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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 14:22

 

 La pratique du Tai Ji Quan se limite trop souvent à laisser se dérouler une forme courte ou longue, tranquillement, lentement et c’est bien agréable et cela nous apaise et nous nous laissons porter par ces mouvements doux… C’est déjà beaucoup ! Mais… ce n’est pas tout.

 

Il y a plus dans la discipline appelée Tai Ji Quan, il y a le Tui Shou. On parle parfois de Tai Ji Quan à deux, et Xiao Long aime bien cette façon de considérer le Tui Shou. Le Tui Shou aussi, comme la forme, calme l’esprit, sollicite le corps en douceur et laisse l’énergie circuler librement.

 

Malheureusement, cet aspect est trop souvent totalement oublié dans les cours et on donne plusieurs raisons à cela :

« On ne sait pas à quoi ça sert. » ou « On répète en boucle des cercles. » ( !! ?) ou bien « C’est trop compliqué de travailler à deux, on ne sait pas qui fait quoi. » ou encore – argument massue de quelques enseignants « Les élèves n’aiment pas le contact avec une autre personne »… Bref… que de bonnes raisons !!!

 

Que Xiao Long vous dise le fond de sa pensée…

Si on ne voit pas à quoi ça sert, il est intéressant de l’apprendre peut-être ? … même si, entre nous, il y a bien de choses dont on ne voit guère l’utilité et pourtant, nous les faisons quand même sans nous poser de questions transcendantales…

Il y a dans le Tui Shou tous les ingrédients que nous utilisons pour faire nos formes : l’axe, le travail du centre, la circularité omniprésente, le tendu-relâché, la synchronisation, le relâcher des articulations et des muscles…

Bien sûr, au début, il faut jouer le jeu, car c’est un jeu, un grand jeu yin/yang. On avance, on recule, on pousse, on est poussé, on écoute, on est écouté…

 

C’est un Tui Shou amical, il n’y a pas de confrontation. La répétition des exercices souvent codifiés au début, permet de lâcher prise au fur et à mesure, libère d’une certaine façon, permet d’affiner les sensations…

Dans un second temps, le jeu consistera à trouver la faille pour déstabiliser son partenaire, on pourra y intégrer les 8 potentiels, les techniques martiales de nos formes… mais là encore l’échange est amical.

 

Je ne prends pas en considération le Tui Shou « combat » en compétition… qui s’est un peu éloigné de ce concept, puisqu’il doit y avoir un gagnant… le « jeu » est nettement moins amical.

Il peut arriver, rarement tout de même, que certaines personnes n’aiment pas le contact, et c’est bien leur droit… mais la plupart du temps, c’est simplement que l’on se sent gêné et gauche : un vieux fond d’éducation qui nous dit que le contact physique… « Ce n’est pas bien »… alors on reste très à distance et du même coup il est difficile de rentrer dans l’action car la posture de départ ne donne pas les bonnes conditions de pratique.

 

Le contact que l’on trouve dans le Tui Shou va donner du volume à notre pratique de la forme et la forme va aussi nourrir notre Tui Shou…

Comment comprendre la notion d’intention si on ne fait que « faire sa forme », c’est très difficile, puisque tout ce que nous expérimentons, c’est le vide devant nous… Nous ne sentons pas ce que nous faisons.

C’est par le travail à deux que l’on sait si une technique de la forme est correcte ou non, applicable ou non, efficace ou non. C’est à deux que l’on comprend pourquoi les mains sont à cet endroit, pourquoi le poids du corps est devant ou derrière… C’est le Tui Shou qui va « remplir » nos mouvements… et ce sont nos techniques qui vont « remplir » notre Tui Shou !

 

 

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 12:20
 
 

PHOTO XIAO LONG

 

On s'y perd un peut dans toutes ces appellations (non) contrôlées:
On parle de TAI JI QUAN, de WUSHU, de KUNG FU et vous vous demandez (si, si, j'en suis sûre, c'est une question qui vous hante! : " Alors le Tai Ji Quan , c'est du Kung Fu? du Wushu?"

 

Nous allons nous intéresser d'abord au Wushu:

 

Le terme Wushu est traduit par « art martial ».

Le sinogramme « Wu » représente une hallebarde. C’est l’arme du gardien qui empêche tout agresseur, voleur ou mauvais esprit, de porter atteinte aux biens ou à l’intégrité physique des habitants.

