et se reconfigurer à tout moment, en fonction des expériences que nous vivons. Certaines périodes de la vie sont plus propices à certains apprentissages. Cependant tout reste possible à tout âge : Apprendre à parler une langue étrangère, à jouer d’un instrument, ou se lancer dans la peinture prendra plus ou moins de temps, mais cela se fera et plus nous varions nos activités, plus des « connexions » se mettent en place.

 

PHOTO Xiao Long

L’accumulation des expériences au cours de la vie augmente la quantité de connaissances stockées dans le cerveau. Cette accumulation d’expériences et la complexité des connaissances qui y sont associées sont plus importantes chez les personnes âgées (logique !). En vieillissant, nous pouvons tirer profit de notre raisonnement plus affûté pour apprendre de nouvelles informations … en prenant notre temps… Alors, pourquoi s’en priver ?

Car la plasticité du cerveau « s’entretient » (comme une voiture   vidange, graissage, changements des filtres…). En restant curieux, ouvert,  en continuant à apprendre, en diminuant les facteurs de stress, en ayant des relations sociales…

…Hmmmmm, bon, voyons voir… mais, c’est bien là la démarche du Tai Ji Quan et du Qi Gong si je ne m’abuse…🙄

Donc, pas d’impatience, le surplus de mains et de pieds va disparaitre, et chaque technique apprise et mémorisée va nourrir votre cerveau qui va « s’assouplir » en même temps que vous… et l’apprentissage deviendra de plus en plus facile !

Tellement facile, que lorsqu’on a commencé, on ne veut plus s’arrêter… si, si, c’est vrai !!!

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG
2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 12:43

 

On parle beaucoup de gymnastique chinoise, de Qi Gong, de Tai Ji Quan pour atteindre la sérénité…

😴

La « zénitude » est dans l’air du temps et devient un peu (trop ?) un phénomène de mode. D’autant plus que de trop nombreuses personnes pensent – à tort- que la sérénité vient naturellement, comme ça, en claquant des doigts- et – donc, sont très déçues de s’apercevoir que cette détente ne soit pas forcément synonyme de « s’allonger au sol » et ronfloter (mais pour cela, il y a la sieste, ne l’oublions pas !)

 

Mais il ne faut pas jeter bébé avec l’eau du bain… (Et d’ailleurs, gardez l’eau aussi, elle est précieuse…)

 Il n’y a que du bon à prendre dans le Qi Gong comme dans le Tai Ji Quan, à condition de savoir à quoi s’attendre.

 

Se défaire des préjugés :

Qi Gong, Tai Ji Quan : deux termes qui apportent dans leurs bagages un gros paquet d’idées préconçues !

Combien de fois m’a-t-on demandé si les tapis de sol étaient prêtés ? S’il fallait apporter son coussin ? Sa couverture ? Combien de fois ai-je rencontré des personnes qui avaient déjà « pratiqué » et ne savaient pas finalement ce qu’elles pratiquaient parce que là où elles étaient régnait un joyeux mélange de relaxation/méditation/ pseudo qi gong, genre de Tai Ji Quan/voire stretching pseudo Yoga ?

🤔

Combien de fois ai-je dû expliquer que nos disciplines ne sont pas des thérapies…

Et c’est pour cela qu’il faut arrêter de parler de « Qi Gong santé » de Tai Ji Quan santé », toute activité physique correctement pratiquée est « de santé ».

 

Cultiver le calme, la lenteur :

La lenteur permet de rompre avec le rythme habituel, de s’apaiser. Le moment de pratique doit être une bulle confortable dans un quotidien où l’on court trop souvent après la montre (et où parfois, on finit par courir même quand ce n’est pas nécessaire !).

On  peut se retrouver enfin. Dans cette lenteur, on perçoit mieux son corps et ses mouvements. On est calme et loin de tout. On est attentif. L’esprit se concentre et se libère.

