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6 janvier 2024 6 06 /01 /janvier /2024 15:01

Les formes 8 et 16 ne sont en réalité qu’apéritif et mise en bouche.

Ces formes sont « pédagogiques », donc crées pour faciliter l’apprentissage (et il est vrai qu’il est gratifiant de se dire que l’on peut faire une forme en « entier », tout seul, comme un grand, sans avoir besoin de beaucoup de place ou de temps… ).

 

Les maitres, dont Yang Chen Fu et Wu Jian Quan ont participé sans problème à cette mise en place. Tout comme la famille Chen ou Yang Lu Chan qui avaient adapté en leur temps leur art pour enseigner aux Empereurs, les Maitres des années cinquante s’adaptent aux changements sociaux culturels… Le changement est inéluctable et cette idée imprègne toute la philosophie chinoise.

 

Une naissance difficile :

La forme 24 est la forme de base, passe partout. Largement diffusée, cette forme est sans doute la plus pratiquée.

Elle reçoit aussi l’appellation contrôlée « Forme de Pékin » ou « Petite Forme » -par opposition à la forme longue (108).

Se sont retrouvés une première fois Chen fa Ke (style Chen) Wu Tu Nan (style Wu) Li Tian Ji (style Sun) Gao Rui Zhou (style Li) Tian Zhen Feng et Zhang Wen Guang (style Yang)… ainsi que l’historien Tang Hao. La forme qui sortit de leurs réflexions s’avéra trop compliquée !

Un nouveau groupe d’experts dont Tang Hao et Li Tian Ji se retrouve en 1956 au sein de la  Commission Chinoise des Sports : leur mission (elle n’était pas impossible cette fois et ils l’ont acceptée) était de simplifier la forme Yang « longue », 108 mouvements.

Il en ressortit cette fois une forme de 24 mouvements tout à fait « praticable ». Elle n’est donc pas très ancienne !

PHOTO Xiao Long

Un peu d’histoire…

Le gouvernement, qui depuis 1953 avait dans l’idée de promouvoir le Wushu, souhaitait rendre populaire une forme courte, accessible à tous qui serait introduite dans l’éducation.

Ce n’est donc pas un hasard mais une volonté : La Chine des années cinquante a besoin de faire oublier les écoles ésotériques et sectes secrètes d’arts martiaux de l’époque précédente. Elle désire gommer les marques de spiritualités trop envahissantes. Pourtant, dans le souci de se démarquer de l’Occident, elle doit renouer avec une tradition typiquement chinoise et cherche ce qui dans la mémoire populaire fait l’identité de ce vaste territoire. Médecine chinoise, Qi Gong et Tai Ji Quan en font partie, mais trop estampillés « taoïstes ». Trop élitistes aussi à cause de leur complexité, et… voilà qui va complètement à rebours d’une politique où l’on souhaite que tout le peuple puisse accéder à ces disciplines.

Pourquoi  24 mouvements ?

Il fallait une forme facile et dépourvue de signe (extérieur) de « combativité » : une forme sage. Enseignée à tous, elle supplantait les autres formes existantes (survivantes ?)

Une forme qui ne dure pas plus de 10 minutes pour que cela n’empiète pas trop sur le temps de travail, car cette forme était pratiquée par tous, collectivement dans l’entreprise : on entretenait sa santé et créait en même temps un esprit « de groupe ».

 

PHOTO Xiao Long

« Forme de Pékin, ça ne vaut rien » !

Restons zen!! Le raccourci est un peu saisissant, mais c’est une idée qui court… Pour les « durs de durs », les « vrais de vrais » (si, si, il y en a)!, qui d’ailleurs souvent ne connaissent que la forme « ancienne », ou « longue », ce bricolage de forme est sans valeur. On peut le concevoir, si on est attaché aux seules origines (quoique, elles sont bien lointaines… est-on bien sûr que l’on pratiquait ainsi ?).

Mais tout n’est-il pas que changement ? (mauvais esprit ce dragon Xiao Long !).

La forme 24 est « simplifiée », édulcorée, bref, c’est une forme light… Comme toute forme, elle apporte au corps et à l’esprit des bienfaits certains. Les enseignements techniques sont là aussi. Alors que lui reproche-t-on ?

De ne pas être assez vieille ? (Ah, les jeunes, on leur en veut toujours !).

De ne pas porter le tampon d’UN seul Maitre ? (Ben voilà, le travail de groupe est dénigré !).

D’être trop courte ? (Allez, soyons de mauvaise foi jusqu’au bout : on peut faire trois ou quatre fois la 24 sans s’arrêter et paf ! en voilà une de forme longue…).  