« Shu » est le savoir-faire, les connaissances multiples nécessaires ici pour se défendre. C’est « l’art » dans son sens ancien, le fruit d’un long apprentissage.

 

 

Le terme « Wushu » apparaît pour la première fois pendant la dynastie Liang (502-557) et désigne alors les techniques militaires de combats (Jiji) et arts guerriers (Wuji). Il ne se répand vraiment qu’à la fin de la dynastie Qing.

En 1915 Ma Liang édite un manuel : « Les nouveaux arts martiaux chinois ». Le terme perd alors son  caractère militaire pour s’appliquer plutôt à une activité sportive traditionnelle.

 

A la fin du XIXème siècle (plus proche de nous!) on commence à distinguer les boxes internes (Neijia) des boxes externes (Waijia).

En Europe on considère alors que les styles externes utilisent uniquement la force et la vitesse. D'un côté il y aurait les styles externes (Shaolin – bouddhistes) et de l'autre les styles internes (Wudang - taoistes).

 

 

On a tendance à les opposer, car les styles internes ne s’appuieraient que sur un travail respiratoire, énergétique, la décontraction et la lenteur.

En réalité pourtant les principes fondamentaux sont identiques, qu’il s’agisse de techniques internes ou externes, seule la mise en œuvre diffère.

De la même façon, à l’origine le Qi Gong était partie intégrante du Wushu, ce n’est que plus tard que chaque boxe a développé un Qi Gong plus adapté à ses besoins respectifs.

Ainsi avons-nous aujourd’hui ce cloisonnement entre interne, externe et énergétique comme si chacune de ces disciplines était unique et homogène. Le Wushu est donc un terme générique qui englobe ces trois aspects.


Pour répondre à notre question initiale, le Tai ji Quan est un Wushu.

C’est bien un art martial et il est non seulement martial, mais aussi interne et énergétique… le Yang contient toujours un peu de Yin, le Yin renferme toujours un peu de Yang…

Il ne faut pas toujours vouloir mettre des frontières... où il n'y en a pas :)

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
2 juin 2018 6 02 /06 /juin /2018 15:05

 

On entend parler parfois de densité de mouvement. C’est encore une notion complexe sur laquelle il peut être intéressant de s’arrêter. Comment savoir si un mouvement est « dense » (avec un « e » bien sûr…), comment le voir ? Peut-on le voir ?

S’il s’agissait simplement d’agiter les bras harmonieusement pour faire du tai ji quan… ce serait facile !

Mais… c’est un art… l’art du vide et du plein (et non, ce que je dis n’est pas plein de vide…)

 

Un mouvement dense est un mouvement qui a du volume. Mais pas seulement, on peut faire un joli ballon avec ses bras sans que le mouvement révèle une quelconque densité : on a l’amplitude, mais il reste un vide dans ce beau « rond ». Il ne suffit donc pas simplement de remplir ou d’occuper l’espace pour être dense. Un petit mouvement peut être dense. Allez, encore une histoire de vide et de plein… on doit remplir délicatement ce vide…

 

 

PHOTO XIAO LONG

 

Il faut chercher de la consistance, de « l’épaisseur » dans le mouvement : remplir le ballon… Si les bras travaillent seuls, il n’y aura rien dans le mouvement.

Pour créer de la densité, le corps, la respiration et l’esprit doivent s’accorder. Cela repose aussi sur les sensations fines : si on est attentif, on sent si le mouvement est dense ou non.

Cela se voit alors aussi de l’extérieur car le mouvement est plus expressif, plus rempli, plus vivant.

 

Densité ne signifie pas raideur, tension permanente, mais plutôt souplesse, présence, force tranquille.

 

Il est toujours difficile d’expliquer par des mots ce genre de notion. Et sans doute n’en avons-nous pas tous la même définition.

Comme souvent, il n’y a pas de recette simple. C’est en avançant dans la compréhension du mouvement, en affinant ses sensations et en harmonisant  respiration, corps et esprit que l’on s’en approche.

 

On ne se rend pas toujours compte que l’on n’a pas atteint la densité de mouvement, elle ne vous manquera pas forcément donc. Par contre, le jour où on la « trouve », on le sait !

 

Et dès lors vous prendrez conscience que votre pratique est plus complète (ce qui ne veut pas dire parfaite...), que vous avez progressé sur le looooong chemin…

 

Ben, oui… on n’est pas rendu, comme on dit par chez nous !