J’entends de mauvais esprits (si, si, il y en a !) qui me disent : « L’esprit se libère ? La bonne blague, il faut penser au mouvement juste, à ses mains, ses pieds… son port de tête (alouette ?). »

Et Xiao Long réplique : « Et bien justement ! L’esprit se libère du quotidien et de toutes les pensées parasites puisqu’il est pris (porté aussi) par le mouvement ! »

 

PHOTO Xiao Long

 

Prendre conscience de sa propre existence :

On prend conscience de son corps, de sa respiration, des battements de son cœur, de soi. On se détourne un moment de l’extérieur et on se tourne vers l’intérieur.

Plus « zen »*, calme, on peut retrouver en nous ce qui est en sommeil, voir la vie différemment, apprécier ces instants, ouvrir son esprit.

Le plus souvent dans notre vie quotidienne, nous sommes absents à nous-mêmes : on est tourné vers les autres, vers le travail ou le divertissement et on s’oublie ».

* « zen » est un peu mis à toutes les sauces, mais l’image que dégage ce mot reste celle de la sérénité…

🌈

 Faire circuler « l’énergie » harmonieusement dans tout le corps :

Ah ! La fameuse « Énergie vitale », elle fait couler beaucoup d’encre et de salive: les plus cartésiens, les plus sceptiques, diront qu’il s’agit là d’une vaste plaisanterie.

Mais, même sans accepter le concept d’énergie qui circule dans des méridiens (ce qui est le fondement de la médecine chinoise –qui après tout- notons-le- en a soigné plus d’un depuis quelques millénaires !), on sent bien que le corps se détend et chauffe, que la circulation sanguine est favorisée par ces mouvements.

 

Il n’est pas besoin de « croire » à l’énergie ou de se faire des nœuds au cerveau pour savoir ce qu’elle est ou ce qu’on est « censé » ressentir,  il suffit d’apprécier le bien-être physique et mental qui découle des exercices.

 

PHOTO Xiao Long

 

Se préserver :

Tai Ji Quan et Qi Gong font partie d’une démarche de préservation de la santé : En Chine, cela est une évidence, il faut prévenir les maladies par l’activité physique, le repos de l’esprit.

Chez nous, le plus souvent, c’est lorsqu’on est malade que l’on découvre ces disciplines… (Mieux vaut tard que jamais !). C’est une fois que le corps est épuisé –ou l’esprit- que l’on se dit qu’il faut y remédier…

Il est clair que ces activités, Qi Gong et Tai Ji Quan, renforcent le terrain, revitalisent le corps : tout le corps travaille en douceur.

Beaucoup de kinés pratiquent et font pratiquer le Qi Gong à leurs patients, ces exercices globaux, moins pointus que ceux habituellement préconisés en kiné ciblent le corps dans son ensemble. Chacun peut faire les mouvements à son rythme et, gros avantage, on peut adapter le  mouvement selon ses capacités. Il n’y a pas de but à atteindre, de performance à établir. On entretien, on progresse… Que du bonheur !

 

Cependant, il ne faut pas oublier que « Tout ce qui a été réparé n’est pas neuf ! » (Encore un proverbe qui pourrait être chinois !). Et donc, comme un vase cassé puis recollé, les points faibles, les blessures sont toujours là et il ne faut pas s’attendre à des miracles : nos disciplines ne sont pas là pour soigner !

Elles sont là pour prévenir, se connaitre mieux pour éviter de faire des bêtises en allant au-delà de nos limites.

 

 

« Tout pour un » :

Il est rare de pouvoir adapter une activité à ses possibilités physiques. Ici, on le peut :

Que l’on soit un « vrai » sportif, un « ancien » sportif (Ah, les traumatismes du sport !!!), un « pas du tout » sportif , que l’on soit très jeune, jeune, moins jeune, plus très jeune ou pas jeune du tout, il y a toujours une solution pour tirer parti de ces disciplines et en ressentir les bienfaits.

Cela ne demande QUE du temps et du travail.

 

Bref, encore une fois (et on ne le dira jamais assez !) à condition de ne pas s’attendre à des miracles (du genre : «Ouais, l’arnaque !!! J’ai fait deux heures de Qi Gong et je n’ai pas atteint le nirvana »), Tai Ji Quan et Qi Gong peuvent apporter beaucoup et maintenir en forme notre esprit et notre corps.