D’être une forme « gouvernementale » ? Elle a quand même eu le mérite de rendre accessible au plus grand nombre le Tai Ji Quan… y compris à nous, Occidentaux qui ne sommes pas forcément du genre à prévoir un plan quinquennal pour apprendre une forme longue…

Bref, Xiao Long en est persuadée, cette forme a ses mérites et son intérêt, tout comme d’autres formes plus courtes ou plus longues, en fonction de ce que l’on recherche dans le Tai Ji Quan, en fonction du temps que l’on a à accorder à notre pratique, en fonction de nos états d’âme, de notre santé… Il n’y a pas de bonne forme, de mauvaise forme…

Il n’y a donc pas de « jugement » de valeur à porter, il n’y a qu’à  pratiquer … C’est ça l’important !

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
2 décembre 2023 6 02 /12 /décembre /2023 16:00

 

Il y a de multiples façons de pratiquer le Tai Ji Quan.

Il y a l’approche classique :

Lorsqu'on est seul, on fait un enchainement que l'on a mémorisé et il n'est pas exclu que l'on se demande, si la position est correcte, si la finition est valable.

Si on est en groupe, il n'est pas exclu que l'on jette un coup d'œil aux voisins, afin d'accorder notre rythme (dans le cas n°1) ou pour s'assurer que le mouvement suivant est bien celui auquel on pense (cas n°2) ou encore... pour connaitre la suite (cas n°3, ce qui signifie que l'enchainement n'est pas encore bien "imprimé" dans les circuits).

 Et l’approche, disons, moins classique :

On peut aussi réduire le groupe et travailler à deux - en face à face - et en miroir. Un excellent exercice !

- Et voilà, ça y est, encore une invention bizarre, un vrai  casse-tête "chinois"!

 

PHOTO Xiao Long

 

Et bien, non, pas du tout, ce serait même plutôt l'inverse, m'affirme Xiao Long avec un grand sourire de dragon! Il n'y a rien à "faire" pour l'imitateur, il n'a qu'à... imiter!

Comment ça marche:

Il y a un modèle:

Et il est - comme tout modèle - exemplaire (et ce quoiqu'il advienne!). Ce modèle pratique la forme, comme à son habitude, avec soin, précision, intention... conscient de sa qualité de modèle, il est attentif à chaque instant. ET…

Il y a le miroir:

Le miroir, c'est à dire le partenaire placé en face, est le reflet de l'original. Il se laisse porter par l'image du mouvement et imite- en miroir.

Il n'y a pas à réfléchir (enfin, au sens de raisonner...), il n'y a pas à chercher la droite, la gauche, le haut ou le bas... On se laisse guider par le modèle. A tel point que si le partenaire "se trompe", fait un pas de plus, un nuage de moins... le miroir fait de même. Il ne devrait même pas s'en rendre compte!

Il n'est pas là pour "corriger" le modèle, ni pour juger la prestation du modèle (Oh! il va trop vite! -  Oh! Il est trop lent! -  Oh, il a fait une bourde!...). Il n'est pas là pour se gratter la tête et faire la forme "inversée", ou "à l'envers"... ou quoi que ce soit de compliqué. Il est juste là. Pour se laisser porter.

L'oeil perçoit le mouvement dans sa globalité, le corps imite.

On fait confiance à son modèle, on le suit sans se poser de questions.

Cet exercice sans doute ne ralliera pas tous les suffrages: certains diront que ça ne sert à rien, que c'est de la maltraitance de forme codifiée... C'est une façon de voir.

L'autre façon est de tester cet exercice et de faire le point sur ce qu'il peut apporter au modèle : celui-ci sera sans doute plus à ses mouvements, que d’habitude, plus précis dans les finitions, prenant en compte son partenaire, et ayant à cœur de l’aider , et se rendre compte de ce qu'il peut apporter à "l'imitateur" qui abandonne le raisonnement, fait confiance à son partenaire et lâche prise.

 

PHOTO Xiao Long

 

La difficulté majeure est que l'on aime contrôler ce que l'on fait. Il n'est pas naturel d'abandonner le volant... Mais lorsqu'on y arrive, on éprouve un réel bien-être et on peut être fier de ce tour de force!

 

ATTENTION: pratiquer face au miroir de sa salle de bain est un exercice différent! Avantage, le reflet est absolument parfait, imbattable pour la synchro !

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 15:13

 

Dans les années 50 est née la volonté de donner quelques repères fixes pour la pratique du Tai Ji Quan, car de nombreuses écoles de non moins nombreux styles étaient tentés de « tirer la couverture » à elles en affirmant pratiquer de la bonne façon (sous-entendu à peine voilé : les autres, eux ne pratiquent pas comme il faut…)…

Ceci dit entre nous, certains aujourd’hui encore pensent qu’il n’existe qu’une seule façon de faire : la leur… Ce qui témoigne d’une certaine… disons, étroitesse… d’esprit un peu paradoxale tout de même avec nos disciplines où l’on recherche l’amplitude… (Aparté de Xiao Long fini !)

C’est ainsi que l’on assiste au développement d’une nouvelle forme dite « simplifiée » (简化太极拳 – Tian Hua Tai Ji Quan).