Et c’est très bien ainsi… toujours de nouvelles perspectives…

 

PHOTO XIAO LONG

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 13:42

Les beaux jours arrivent et il est bien normal d’avoir envie de prendre un peu d’air… Pratiquer dehors est très agréable et si nous en avions le courage, sans doute le ferions-nous plus souvent. Il suffit d’éviter les conditions climatiques trop désagréables, le trop froid, comme le trop chaud, le trop venté… bref le trop !

 

Pratiquer à l’extérieur est une sensation nouvelle et le ressenti est alors plus important que la pure technique. Les pelouses à trou-trous ou le sable humide ne permettent pas les équilibres parfaits, mais nous pouvons travailler différemment : sentir le sol, ou même l’herbe si on adopte le pied nu ! Ou le sable ! … On sent comment notre pied s’ancre, comment tout le corps participe à cet équilibre et il est très plaisant d’être en contact direct avec cette nature dont nous nous inspirons.

 

PHOTO XIAO LONG

 

Nous pouvons aussi respirer bien plus à l’aise en extérieur (éviter les chemins de terre sous les autoroutes !), et le plus souvent, on se rend compte que la pratique est autre, que l’on est plus lent ou au contraire plus rapide sur les positions d’équilibre qui sont moins tenues, que l’on est plus posé, car il faut bien assurer ses appuis avant de se déplacer,  et souvent plus concentré.

Petit Dragon aime pratiquer en extérieur et redécouvrir les taolus dans un cadre apaisant et relaxant, sans murs, sans plafond. C’est comme si les mouvements pouvaient s’agrandir encore et remplir l’espace, les pieds dans le sol, la tête dans le ciel…

Il ne faut pas hésiter à faire son petit qi gong ou son tai ji quan dehors en oubliant les regards de ceux qui peut-être passeront par-là à un moment donné.

Après tout, il est tout aussi intelligent de pratiquer nos disciplines dehors que de faire son jogging, d’aller à vélo, ou de parler tout seul (euh, non, désolée, de parler au téléphone et de faire participer tout le monde à ses conversations…)

Alors, plus d’hésitation ! Allez, hop ! on va dans la prairie la plus proche ou sur la plage !!!

 

PHOTO XIAO LONG

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 09:59

 

Ce pourrait être un de ces proverbes chinois qu’affectionne Xiao Long… Rien n’est plus vrai et rien n’est plus simple à oublier !

Les Chinois parlent souvent du pilier et de la poutre qui sont les pièces maitresses de tout bâtiment, il n’est pas superflu de temps à autre de vérifier si la poutre est en bon état et si le pilier tient toujours…

 

 

PHOTO XIAO LONG

 

Le stage que proposait Maitre Yuan hier à Rouen sur les bases énergétiques du Tai Ji Quan était donc un incontournable pour le Petit Dragon.

Yuan Lao Shi nous a rappelé qu’il n’est pas nécessaire d’accumuler les formes, et qu’il ne s’agit pas de mesurer ses connaissances et capacités au nombre de taolu connus. La quantité n’est pas synonyme de qualité. Et il faut savoir chercher au-delà du visible, ne pas rester à la surface.

 

C’est l’invisible qui nourrit nos techniques. Et c’est ici que l’on peut parler d’énergie… Bien sûr, on peut difficilement la mesurer et pourtant. Il suffit de regarder Yuan Lao Shi faire un mouvement tout en simplicité en naturel pour comprendre que cette harmonie est issue d’une union du corps et de l’esprit où tout se fait sans contrainte, où tout est équilibré.

Xiao Long est toujours admirative devant tant de simplicité, car nous avons tous tendance à « rajouter » des choses, à personnaliser nos techniques, quelques fioritures par-ci par-là, un petit arrondi « joli », un petit truc en plus. Pourtant ce n’est pas utile, cela peut même finir par parasiter notre pratique.

 

L’énergie s’exprime dans l’unité du corps, dans ce centrage, cette solidité du noyau qui laisse les extrémités libres et disponibles pour aller au bout des techniques.

 

Bref, Xiao Long a beaucoup apprécié ces heures de stages en compagnie de celui qui est le point fixe, le centre vers lequel on revient, le repère pour tous ceux qui ont eu la chance de bénéficier de son enseignement.

Xie xie Yuan lao shi!