 

Il suffit d’un peu de patience, de bonne volonté, de travail régulier (Aïe ! Mince alors ! Ce n’était pas noté dans la pub !).

 

Bonne humeur et ouverture d’esprit ne feront pas de mal non plus… A bientôt ?

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG
15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 15:52

 

On a coutume de classer les arts martiaux chinois en catégories (nous aimons bien toujours tout mettre dans des cases…) : les arts externes, les arts internes, les arts énergétiques. Le Qi gong est  « énergétique ». Le Tai ji quan est « interne ». Le Kung fu est « externe ».

 

PHOTO Xiao Long

Le Qi gong serait donc purement énergétique .point/barre.

 

On aide la circulation d’énergie, on dirige l’énergie, on concentre l’énergie… Oui !

Mais… et le Qi gong de la « chemise de fer » alors ? C’est bien un travail sur la concentration d’énergie, sur la maitrise du souffle, mais à visée martiale… non ? Quelle idée aussi, ce moines qui se cassent une barre de fer sur la tête ou réduisent en miettes des briquettes !

Et il est des maitres de Qi Gong qui démontrent des applications martiales fondées sur l’enchainement appris.

Bref, il existe un travail énergétique qui vise l'efficacité en combat.

PHOTO Xiao Long

Le Kung fu serait donc purement externe ?

Il faut savoir que le terme Kung fu (Gong fu) signifie « avoir la maîtrise dans un domaine quel qu’il soit ». Par exemple, le Gong fu cha est l’art du thé (et on ne casse pas les tasses siouplé !). Ce terme n’est donc pas très précis.

Dans les arts externes la pratique est plus axée sur le développement physique, la rapidité, l’efficacité… On ne peut pas dire cependant que l’externe ne travaille pas sur le souffle, l’énergie interne.

Bref, il existe un travail énergétique qui vise l'efficacité en combat (ah, tiens, j’ai déjà dit ça !)

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Le Tai ji quan serait donc purement interne ?

On classe dans les arts internes les disciplines plutôt centrées sur le développement du souffle, sur les aspects mentaux, spirituels et le travail sur l’énergie.

Le Tai ji quan est de ceux là et se caractérise par la lenteur de ses déplacements (même si, dans certaines écoles, il existe des formes rapides).

Ce travail dans la lenteur ne signifie pas pour autant que les mouvements soient vides de sens. Juste « jolis ». Nous ne sommes donc pas juste tout seul à faire des ronds dans l’air… Il y a plus ! Il y a un but à ces gestes et cette finalité est martiale.

Et le travail avec partenaire est incontournable dans cet art que ce soit par le biais du Tui shou , Dui lian ou des applications.

On ne peut pas nier non plus qu’il y ait un réel travail énergétique dans la pratique du Tai ji quan. Il y a un travail sur le souffle, sur les souffles.

 Il y a un travail sur le mental, sur le lien qui nous unit à la nature. Un vrai travail interne pour retrouver notre calme, notre équilibre et notre place.

 

Bref, comme toujours, tout est à l’image du symbole yin yang où l’on peut voir dans le yang un petit point yin et dans le yin un petit point yang.

On ne peut pas simplement ouvrir un tiroir « externe = baston », « interne = danse »,« énergétique = bien-être ! Tout est présent partout mais à des degrés différents.

 

Pour Xiao Long, l’énergétique est le socle, le fondement de nos disciplines. Kung fu, Tai ji quan, Qi gong ne s’opposent pas mais se complètent. C’est juste que l’aspect martial est plus visible en Kungfu, l’aspect énergétique est plus visible en Qi gong, l’aspect interne plus visible en Tai ji quan.

 

Et le but est identique : maitrise du corps dans l’espace, maitrise du souffle, maitrise de l’esprit…

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG
8 janvier 2022 6 08 /01 /janvier /2022 13:27

 

Nous ne sommes pas habitués à considérer  le corps et l’esprit comme une entité.

Pour nous, il y a surtout d’un côté l’esprit (au sens de « facultés intellectuelles ») et de l’autre côté (accessoirement) le corps. L’esprit joue un grand rôle dans notre civilisation. On le cultive, on le bichonne, on essaye de l’ouvrir, on y amasse des connaissances...

