Xiao Long reçoit souvent des questions de se lecteurs – et les en remercie !
Voilà une question intéressante qui a été posée par une pratiquante qui s’étonne de l’absence d’enchainements épée/fourreau en vidéo. C’est effectivement très rare et Xiao Long n’a eu qu’une seule fois l’occasion de voir un tel enchainement lors d’une rencontre Europa taichi à Paris,il y a quelques années.
Petit Dragon n’a pas réponse à tout et ne peut qu’essayer de répondre à cette question qui fait réfléchir … La grande majorité des enchainements pratiqués dans les différents styles et écoles n’utilisent pas le fourreau et, même si, dans certains films wuxia, on peut voir quelques combats où le fourreau est utilisé, cela reste anecdotique.
On peut imaginer utiliser le fourreau afin de bloquer une attaque, pour se protéger, faciliter une avancée sur l’adversaire. Son utilisation peut être légitimée. Mais la rareté de ces formes semble indiquer cependant que cela ne se faisait guère en réalité, même si on peut y trouver une certaine esthétique. L’épée occidentale, même si les techniques sont un peu différentes dans leur exécution, ne l’utilise pas non plus à ma connaissance.
Dans la majorité des formes (que connait Petit Dragon - et donc ce ne saurait être exhaustif !), l’enchainement commence avec l’épée dans la main gauche, on effectue ensuite un changement de main pour la saisir de la main droite- ce qui suppose donc que la main droite est libre au début. Dans un enchainement épée/fourreau, forcément les deux mains sont prises et le fourreau peut être gênant pour certaines techniques ou sans utilité réelle, dans l'enchainement que j'avais vu d'ailleurs, le pratiquant déposait son fourreau à un moment donné.
Dans un enchainement « classique » (épée / sans fourreau), la main libre prend la forme d’une épée « virtuelle », ce qui nous amène à la deuxième question posée : « le fourreau fait partie intégrante de l’arme pourquoi le remplacer par l’épée magique ? ».
Le fourreau est-il partie intégrante de l’arme ? ou n’est ce qu’une protection de l’arme? Pour Xiao Long, c’est un étui qui préserve l’arme, mais qui en est distinct, il n’est pas « intégré » à l’arme dans la mesure où l'épée n'a pas besoin de fourreau pour fonctionner. On peut effectivement s’en passer pour « combattre ».
Utiliser épée/fourreau ne génère peut-être pas non plus le même équilibre, même si on peut imaginer cependant un yin yang : épée yang / fourreau yin, d’un côté l’attaque visible de l’autre la protection ? Mais l’épée est elle-même yin yang : elle pique, mais elle bloque aussi – elle attaque et elle protège tour à tour … Le fourreau sans doute est aussi en soi yin yang, il protège mais ne peut-il pas aussi attaquer, créer une percée ? Je ne connais ni ne pratique une telle forme, je ne peux donc que proposer une approche.
La main en mudra « épée » est censée apporter un équilibre parfait : une épée dans chaque main, une symbolique, une réelle et Xiao Long aime bien cette idée du visible et de l'invisible...
Après… chacun fait comme il le sent- dans le respect des principes Tai ji jian, il faut rester cohérent et cela vaut pour toutes les formes, avec ou sans armes. Peut s'ajouter à cela la dimension esthétique: veut-on simuler un combat ou plutôt renouer avec une danse de l'épée... Tout repose sur la compréhension de la pratique et la perception que l’on a en pratiquant