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 15:24

 

Il faut de temps à autre (re)parler du Tui Shou (推手 ; Tuī Shǒu), le « laissé pour compte » de beaucoup de cours de Tai Ji Quan… Beaucoup d’enseignants disent que les élèves s’ennuient et n’aiment pas travailler à deux. Pourtant ce n’est qu’ainsi que l’on peut accéder à la compréhension d’un autre « pan » de notre pratique.

Ce qui peut devenir un art (avec de nombreuses heures de vol !!!), est au début surtout un jeu. C’est un outil majeur dans l’apprentissage du Tai Ji Quan (qui, rappelons-le, n’est pas uniquement la récitation fidèle d’une forme…)

 

LES DEBUTS : CODIFIES

La progression dans le Tui Shou est structurée par une succession d’exercices codifiés, dont la complexité et la vitesse augmentent pour progressivement arriver au combat libre. On commence par une main, puis on apprend à « tourner » des mains…

Xiao Long aime bien le terme « tourner », car il met en relief le fondement de l’exercice : la circularité … qui est partout et à chaque étape du contact, de la déviation, de l’absorption, de la transformation. Il y a du Yin / Yang dans l’air !!!

Le Tuishou est un travail à deux : on apprend au début à se positionner correctement face à un son partenaire (je ne parle pas d’adversaire… non, non…), à la bonne distance, correctement enraciné et en respectant la rectitude (et non la raideur) du corps.

On cherche à contrôler les articulations, puis on apprend à suivre les changements de direction, à s’adapter aux mouvements du partenaire pour développer des qualités d’écoute de l’autre qui seront très utiles par la suite, pour le libre par exemple... Toutes les articulations doivent être contrôlées : la main, le coude, l’épaule, et pour cela différentes combinaisons sont possibles… on a l’embarras du choix !

Ces « jeux » codifiés sont aussi un support  pour appréhender les applications martiales dans le mouvement. Le contact permanent avec l’adversaire est difficile à maintenir au début. La « main » (ou avant-bras) suit constamment l’autre dans un contact le plus léger possible et sans jamais le perdre, quels que soient les changements de rythme, de direction, de force. On ne « casse » pas le mouvement, on ne lâche pas, on ne force pas, on ne s’arrête pas…

L’apprentissage commence le plus souvent lorsqu’une première forme est maîtrisée, car il faut quelques bases techniques avant de se lancer… sans quoi le Tuishou n’aura qu’une portée très limitée…

La pratique du Tuishou devient indispensable à un certain moment, car c’est à travers le travail à deux que l’on valide la pertinence de la technique de la forme. Le Tuishou permet de comprendre, de ressentir une technique par l’interaction. Les choses prennent du volume et lorsqu’on retourne ensuite à la pratique, on l’aborde souvent différemment.

Une application martiale n’est vraiment maîtrisée que lorsque qu’on est capable de l’utiliser lors des Tuishou et avec différents partenaires. Un enseignant qui ne connait pas l’utilisation correcte des mouvements aura du mal à transmettre les bases même des premiers mouvements, et transmettra une boxe vide.

 

LIBRE :

 L’envisager comme un jeu ouvre des perspectives : On peut essayer de déstabiliser le partenaire amicalement en trouvant son point faible sans être obnubilé par le désir de « gagner », le Tui Shou est moins un combat qu’un échange. On peut apprendre à se connaitre et à reconnaitre ses limites. On peut apprendre à percevoir l’intention du partenaire avant qu’il ne fasse le mouvement (b Toutes les articulations doivent être contrôlées ; la main, le coude, l’épaule, et pour cela différentes combinaisons sont possibles on là, ‘faut pas rêver non plus…il faut déjà pratiquer un peu pour y arriver...)

C’est une forme de communication non verbale.

Cette pratique de poussée des mains nous permet de progresser sur tous les plans (tendino-musculaire- correction posturale – enracinement – fluidité - écoute - présence …) accompagné par notre partenaire.

Ce travail à deux de « poussée des mains » s’effectue à courte distance et en contact constant avec le partenaire. Il permet de développer la synchronisation, d’apprendre à relâcher les articulations et les muscles, afin de mieux percevoir la force et les intentions du partenaire et d’absorber ses assauts sans (trop) céder au déséquilibre.

 Le principe à appliquer est celui du Yin et du Yang (pas de surprise…), on détend son corps tout en restant  « présent » dans l’action, on ne s’oppose pas directement par la force (pas de Yang contre Yang.. syndrome des « deux vaches » comme dirait Maitre Yuan !).