 

PHOTO Xiao Long

 

 Li Tian Ji  est l’homme qui a initié le mouvement. Pour lui les « 9 fils du Dragon avaient produit 9 variations », 九子九 – Jiu Zi Jiu Yang, c’est-à-dire que le maitre avait formé de bons étudiants qui avaient évolué chacun de leur côté et dont l’enseignement n’était plus fidèle à celui de leur Maitre initial. Ce qui est normal, car chacun finit par personnaliser en fonction de sa propre vision/sensation de la discipline.

Il était important d’éviter une trop grande dérive, et il fallait sauvegarder les techniques. Pour ce faire, Li Tian Ji met au point la forme 24 en 1956, fondée sur l’ancienne forme traditionnelle, dans le droit fil de l’enseignement des écoles d’arts martiaux familiales.

Certains étudiants cependant  n’avaient aucune envie d’apprendre cette nouvelle forme, seuls quelques-uns donc suivirent ce nouvel enseignement.

Li Tian Ji  a commencé la pratique des arts martiaux enfant, il est devenu l’entraineur de la 1ère équipe nationale de Chine. Il est surnommé le « Père du Tai Ji Quan contemporain ». Il a aussi créé la forme 32 épée…

La famille Li  est connue – plus en Chine que chez nous bien sûr - Li Tian Ji était l’oncle de Li Deyin (donc, Grand-oncle de Faye Li Yip qui représente à l’heure actuelle la tradition familiale en Europe, qui est installée en Grande-Bretagne et avec laquelle Xiao Long a eu la chance de pouvoir travailler.)

PHOTO Xiao Long

 

La forme simplifiée en 24 mouvements a été suivie de la 88, de la 66, de la 48 puis de la 42 et ainsi de suite… l’idée étant toujours de donner une image nette des techniques pour éviter les pratiques chaotiques et fantaisistes. C’est une forme de « standardisation » au sens positif de terme: c’est un fil rouge.

Nous savons tous que le temps a tendance à éroder nos mouvements, il faut juste veiller à ce qu’il ne les déforme pas… conserver une bonne position et rester fidèle aux techniques de base, pour que le mouvement soit « juste » et compris.

Forme 24, voir:

https://www.taijiqigongevreux.com/videos/fengyulong/formes-de-tai-ji-quan/

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
21 octobre 2023 6 21 /10 /octobre /2023 12:48

 

Il y a les pour, il y a les contre, il y a ceux qui n'en pensent rien et ceux qui n'en pensent pas moins!!  

Quelle est la place de la musique dans notre pratique?

 

PHOTO Xiao Long

A proscrire?

 Quelle est la place de la musique dans notre pratique?

Certains pensent que la musique n'a pas sa place ici et qu'il vaut mieux s'en passer et rester concentré sur l'essentiel: la forme, le silence... Il est bien rare de pouvoir se plonger ainsi dans la tranquillité même si on a la chance de pratiquer en extérieur.

La forêt elle-même recèle bruit d'avions, de voitures sur les routes plus ou moins lointaines, de...tronçonneuses (un vrai massacre!)… sans parler de certains joggeurs bavards qui parlent plus qu’ils ne courent !

 

 Mais après tout, le bruit, c'est aussi la vie (Bon, je ne vous conseille tout de même pas de vous installer sous une deux fois trois voies aux heures de pointes -encore que- j'ai pu voir la chose de mes propres yeux (écarquillés) à Guan Dong...).

Et puis, si la concentration est réelle, on oublie finalement ce qui se passe autour. Donc la musique n'est pas une nécessité, c'est sûr.

Et être à l'extérieur est un "plus" sans conteste pour renouer plus simplement avec cette fameuse Nature!

On peut aussi penser que la musique est une "distraction" qui nous sort de notre "intérieur": les pensées glissent, on écoute la mélodie et on ne sait plus ce que l'on fait, on n'en est pas aussi conscient.

 

PHOTO Xiao Long

Ouaip! Ce n’est pas faux...P'têt'ben... (Ai-je bien exprimé le doute...?)

 

 A prescrire alors?

Pourquoi pas? Il peut y avoir des avantages à pratiquer en musique.

La détente: A condition d'éviter "La chevauchée des Walkyries" et Nirvana (si ça, ce n'est pas un paradoxe!!!), la musique aide à la relaxation. C'est un sas entre deux réalités, celle du quotidien et celle de la pratique. C'est une sorte de cocon douillet, on est là, on est bien, c'est confortable, on peut se laisser (enfin!) aller...

Le bon rythme: bien choisie, la musique induit un rythme et calme le jeu (pour éviter de dérouler sa forme 24 en 1 minute chrono!)

 

Comment la choisir? Xiao Long a bôôôôcoup de mal à trouver de bonnes musiques! Les musiques chinoises sont agréables, car en plus de nous détendre et de ralentir le rythme, elle nous plonge dans un peu de Chine lointaine (pour pas cher!).

