Le tàijí quán est un art martial interne, ça, on le sait… mais, il n’est pas tout seul !
Les arts martiaux chinois internes ne sont pas tous aussi « connus » que le tàijí quán, ils n’en sont pas moins intéressants et connaitre leur existence ne peut pas nuire...
Bāguàzhǎng –八卦掌 - signifie « paume des huit trigrammes ». C’est un art traditionnel, « interne » donc, tout comme le tàijí quán. Cette boxe, originaire du nord, est liée mythologiquement aux monts Wudang.
*Bāguà signifie donc 8 trigrammes.
Les trigrammes sont des combinaisons de « traits ». Tout vient du Taiji (principe) qui donne le yin (représenté par deux petits traits – un trait discontinu) et le yang (représenté par un trait unique). Ces traits se combinent (par paires/ par trois –trigrammes-, par 6 –hexagrammes). Les trigrammes sont des symboles : par exemple le Ciel (3 traits yang) ou la Terre (3 traits yin)… et chacun de ces trigrammes correspond à une orientation, (Terre=Nord ou Ciel=Sud…)
Les hexagrammes, au nombre de 64, sont le fondement du yì jīng, le « Livre des mutations ».
Comme le tàijí quán ou le xíng yì quán - , 形意拳 - « poing de la forme et de l'intention » , le bāguàzhǎng ne désigne pas un style unique, mais plutôt une famille d'écoles qui ont des points communs et des différences. Comme il existe de nombreuses écoles et de nombreux maitres , les positions de mains peuvent varier par exemple, ou le pas…
Un certain nombre de principes sont toutefois communs; ils sont résumés dans un texte anonyme connu sous le titre de Shi Yao Ba Fa - 十要八法 autrement dit, les Dix ordres et les huit principes comme vous l’aviez parfaitement traduit...
Tout est rotation, pivot ; on tourne autour d’un axe et on tourne sur soi même, le mouvement reste fluide. Le déplacement est un pas glissé, le « pas dans la boue », l’image est parlante.
Personnalités :
On considère Dong Hai Chuan, né dans le Hebei (1797 ? - 1882), comme le fondateur de ce style. On ne sait que peu de choses sur cet homme, artiste martial et grand voyageur, a-t-il rencontré et étudié auprès de maitres ? A-t-il été moine taoïste ? Ou criminel notoire ?
Bref, flou artistique…
Il aurait vu pratiqué deux moines taoïstes dans les monts Jiu Gong. L’histoire veut qu’il ait été surpris par ceux-ci, outrés d’être ainsi observés sans leur accord… Il devient l’élève de l’un de ces moines et suivit pendant huit ans cet enseignement. Avant de reprendre ses pérégrinations…
Il forma bien sûr de nombreux élèves par la suite.
Aujourd'hui, maître Jung Yung-Hwan 8e duan et maître Liu Jing Ru, 8° duan (Dragon d'argent) sont les deux personnages phares de la discipline.