On utilise le Yin pour neutraliser la force de l’adversaire, on absorbe, on accueille, avant de renvoyer. Affinant les sensations le jeu peu devenir très subtil… Dans ce cadre, le Tui Shou devient  une forme de lâcher-prise, une pratique relaxante.

On ne parlera pas ici de l’aspect compétition… c’est autre chose… (On y bourrine trop souvent et cela n’a plus grand-chose à voir avec le Tuishou… Opinion qui n’engage que Xiao Long, Dragon indépendant…)

Du côté « obscur » de la force (je plaisante !) Le Tui Shou intègre de nombreuses techniques telles que les Qinna (擒拿 ; qínná : saisies et luxations), les frappes des poings, des coudes, des épaules, des hanches, les projections, les blocages où verrouillages, les immobilisations, les balayages…

Mais, bon, Xiao Long a arrêté depuis hier…

 

RAPPEL :

Tui Shou est le plus souvent traduit par « poussée des mains ». Et pourtant, ce ne sont pas les mains qui poussent, mais l’ensemble du corps. Comme dans tous les mouvements de Tai Ji Quan, le corps entier participe et la force musculaire passe au second plan (enfin… devrait passer au second plan…)

Les « mains » sont le point de  contact, la paume, le poignet voire l’avant-bras sont le prolongement des mains …

 

Le but du Tuishou

 

L’objectif ultime étant de « connaître l’autre sans se laisser connaître » (principe tiré du Sunzu Bingfa, l’art de la guerre).

Ainsi ce n’est pas forcément celui qui lance l’action qui sera à son avantage… au contraire, il vaut mieux laisser faire l’autre pour utiliser son « point faible »…

Pour connaître l’autre, un seul point de contact est insuffisant, mais dès lors que l’on possède trois points de contact, il est possible de travailler sans regarder l’adversaire, et même en fermant les yeux tout en sachant anticiper le moindre mouvement.

« 势两扇门,全靠步赢人 » ; shǒu shì liǎng shàn mén, quán kào bù yíng rén

« La gestuelle des mains ne sont qu’agitation,

La victoire vient des déplacements »

 

LES GENRES

 

Les Tuishou fixes (剜花推手 ; wān huā tuīshǒu) : on reste sur place

Le Tuishou mobile (活步推手 ; huó bù tuīshǒu) :  on recule ou avance d’un pas , puis les déplacements sont progressivement de plus en plus complexes et rapides

Les Tuishou à déplacements circulaires (花脚步推手 ; huā jiǎo bù tuīshǒu) : petits pas circulaires ou grands pas circulaires

Le Tuishou à déplacements libres (散步推手 ; sǎn bù tuīshǒu) :

Le contact est toujours gardé, les changements du haut du corps ainsi que les déplacements ne sont pas codifiés, il faut changer de direction sans se soucier d’une chorégraphie, dès lors qu’une force s’oppose…

Lorsque toutes les étapes précédentes sont maîtrisées, le contact disparaît progressivement et l’on rentre alors dans le Sanshou (combat libre).

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 14:57

 

Les tout petits dragons aussi peuvent pratiquer le Tai Ji Quan ! Et ils sont même armés: d'un éventail...

Peut-être allez-vous initier vos enfants ou petits-enfants, et leur apprendre à réaliser un beau "coq d'or sur une patte"?

... Et on verra qui tiendra le plus longtemps... Et ce n'est pas toujours celui qu'on pense!

 

Nous avons perdu un peu (beaucoup) de notre spontanéité... Et il est parfois étonnant de voir à quelle vitesse des enfants assez jeunes encore peuvent « apprendre ». Au-delà de leur souplesse  -que nous avons aussi parfois un peu « oubliée », les enfants réalisent souvent les techniques assez aisément.

Et certainement parce qu’ils se posent beaucoup moins de questions que nous et se contentent de regarder et d’imiter… Il faudrait que nous puissions retrouver un peu de notre « âme d’enfant », notre apprentissage en serait plus aisé !

 

Car quoiqu’on en dise, au départ, il s’agit bien de regarder un modèle et de le reproduire. On dit souvent, les plus jeunes ne comprennent pas  la finalité du mouvement*… c’est vrai … au début … et d’ailleurs beaucoup de moins jeunes non plus… et parfois longtemps…

Ce n’est qu’après un certain temps (ou un temps certain ?) que l’on place ce qui fera du Tai Ji Quan ce qu’il est : l’intention, l’interne.