On a l’impression qu’il peut tout contrôler, qu’il règne en maitre et cela nous rassure.  Il est capable de tout ranger dans des petites cases, rien ne traine au hasard, rien ne déborde, tout est aligné. Cet immatériel classe tout le matériel, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles… L’esprit  fonctionne en permanence, absorbe les informations, les transforme, développe des idées, les rumine.

 

Photo Xiao Long

Le corps occupe une curieuse position !  D’accord, on s’en occupe aussi, : on le fait bouger pour qu’il soit beau ( enfin, il parait !) , on le masse, on le « nourrit » de régimes pour qu’il soit beau, on le crème pour qu’il soit beau, on le lifte et  on le maltraite aussi (!) pour qu’il soit beau. Bref, on s’en occupe… en surface, c’est tout ce qu’il mérite : un peu de polish sur la carrosserie… Il est tout propre et il brille ! C’est sans doute une caractéristique de notre époque : seule la surface compte et peut importe ce qui se dissimule dessous.

Alors parfois, il se rappelle à nous, nous fait souffrir, et là on se dit que peut-être on devrait soulever le capot et « regarder » un peu à l’intérieur… Comme pour les voitures, plus on avance, plus les bougies s’encrassent - et les souffler chaque année n’arrange rien – Alors, on conduit sa voiture au garage-médecin et hop ! En deux coups de clé anglaise et un petit coup de marteau (bambou aussi des fois !), on est remis sur nos roues… pour quelques temps seulement… car le plus souvent ce n’est pas du matériel qu’il faudrait s’occuper, mais de l’immatériel…pas des symptômes mais de l’origine.

Dans certaines philosophies comme le bouddhisme par exemple, corps et esprit sont d’emblée présentés interdépendants. L’individu est dans cette optique un ensemble d’agrégats impermanents : le corps, les sensations, les perceptions, la conscience et l’intention. L’esprit ne se « délie » du corps qu’une fois le nirvana atteint… (Mais bon, ce n’est pas tout le monde et ce n’est pas tout les jours…)

Photo Xiao Long

Pourtant, on sait bien entre-temps combien le mental joue un rôle sur la santé, sur le corps. Et on sait que lorsque le corps éprouve du bien-être, l’esprit se détend et se calme. Et que lorsque l’esprit est tranquille et équilibré, le corps se sent mieux. Mais, pris au milieu de la tourmente des jours qui se succèdent et apportent leurs quotas de problèmes, on oublie un peu l’essentiel. On oublie que tout est lié.

 

Heureusement, le Tai Ji Quan, le Qi Gong sont là ! (bon, pas que,  la méditation aussi, mais c’était notre pause publicitaire…).

Grâce à ces pratiques, nous pouvons redécouvrir notre corps-esprit, apprendre à le mouvoir harmonieusement dans l’espace, à le laisser libre de ressentir ce qui l’entoure, ce qui le constitue. La respiration retrouve (aussi – enfin) sa place et fait le lien entre les deux pôles : on est calme, en prise directe avec « l’ici maintenant - et le reste attendra »…

 Mais ces belles choses ont un prix : le travail. Que ce soit la méditation, le Tai Ji Quan, le Qi Gong, il ne faut pas croire que deux ou trois séances vont apporter de grands bienfaits , c’est la répétition, l’état d’esprit ( ?!) qui comptent : ne rien attendre à date fixe et se laisser porter…

(On croit que les chats dorment, non, détrompez vous, ils méditent et s’entrainent de nombreuses heures par jour !)

Photo Xiao Long

 

Je vous livre le proverbe chinois préféré de Xiao Long :

« Le corps parcourt l’espace et l’esprit se libère. »

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG
25 décembre 2021 6 25 /12 /décembre /2021 19:38

 

🚚  Distance de sécurité…  🚙

Dans la Chine ancienne, le salut à distance représentait une sécurité : ne sachant pas toujours à qui l’on a à faire, la prudence était de mise. (Finalement en cette longue période de Covid, c’est ce qu’on nomme « distanciation sociale ») Pour peu que votre interlocuteur connaisse  quelques techniques de Qin-na-shu (l'art des saisies et des clefs), se laisser saisir la main aurait pu s’avérer aventureux ! Donc, pas de « shake hands »… (On n’a pas à se demander si l’autre a les mains propres ?)

