Le 10 septembre cette année, était fêtée la mi-automne. La date ne cette fête varie selon les années, puisque les fêtes suivent un calendrier soli-lunaire (le 15ème jour du 8ème mois lunaire) et non notre calendrier classique.
La « fête de la mi-automne » (zhōngqiū jié) est aussi appelée « fête de la lune », car le 15ème jour de la 8ème lune, la lune est pleine, particulièrement brillante, plus ronde, et plus belle que les autres jours de l'année (quand on peut la voir!).
La pleine lune est symbole de réunion familiale, ainsi cette fête est aussi appelée "fête de la réunion".
Une légende (entre d’autres...) court sur cette nuit de la mi-automne, la légende de Chang'e (ou Heng-e 姮娥) :
Autrefois, la Terre était entourée de 10 soleils illuminant tour à tour la Terre. Un jour, les 10 soleils apparurent en même temps et occasionnèrent sècheresse et ébullition des mers!
Hou Yin, courageux et habile archer, décrocha du ciel avec ses flèches 9 soleils! Il sauva ainsi la terre et...devint roi! Mais il se comporta comme un tyran et vola l'élixir de longue vie de la Reine Mère céleste, il voulait régner éternellement. Mais, c'est son épouse Chang'e qui le but pour sauver la Terre des lois tyranniques de son mari.
Chang'e sentit alors son corps flotter dans l'air et s'envola jusqu'à la lune. On dit qu'en observant bien la lune, on peut apercevoir Chang'e dans son palais de jade, Guanghangong (廣寒宮)
Sur la lune, vivrait également un lapin apothicaire et pour cette raison de nombreuses images représentent Chang’e accompagnée d’un lapin blanc.
On dit aussi que cette fête remonterait à la dynastie des Tang (618-901). Les frontières du nord étaient régulièrement attaquées, l’empereur Li Shimin donna l’ordre au général Li Ning de mettre un terme à ces agressions. Il revint victorieux le 15e jour du 8e mois de l’année. On dit que c’est pour célébrer cette victoire, qu’un gâteau rond comme la lune fut créé…
Ainsi traditionnellement pour la fête de la mi-automne, on mange des gâteaux de lune (yuè bǐng 月饼 ) et les anciens racontent aux plus jeunes des histoires sur la lune.
Ces gâteaux (que l'on trouve aisément toute l'année à Paris 13ème – c’était notre pause publicitaire) sont parfois fourrés à la purée de graine de lotus, à la noix de coco, au pavot, à la pâte de haricot rouge, aux dattes… et décorés sur le dessus de sinogrammes ou de symboles de bon augure.
On en trouve aussi fourrés avec un œuf de cane. L’œuf, bien au centre du gâteau, n’est pas sans rappeler la lune bien sûr !
À Hong Kong , ces pâtisseries symbolisent aussi le soulèvement contre les Mongols au XIVème siècle : pendant le conflit, les rebelles communiquaient en dissimulant des messages dans les gâteaux de lune (ancêtres des « biscuits chinois » à proverbes ?). Les Hongkongais fabriquent pour l’occasion des milliers de lanternes de toutes formes avec lsquelles on déambule pour égayer les soirées.
Xiao Long s'y connait bien en gâteaux de lune!!! Et les expérimente chaque année avec plaisir…
Pour déterminer scientifiquement lequel aura vos préférences, il vous faudra malheureusement… tous les goûter !
Parlons encore un peu de 中秋节 zhōngqiū jié !
Cette fête est également très populaire au Japon, où l’on mange alors des mochi, à base de pâte de riz gluant (et c’est très bon, même si, a priori, le terme « riz gluant » ne fait pas envie…)
Au Laos aussi, ainsi qu'au Vietnam, la lune est fêtée avec chants et danses et autres réjouissances...
Cette fête est une des plus importantes en Chine avec celle du nouvel an et celle des bateaux dragons. Les défilés de dragons d’ailleurs ne sont pas absents de cette fête de mi-automne :
En 2012 , un dragon de 67 m de long, décoré de baguettes d’encens (fumer ne tue pas les dragons !) circulait dans les rues du village de Tai Hang.
Cette coutume remonte au jour où, il y a plus d’un siècle, un typhon ravagea le village. Les habitants durent, en plus, tuer un vilain python qui en avait profité pour s’installer là et dévorer leurs bêtes. Et, pour faire bonne mesure, une épidémie de peste se déclara!
Le devin interrogé décréta que ce python était le fils du roi Dragon : pour que l’épidémie cesse, un immense dragon de paille couvert d’encens fut construit par les villageois qui le firent danser trois jours durant pour se faire pardonner… Et cela a fonctionné à merveille: la peste disparu !
Comme pour le jour de l’an, la télévision chinoise propose un grand gala qui souvent dure plus de deux heures pour que la fête soit complète.