Le Tai Ji Quan n’est pas une activité comme d’autres qui relèvent plus du divertissement ou de l’occupation… C’est une école de vie. Il nous apprend à nous accepter comme nous sommes, à faire avec ce que l’on a, à notre rythme à nous. 🐌
Il s'inscrit dans un long processus. On y vient d’ailleurs rarement par hasard. L'idée d'aller voir pratiquer et de pratiquer soi-même le Tai Ji Quan est déjà un pas sur le chemin. Ce n'est que le premier !
Mais sans celui là, rien ne serait...
Il faut ensuite apprendre à se considérer comme un éternel débutant, rester modeste, se réjouir de chaque progrès et penser positivement en regardant le chemin qui a déjà été parcouru. Si l'on recherche la perfection au sens où on voudrait l'atteindre pour pouvoir cocher la case: "C'est fait! C'est acquis!", il vaut mieux choisir une autre activité... le tricot, la peinture, le bricolage 😊
Il n'y a pas de fin à l'apprentissage du Tai Ji Quan, il y a toujours à découvrir, on peut toujours avancer. Il faut donc "ménager sa monture", la route est longue... et il faut savoir aussi admirer le paysage pendant le voyage, profiter de ce qui est offert, prendre son temps.
Il n'y a aucune urgence. Cette progression est la vôtre. Il n'y a pas d'objectif à atteindre en un temps limité. C’est sans doute le point fort de cette discipline, chacun l’adapte en fonction de ses capacités, du temps qu’il peut y consacrer…
Pas besoin de se taper sur les doigts intérieurement, de se crisper, de froncer les sourcils ou de tirer la langue (encore que ça aide peut être?😛) en se disant qu'il FAUT y arriver, là, tout de suite. Pourquoi se mettre sous pression tout seul comme un grand, alors que ce n’est pas utile ?
"Tout vient à point à qui sait attendre" (et il n'est pas chinois celui-là de proverbe! C'est qu'on en a aussi nous, des proverbes! Non, mais... et dans le même style, nous avons aussi : « Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage » ! Comme quoi la patience n’est pas l’apanage des orientaux…)
Pratiquer devient alors un plaisir: bien sûr on a du mal à l'imaginer lorsqu'on est au début de la phase d'apprentissage. C'est le moment où l'on à l'impression que le cerveau va se faire des nœuds, que l'on n'arrivera jamais à contrôler (tous) ses membres. Que de mains et de pieds à gérer!!! 😏 On ne croyait pas en avoir autant!!! Et, en plus, il faut se tenir droit et il faut respirer (c'est conseillé dans le stage survie!) et il faut rester détendu…
Nous avons perdu la spontanéité et la naïveté de l’enfant qui voit et imite sans se poser de question. Mais à force de vouloir tout contrôler et décortiquer, on finit par faire… pas si bien que ça ! Mais, on ne se refait pas…
😇Alors dès que l'on connait un ou deux mouvements qui ne demandent plus trop de réflexion, il faut les apprécier, se les bichonner, les faire, les refaire, se laisser porter... pour avoir une idée de ce qui nous attend, plus tard sur la route... car rien ne presse et qu’il vaut mieux faire trois mouvements où l’on se sent bien plutôt qu’une forme entière avec périscope (syndrome de la tête qui tourne à droite et à gauche pour loucher sur les copains pour savoir ce qui se passe…)
Et Xiao Long vous le dit, le long chemin vaut le détour... La preuve, il le suit toujours avec autant d'enthousiasme et toujours plus len-te-ment!
Allez, haut les cœurs, on y retourne !!!