C'est ainsi que le salut à distance était à la fois un signe de politesse et la meilleure façon de prévenir une mauvaise intention.

 

Le salut est aujourd'hui pour nous et dans nos écoles un signe rituel qui permet à tous les pratiquants d’une même discipline de se reconnaître comme faisant partie d'une même famille, d’une même école. Les saluts peuvent d’ailleurs varier d’une école à une autre. Ils sont dans tous les cas toujours symboliques. 

 

Le salut de l’école de Maitre Zhang Guang De :

La  main gauche est posée sur la zone Dan Tian, pendant que la main droite est levée, ouverte devant soi, doigts vers le ciel.

Pourquoi ?

La main sur la zone Dan Tian s’explique aisément. Là  est l’énergie. C’est d’ici qu’elle part et c’est ici qu’elle reviendra. Le Dan Tian est notre centre énergétique et notre centre de gravité. Ce geste signifie aussi que l’on prend soin de soi et de sa santé, que l’on sera bienveillant pour soi et envers les autres.

L’autre main salue comme le font les moines Shaolin, et

Maître Zhang Guan De donnait, il y a quelques années, l’explication suivante :

 

PHOTO Xiao Long

Un jour, un moine venu d'Inde  arrive à Shaolin comme missionnaire du bouddhisme. Il est un grand maître. Un bonze voulut devenir son élève, mais le maître n'était pas sûr de la sincérité de l'élève.

Un jour, donc, 53 ans après Jésus Christ, le 9e jour du dernier mois, il faisait très froid et il y avait une tempête de neige. La neige tombe abondamment, il fait froid, mais le jeune bonze reste immobile. Le maître demande alors au jeune bonze ce qu'il fait ici.

"Prenez-moi comme élève, maître".

Et le maître répondit en ces termes:

"Si vous voulez avoir la méthode authentique, il faudrait que la neige soit rouge, mais la neige est blanche !".

En entendant ces mots, l'élève se coupe le bras et la neige devient rouge sang.

C'est ainsi que, dès lors, à Shaolin, on ne salue plus qu'avec un bras.

 

La main droite ouverte, présentée seule devant soi, semble rendre hommage à Huike (le jeune bonze de l’histoire), premier disciple de Bodhidharma (le maitre). Les légendes comme souvent sont nombreuses et variées… Voici ce que l’on « sait » du personnage :

 

Qui est HUIKE :

Huike (慧可) ou Dazu Huike (大祖慧可) est le deuxième patriarche du Chan (Zen) en Chine. Une variante de son nom en Chine est Sengke (僧可).

C’est en 528 que, doté d’une solide éducation confucianiste et taoïste, il serait allé à la rencontre de Bodhidharma. Huike cherchait un maître « capable de libérer l’élixir de la compassion universelle afin de sauver tous les êtres sensibles » et se serait tranché le bras gauche pour prouver la sincérité de sa démarche et son engagement.

 

 (Même si… selon le « Nouveau Recueil de biographies de moines éminents », d’aucuns disent que son bras fut tranché ultérieurement par des brigands, ce qui rend la chose plus prosaïque).

Bodhidharma lui a transmis son enseignement contemplatif, lui confiant les quatre volumes du Soutra de l’Entrée sur l’Ile (Léngjiā ābāduōluó bǎojīng) qu’il jugeait convenable pour délivrer les Chinois !

 

Voilà donc pour la petite histoire…. Xiao Long vous salue bien !

 

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Published by Xiao Long - dans QI GONG

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 Ce blog est a but non commercial, non lucratif. Il délivre des informations et des commentaires techniques et culturels pour les pratiquants de Tai Ji Quan et de Qi Gong ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à la culture asiatique.

Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

https://www.taijiqigongevreux.com/

 

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