Oui, mais... car il y a un mais!

Les musiques traditionnelles sont parfois très "enlevées", le rythme rapide, la mélodie joyeuse... sympa, mais pas vraiment ad hoc pour se mouvoir avec la fluidité du nuage dans le ciel...

On court un peu moins de risque avec les musiques de relaxation, on en trouve un peu partout, y compris dans les ... jardineries (ces magasins qui font même des plantes entre deux bougies, un coussin et trois casseroles !

Certaines sont franchement psychédéliques, ou glauques à vous plomber un moral de fer... Rien que d'y penser Xiao Long en a les écailles frémissantes!!!

Toute musique qui vous plait ou vous parle fait l’affaire et en fonction de votre humeur de votre envie de pratiquer plus ou moins rapidement…

                              🎻

Alors ? 

 Ni pour, ni contre : il y a des moments où la musique a son utilité et il est parfois très agréable de synchroniser une forme à une musique qui parfait l’harmonie des déplacements. Alors, si on en a envie, pourquoi s’en priver ? Il y en a d’autres, où l’on préfère le silence et alors, pourquoi s’en priver ?

 

                      📯🎵

.

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
5 août 2023 6 05 /08 /août /2023 15:23

 

La posture de préparation et d’ouverture est fondamentale.

C’est le commencement, c’est le moment où l’on se pose !

 

Extrait du mémoire « TAI JI QUAN, la voix de l’équilibre » présenté pour le passage du 6ème Duan fédéral en juin 2019 – MPC.

«  La recherche d’équilibre est constante, que l’on soit en mouvement ou non. La station debout, à l’arrêt, n’est pas forcément la posture la plus simple à tenir lorsque l’équilibre n’est pas sûr. Il reste cependant plus aisé au départ de travailler à l’arrêt. Cela va nous permettre de nous concentrer plus finement sur nos perceptions.

Nous commencerons debout, pieds écartés, car, s’exercer à se tenir debout, les pieds joints, est plus compliqué que de s’entrainer à se tenir debout, les pieds écartés de la largeur du bassin.

      Quelles informations recevons-nous dans cette posture ? Si nous portons notre attention sur l’ensemble du corps dans une perception globale, il est clair que l’axe joue un rôle majeur.

En position debout, nous pouvons sentir que le corps est emporté vers l’avant si le regard est dirigé vers le bas, et que donc la tête n’est pas bien « droite » puisque le fil qui nous relie au ciel est distendu. Regarder droit devant soi, en rentrant légèrement le menton, permet d‘étirer les cervicales, de diminuer la lordose à cet endroit et de maintenir un axe correct, une belle verticalité. On peut imaginer que l’on cherche à empiler les vertèbres les unes sur les autres.

 

PHOTO Xiao Long

Nous sentons aussi nettement que si la lordose lombaire n’est pas gommée, le poids du corps se déporte vers l’avant. En poussant légèrement mìng mén (4 VG, Porte de la vie) vers l’arrière comme si nous cherchions à coller notre dos au mur, nous pourrons également limiter la lordose lombaire.

Nous pouvons aussi nous apercevoir que si les genoux sont verrouillés, nos jambes se raidissent et se comportent comme deux bâtons. Nous n’avons plus « d’amortisseurs » pour absorber. Pour absorber et pouvoir réagir à bon escient, nos jambes devraient être des bambous flexibles.

Chaque élément du corps dépend, pour sa stabilité et pour ses mouvements, de la position du segment sous-jacent. Donc, si les pieds sont mal positionnés, les éléments sus-jacents – comme les genoux par exemple, en souffriront. Il faut donc être particulièrement attentif à la position des pieds au sol.

Nous pouvons tester différents placements de pieds et nous nous apercevrons que la position la plus confortable et la plus stable est de conserver les deux pieds parallèles pour que nos genoux et nos hanches s’installent selon cet alignement.

Le premier exercice sera – en position pieds écartés de la largeur du bassin et parallèles - de partir de notre position naturelle et de prendre la position axée étirée du tài jí quán, en adoucissant la lordose cervicale et la lordose lombaire et en relâchant les genoux. Nous sommes alors  centrés et cultivons cette sensation de solidité en prenant le temps d’analyser nos sensations dans cette posture. Il est important d’étudier nos sensations pour mieux comprendre les réactions du corps. 

Nous pourrons ensuite alterner ces deux postures, posture naturelle puis posture axée, afin d’apprendre à mieux sentir les différences entre les deux et à adopter de plus en plus naturellement une posture favorable à l’équilibre en fonction de notre propre morphologie et de nos capacités physiques.

 

Les genoux par exemple seront plus ou moins relâchés, il faut juste prendre garde qu’ils restent dans l’alignement des pieds et ne pas les projeter au-delà des pieds. La fonction des jambes et des pieds est de transférer jusqu’au sol le poids provenant de la base du tronc.