Bref, l’idée est simplement que parfois, il nous faudrait retrouver cette ouverture d’esprit et « faire » sans a priori, sans se faire des nœuds au cerveau… Juste rentrer dans le mouvement, le regarder, le faire, le ressentir, et laisser le temps au corps de le comprendre avant de le « décortiquer » par la réflexion et avoir recours aux grandes théories fondamentales…

 

*Certains disent que les plus jeunes doivent bouger et que le Tai Ji Quan demande trop de calme et de maturité… cependant, certains enfants aiment le calme – de la même façon certains adultes ne peuvent rester en place et n’aiment que le mouvement, l’action…

 

"Esprit ouvert"'… dit le Petit Dragon !

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
13 janvier 2018 6 13 /01 /janvier /2018 16:08

 

On le dit, on le répète:

"Soyez zen, cool, relax..."


" C'est facile à dire, mais quelle est la recette? Pourquoi me dit-on toujours de relâcher, je suis relâché!!!

Je suis CALME!!!". On voit bien que le ton monte?


Restez z.., euh, je veux dire... voilà quelques trucs:


*Premier ingrédient: la prise de conscience. On se rend compte que l'on est sous tension presque en permanence et que cet état étant devenu pour ainsi dire notre état "normal", il faudra faire un petit (restons optimiste) effort pour se détendre. On arrête de serrer les dents, de bloquer ses épaules, de se crisper sur son volant (au pire) ou sur sa fourchette (!?)

 *Ajoutez une pincée de silence ou de musique douce ( difficile de se détendre dans le bruit, les enfants qui appellent, le chat qui veut sortir, le chien qui veut entrer, le téléphone qui sonne...) et un environnement agréable, pourquoi pas à l'extérieur si le temps le permet (et si votre voisin a cassé sa tondeuse!). S'installer confortablement debout, colonne bien verticale, ou assis, ou allongé. L'essentiel est de s'arrêter et d'être confortablement installé... le tapis à clous... c'est pour les fakirs!

 


*Une louche d'air pur (?): Écouter sa respiration, la calmer (oublier la liste des courses...). Laisser passer les pensées: revenir toujours à sa respiration tranquille et régulière est une des clés.

*Un peu d'anti-rides: Détendre le front et tout le visage, relâcher la mâchoire, les muscles du cou, des épaules, etc... se laisser fondre (sans s'effondrer cependant).


Pour bien sentir la différence, on peut tendre au maximum les doigts, ou monter les épaules très haut (inspirer), puis tout laisser aller (expirer).


*Profiter de cet instant rare où tout passe et rien ne se passe...
On a dit "relâcher," ce n'est pas s'endormir...
Il faut garder l’œil entrouvert...

Photo Xiao Long

 

Ceci est un chat zen... m'enfin! que dis-je là?  je me répète... c'est un chat!

 

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9 décembre 2017 6 09 /12 /décembre /2017 17:21

La tenue chinoise est bien particulière (pour nous…) et il est de bon ton d’en avoir une pour pratiquer, tout comme on porte une tenue particulière pour faire du Judo ou du Tennis ou du Football. Il ne viendrait à l’esprit de personne de faire du tennis en chaussures à crampons ou de porter une jupette plissée pour envoyer son adversaire au tapis (euh, tatami…).

Endosser sa tenue est le premier pas vers la pratique. Nous ne sommes plus tout à fait le même, nous entrons dans une autre sphère. Cela fait partie de la « mise en condition ». 

Pour ceux qui recherchent  la tenue adéquate pour exécuter le plus confortablement possible les formes, il faut savoir que tout vêtement large et souple peut faire l'affaire.
Xiao Long préconise le tee shirt (blanc dans notre section, avec notre logo et notre mascotte!) et un pantalon noir ample. Rien ne doit gêner le mouvement des bras ni entraver les jambes.

Il est important d’être à l’aise dans ses mouvements et l’ampleur des tenues chinoises pensées pour la pratique du Tai Ji Quan et du Qi Gong nous laissent libres d’exécuter un magnifique « serpent qui rampe » sans craindre une explosion de pantalon… ce qui libère l’esprit totalement ! (Le vôtre et celui des éventuels spectateurs remplis de compassion).