L’important est que la hanche, le genou et la cheville soient alignés, le corps du fémur et le corps du tibia aussi.

Les pieds sont ancrés. Les orteils sont bien en contact avec le sol. Le poids du corps se répartit également dans les deux pieds. En position debout immobile et verticale, c'est le talon qui supporte la moitié du poids du corps. Ici, le poids du corps se place harmonieusement dans tout le pied, avec un point fort sur l’extérieur et une zone allégée à l’intérieur, comme on peut le voir ci-après.

Enfin, les épaules seront détendues et basses : elles ne s’affaissent pas pour autant, elles ne sont pas rejetées en arrière, la poitrine est simplement légèrement creusée. Sur cet exercice, les bras sont naturellement détendus et placés le long du corps..

Cet entrainement permettra par la suite, et au quotidien, de trouver plus facilement et plus rapidement la posture la plus favorable au maintien de l’équilibre en station debout à l’arrêt… »

On parle le plus souvent de tête droite, mais « droit » n’est pas synonyme de vertical. On peut par exemple dans la technique « coup de poing vers le bas » ou « aiguille au fond de la mer avoir la tête « droite », c’est-à-dire dans l’axe du corps, dans le prolongement de la colonne vertébrale, elle n’est alors pas verticale dans le sens sur l’axe Terre/Ciel.

Souvenons-nous de la fable de La Fontaine : « Le roseau plie »… mais il ne rompt pas!

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
6 mai 2023 6 06 /05 /mai /2023 15:01

 

Qui ne connait pas la forme 24 ou forme de Pékin, cette forme est sans doute la plus connue et la plus pratiquée à travers le monde. Créée il y a un certain temps (dans les années 50), et dans un but bien précis,  sa création devait répondre à des critères bien particuliers : il fallait une forme facile à apprendre pour tous, d'où tout signe extérieur de combativité soit gommé, une forme codifiée qui remplacerait toutes les autres formes existantes, qui ne durerait pas plus de 10 minutes. Cette forme pouvait donc se pratiquer le matin, avant le travail, et cela permettait à chacun  d’entretenir sa bonne santé.

PHOTO Xiao Long

Récemment, en 2013,  a été créée la forme 26. Vous me direz, pour quoi faire ? Encore une forme de plus ? Il y en a déjà assez… Peut-être… C’est une façon de voir qui tient la route. Il est vrai que l’on a déjà beaucoup à faire avant de maitriser un tant soit peu une forme, il n’est pas nécessaire d’accumuler.

D’un autre côté, on peut comprendre qu’il y ait une évolution qui amène les « créateurs » à proposer de nouvelles formes. N’oublions pas que c’est le fondement même de nos disciplines : la transformation…

Mme Ran Qianxin (sur la photo au dessus) , ainsi que Mme Qiu Huifang , venues à Rouen en 2015 avec l'équipe de Chine, nous ont montré les subtiles différences dans l’exécution de technique déjà connues.

 

Cette forme 26 a l’avantage d’être courte et de remettre en question certaines de nos « habitudes » (pas de mouvement avant-arrière-avant entre les déplacements par exemple, pour renouer avec une technique de déplacement plus classique). Toujours liée à ce qui l’a précédée, elle reste dans la tradition. Plus variée que la 24 dans les techniques et les changements de direction, elle a son charme. On la trouve sur le net sous le doux nom de  « new standard routine », ou encore « new Yang style Tai ji quan compulsory routine » 

À vous d’apprécier… (Avec les aménagements « standards » eux aussi, car ces présentations sont souvent exécutées par des sportifs et  nous n’avons pas de genoux aussi élastiques …

N’oubliez pas le fameux proverbe de Xiao Long : « Tout ce qui descend, doit aussi remonter »).

 

PHOTO Xiao Long

Les noms :

Certaines techniques sont regroupées par exemples : « aiguille au fond de la mer » et « éventail » ne sont comptées que comme une seule. Même chose avec « chevaucher le tigre » et « balayer le lotus »… Il en faut 26, pas un de plus…

qǐ shì    ouverture

lán qùe wěi  揽雀尾  saisir la queue de l'oiseau

dān biān  单鞭  simple fouet

bái hè liàng chì  鹤亮翅  la grue blanche déploie ses ailes

zǔo yòu lóu xī ào bù  左右搂膝拗步  brosser le genou

zhǐ dāng chúi  裆捶  coup de poing en bas

zǔo yòu yé mǎ fēn zōng 左右野马分鬃  séparer la crinière du cheval

bái shé tǔ xìn  白蛇吐信  le serpent darde sa langue

zhóu dǐ chúi  肘底捶  poing sous le coude

zǔo yòu dào jūan gōng  左右倒卷肱  repousser le singe

hăi dǐ zhēn - shăn tōng bèi  海底-闪通背  l'aiguille au fond de la mer – ouvrir l’éventail

yún shǒ云手  mouvoir les mains comme les nuages

zǔo yòu yù nǚ chūan sūo  左右玉女穿梭 la fille de jade tisse et lance la navette à droite, à gauche

     dēng jiǎ蹬脚  coup de pied (talon)

shūang fēng gùan ěr  双峰贯耳  frapper les oreilles du tigre

fēn jiǎ分脚  coup de pied (pointe)

pāi jǐao  拍脚  frapper le pied

zǔo yòu fú hǔ 左右伏虎  attraper le tigre à gauche, à droite

dān biān  单鞭  simple fouet

xià shì    serpent qui rampe

shàng bù qī xīng  步七星  pas en avant, sept étoiles

tùi bù kùa hǔ- zhǔan shēn bǎi lián 退步跨虎-转身摆莲 reculer, chevaucher le tigre, tourner, Balayer le lotus

wān gōng shè hǔ  弯弓射虎  tirer à l'arc sur le tigre

bān lán chúi 拦捶  pas en avant - coup de poing

rú fēng sì bì 如封似  fermeture apparente

shōu shì    fermeture

 Bonne découverte!

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
22 avril 2023 6 22 /04 /avril /2023 13:19

 

Pour ceux qui débutent, apprendre peut paraitre difficile. Nous avons tout à coup trop de mains et de pieds à gérer ! Un peu comme s’il nous en poussait partout au fil du mouvement !

 

PHOTO Xiao Long

 Ce que nous faisons en automatique, comme marcher ou prendre un livre sur une étagère nous semble tellement naturel que nous n’imaginons pas le travail d’apprentissage que nous avons dû faire pour y arriver... Même si il y a aussi des accidents de parcours comme buter contre un trottoir ou laisser tomber un livre  au sol… la vie n’est que dangers 😉

Les apprentissages laissent donc dans notre cerveau une trace physique, et cette dynamique s’appelle la plasticité cérébrale. La découverte de ce mécanisme par les neuroscientifiques a permis de comprendre une chose essentielle : rien n’est figé dans notre cerveau ! De nouvelles connexions se créent, d’autres disparaissent. Il s’adapte aux situations, il évolue sans cesse. Il le peut dans tous les cas, même si nous n’utilisons pas toujours les possibilités qui nous sont offertes.

La plasticité cérébrale permet donc de remodeler le cerveau en permanence selon nos apprentissages. Ce remodelage est non seulement relativement rapide, mais – malheureusement- réversible. En effet, une équipe de chercheurs a trouvé que certaines régions du cerveau chez de jeunes adultes présentaient des modifications structurelles importantes après trois mois d’apprentissage à la jonglerie, par rapport à des personnes n’ayant pas suivi cet apprentissage. Ces modifications disparaissaient quelques semaines après l’arrêt de cette activité.

 Voilà pourquoi, les écoliers, les étudiants, les  artistes et… les pratiquants doivent répéter, s’entrainer régulièrement... je dirais même tous les jours, au lever du soleil… ou presque ?

Nous sommes en quelque sorte « programmés » pour apprendre. L’organisation de notre cerveau peut s’adapter et se reconfigurer à tout moment, en fonction des expériences que nous vivons. Certaines périodes de la vie sont plus propices à certains apprentissages. Cependant tout reste possible à tout âge : Apprendre à parler une langue étrangère, à jouer d’un instrument, ou se lancer dans la peinture prendra plus ou moins de temps, mais cela se fera et plus nous varions nos activités, plus des « connexions » se mettent en place.

 

PHOTO Xiao Long

L’accumulation des expériences au cours de la vie augmente la quantité de connaissances stockées dans le cerveau. Cette accumulation d’expériences et la complexité des connaissances qui y sont associées sont plus importantes chez les personnes âgées (logique !). En vieillissant, nous pouvons tirer profit de notre raisonnement plus affûté pour apprendre de nouvelles informations … en prenant notre temps… Alors, pourquoi s’en priver ?

Car la plasticité du cerveau « s’entretient » (comme une voiture   vidange, graissage, changements des filtres…). En restant curieux, ouvert,  en continuant à apprendre, en diminuant les facteurs de stress, en ayant des relations sociales…

…Hmmmmm, bon, voyons voir… mais, c’est bien là la démarche du Tai Ji Quan et du Qi Gong si je ne m’abuse…🙄

Donc, pas d’impatience, le surplus de mains et de pieds va disparaitre, et chaque technique apprise et mémorisée va nourrir votre cerveau qui va « s’assouplir » en même temps que vous… et l’apprentissage deviendra de plus en plus facile !

Tellement facile, que lorsqu’on a commencé, on ne veut plus s’arrêter… si, si, c’est vrai !!!

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG
15 avril 2023 6 15 /04 /avril /2023 13:04

 

Le tàijí quán est un art martial interne, ça, on le sait… mais, il n’est pas tout seul !