 

Photo Xiao Long

Bien sûr, il est bien agréable de mettre une « vraie » tenue chinoise et ce n’est pas « se déguiser » que d’en porter une, et il n’est pas besoin non plus d’être un « super taijiste » pour se le permettre !

Encore faut-il en trouver…

Si vos vacances vous mènent en Chine, vous n'aurez que l'embarras du choix. Si (crise oblige) vos vacances ne vous mènent qu'à Paris, poussez jusqu'au 13ème arrondissement et les boutiques s'ouvriront pour vous (c'est une image! vérifiez les horaires avant d'y aller...).

Les rues d'Ivry et de Choisy sont une mine!

Alors, flânez, essayez et vous trouverez certainement votre bonheur!
Il y a beaucoup de choses, même si ce ne sont pas toujours de "vraies" tenues de Tai Ji Quan.


-"Mais c'est quoi les vraies?"


-"Les "vraies" ont 7 brandebourgs sur le devant, des découpes particulières sur les manches et le pantalon offre une "aisance" particulière qui permet de ramper comme un serpent digne de ce nom ...
Mais pour une pratique de santé sans exploits gymniques, une tenue classique fait bien l'affaire.

Pour les « bricoleurs » , on peut aussi-  à partir d’une vieille tenue achetée, se faire un patron.

On désosse la bête (en suivant les pointillés : investissez dans de bons petits ciseaux pour découdre tout ça), puis on pose les morceaux de tissu sur du papier à patron et toc, v’là un patron de base qui pourra servir à se confectionner d’autres tenues.

Le plus délicat sera de trouver des « brandebourgs » chinois traditionnels…

 

Photo Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 11:24

On parle beaucoup de Qi: mais qu'est ce que c'est?

 Le symbole Qi représente dans sa partie haute la vapeur s'échappant d'une céréale en train de cuire (partie basse). Il y a donc une dynamique, une transformation, le Qi est en mutation constante, se concentre, se dissout, circule...

Concept de base de la culture chinoise, le Qi (prononcer "tchi") précède la scission binaire du Yin et du Yang. Il est traduit le plus souvent par "l'énergie" ou "les souffles" en médecine traditionnelle chinoise (MTC). Si l'on parle d'énergie invisible, impalpable, non mesurable... il est tentant de dire pour un occidental que tout ça n'existe pas ou que c'est du vent (!) et que l'on n'y "croit" pas, comme s'il s'agissait d'une religion... Pour les chinois cette idée fait partie de leur conception du monde alors que les explications proposées en occident ne sont pas loin de dériver  parfois  vers l'ésotérisme.
Attention, on s'accroche, on va essayer de faire clair...

Cette idée d'énergie vitale n'est pas facile à appréhender pour les occidentaux rationnels que nous sommes. Pourtant l'idée se rapproche du "pneuma"grec, le souffle de vie ou du "spiritus"latin (de spirare=souffler) ou encore du "prana" indien...

Le Qi est partout, il anime toute forme de vie, il y a le Qi du ciel (Tian Qi), le Qi de la terre (Di Qi), chaque homme, animal, plante, minéral, est animé de Qi. Ainsi l'homme est un axe entre ciel et terre. Il reçoit le Qi du ciel et celui de la terre. A l'intérieur du corps humain, le Qi circule dans les méridiens. Au point d'intersection de tous les méridiens, le centre des énergie est appelé Dan Tian inférieur (Hara japonais).

 

Il se situe à 3cm environ sous le nombril. ( Bon, d'accord, si celui là est inférieur, c'est qu'il y en a un supérieur et un médian, mais, bon... pas tout à la fois!)

Le but de l'acupuncture, des massages, du Qi Gong et du Tai Ji Quan est maintenir l'équilibre et la bonne circulation du Qi dans le corps, car pour la MTC, lorsque le Qi se bloque, une maladie surgit.
La détente, les mouvements lents du Tai ji Quan ou le jeu des contractions, décontractions du Qi Gong permettent d'harmoniser la circulation du Qi.

Voilà une brève explication de que que sont Qi et Dantian. Loin d'être exhaustive car ce sont des sujets où il y a beaucoup à dire...

... Pour ceux qui voudraient se plonger plus avant dans l'étude, le livre de Yang Jwing Ming "Les racines du qi gong" des éditions Budo est une approche intéressante qui allie conception traditionnelle et conception scientifique moderne.

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN

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