Les arts martiaux chinois internes ne sont pas tous aussi « connus » que le tàijí quán, ils n’en sont pas moins intéressants et  connaitre leur existence ne peut pas nuire...

Bāguàzhǎng –八卦掌  - signifie « paume des huit trigrammes ». C’est un art traditionnel, « interne » donc, tout comme le tàijí quán. Cette boxe, originaire du nord, est  liée mythologiquement aux monts  Wudang.

*Bāguà signifie donc 8 trigrammes.

Les trigrammes sont des combinaisons de « traits ».  Tout vient du Taiji (principe) qui donne le yin  (représenté par deux petits traits – un trait discontinu) et le yang (représenté par un trait unique). Ces traits se combinent (par paires/ par trois –trigrammes-, par 6 –hexagrammes). Les trigrammes sont des symboles : par exemple le Ciel (3 traits yang) ou la Terre (3 traits yin)… et chacun de ces trigrammes correspond à une orientation, (Terre=Nord ou Ciel=Sud…)

Les hexagrammes, au nombre de 64, sont le fondement du yì jīng, le « Livre des mutations ».

Comme le tàijí quán ou le xíng yì quán - , 形意拳 - « poing de la forme et de l'intention » ,  le bāguàzhǎng ne désigne pas un style unique, mais plutôt une famille d'écoles qui ont des points communs et des différences. Comme il existe de nombreuses écoles et de nombreux maitres , les positions de mains peuvent varier par exemple, ou le pas…

Un certain nombre de principes sont toutefois communs; ils sont résumés dans un texte anonyme connu sous le titre de Shi Yao Ba Fa -  十要八法 autrement dit, les Dix ordres et les huit principes comme vous l’aviez parfaitement traduit...

 

PHOTO Xiao Long

Tout est rotation, pivot ; on tourne autour d’un axe et on tourne sur soi même, le mouvement reste fluide. Le déplacement est un pas glissé, le « pas dans la boue », l’image est parlante.

 

Personnalités :

On considère Dong Hai Chuan, né dans le Hebei (1797 ? - 1882), comme le fondateur de ce style. On ne sait que peu de choses sur cet homme, artiste martial et grand voyageur, a-t-il rencontré et étudié auprès de maitres ? A-t-il été moine taoïste ? Ou criminel notoire ?

Bref, flou artistique…

Il aurait vu pratiqué deux moines taoïstes dans les monts Jiu Gong. L’histoire veut qu’il ait été surpris par ceux-ci, outrés d’être ainsi observés sans leur accord… Il devient l’élève de l’un de ces moines et suivit pendant huit ans cet enseignement. Avant de reprendre ses pérégrinations…

Il forma bien sûr de nombreux élèves par la suite.

Aujourd'hui, maître Jung Yung-Hwan 8e duan et  maître Liu Jing Ru, 8° duan (Dragon d'argent) sont les deux personnages phares de la discipline.

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN ARTS MARTIAUX
1 avril 2023 6 01 /04 /avril /2023 12:40

 

Le Dao Yin Yang Shen Gong est une pratique très particulière, assez peu connue encore en France. Et nous pouvons nous poser la question de savoir si cette pratique se rapproche plus du Qi Gong ou du Tai Ji Quan, en particulier pour les formes en armes…

Le plus souvent, on vous dit que le Qi Gong n’est pas martial - mais énergétique et que le Tai Ji Quan est martial et - pas énergétique… C’est une façon de faire une réponse rapide, mais cela ne signifie pas que cette réponse soit satisfaisante.

 

Le Tai Ji Quan « classique », traditionnel, a une dimension martiale forte. Nous sommes dans l’attaque/défense. On peut partir du principe que c’est cette dimension martiale qui prime, l’action se ferait de l’intérieur vers l’extérieur, la posture est assez compacte, le poids du corps est placé plutôt au centre pour plus de disponibilité. Cependant, il n'y a pas seulement un aspect martial dans cette discipline. L’aspect énergétique est bien présent. Les écoles les plus récentes ont élargi la posture, le poids du corps oscille nettement entre l’avant et l’arrière, l’aspect énergétique est plus perceptible.

 

De la même façon, on ne peut affirmer que le Qi Gong soit purement énergétique : que faire alors de ces moines, qui après un gros travail de concentration se frappent la tête avec une plaque de métal. N’oublions pas que dans le yin yang les poissons ont des yeux : le poisson noir montre son œil blanc et le poisson blanc son œil noir. Si tout est transformation, on ne peut trancher nettement et décide que tout est noir ou bien que tout est blanc. L’énergétique est à la base de toute pratique martiale – ou devrait l’être… Mais souvent cet aspect est un peu oublié.

 

Le Yang Sheng Tai Ji ressemble, vu de l’extérieur au Tai Ji Quan, que nous connaissons, mais il a son propre caractère. L’idée fondamentale des enchaînements est le Yang Sheng, c’est-à-dire « le nourrir la vie ». Ainsi, même les formes exécutées avec une arme, un sabre, une épée, un éventail, sont des formes qui se rapprocheraient pour nous presque plus du Qi Gong que nous connaissons que  du Tai Ji Quan tel que nous le connaissons par les formes de style Yang que nous pratiquons.

 

Pour Maitre Zhang Jian, neveu de Maitre Zhang Guang De,  le Tai Ji Quan est plus « mou ». Petit Dragon fronce le nez un peu lorsqu’il entend Wakalin décrire le pratiquant de Tai Ji Quan, poitrine fermée et molasson… mais cette image est utilisée pour mettre en relief sa différence avec la pratique de l’école Dao Yin Yang Sheng Gong. Le Yang Sheng Tai Ji travaille sur l’extrême tension et le relâché.

 Maitre Zhang Jian insiste sur les différences entre le Dao Yin Yang Sheng Gong et le Tai Ji Quan ou le Qi Gong classique (entendez, Qi Gong santé).

Le DYYSG est un Dao Yin GONG, dit-il : c’est dans le mouvement que l’on recherche le calme. Pour lui le Qi Gong classique part du calme et va vers le mouvement, il y a un côté méditatif, statique au départ. On est dans la détente, le calme à 100%. Le Dao Yin GONG nous permet d’atteindre calme par la pratique.

 

Le DYYSG demande de la force (Yong Li) qui alterne avec la détente (Fan Song), une détente concentrée (Yi Nian).

Le travail est l’idée maîtresse, ce n’est qu’en travaillant que l’on peut améliorer l’état de notre corps et de notre esprit. Nous devons faire un effort.

Cette idée d’effort peut nous sembler étrange, car on nous présente ces disciplines comme une relaxation permanente. Mais que serait la détente s’il n’y avait pas de travail ?

On voit dans ces explications la volonté de démarquer cette école particulière, qui pour Xiao Long est comme un point d’équilibre entre Tai Ji Quan et Qi Gong.

PHOTO Xiao Long

On peut se demander si, comme dans bien d’autres domaines, nous ne sommes pas tout simplement tentés de mettre des choses dans des cases bien définies, comme si aucun échange n’était possible, alors que le contour de ces cases n’est pas linéaire.

Lors d’un entretien, le Petit Dragon avait posé la question à Maître Zhang Guang De de savoir si les méthodes avec armes ou de paume (Zhang 1 ou 2 ou 3) qu’il avait créées étaient des Qi Gong ?

Et sa réponse avait laissé le Petit Dragon bien méditatif :

« Tout dépend de l’état d’esprit lors de la pratique. »

Voilà qui ouvre de nouveaux horizons et nous fait comprendre que les frontières, c’est nous qui les élevons. Sans doute sont-elles beaucoup plus perméables qu’on ne pourrait l’imaginer.

 

Dans les enchaînements, nous retrouvons bien des points communs avec les techniques que nous utilisons dans notre pratique habituelle de style Yang. Certaines positions pourtant, sont très spécifiques. Ce sont en général des positions assez difficiles, pensées pour renforcer le corps.

Par exemple, la position racine, très fréquente, qui permet de renforcer les jambes tout en travaillant sur de nombreux points (sur Yong Quan, sur les points Jing et les points Yuan des membres inférieurs…)

De même, nous retrouvons plus souvent que dans nos enchaînements habituels, la position du cavalier qui devrait se faire avec les genoux et les pieds bien parallèles et le dos bien vertical. C’est le coccyx qui descend vers le sol comme pour s’asseoir pour bien stimuler les jambes.

    Ces positions sont loin d’être confortables… mais, ce n’est pas le but.

 

Certains mouvements sont très caractéristiques et pourraient se résumer en un mot : la vrille.

 Les avant-bras ou les bras tournaient vrille permettent de stimuler les points Jing et les points Yuan des membres supérieurs tout en stimulant la circulation du sang et travailler la souplesse des articulations. Tourner augmente l’amplitude du mouvement et la force déployée augmente par la torsion, le travail est plus complet, plus profond.

On parle d’essorage et l’image est très parlante.

C’est comme si notre corps et nos membres étaient un linge mouillé dont on voudrait faire sortir l’eau en le tordant. C’est ce travail en souplesse dans la continuité qui nourrit le corps et calme l’esprit. En cela, cette pratique s’oppose aux « sports » qui, plus raides, plus extrêmes, peuvent nuire au corps.

 

Les mouvements de torsion du buste sont fréquents, de même que les mouvements d’extension en arrière ou ceux où l’on se penche vers l’avant pour stimuler la circulation dans Ren et Du et faire communiquer Ming Men et Shen Que afin que s’harmonise Yin et Yang et pour produire de l’énergie pour nourrir Yuan Qi.

 

PHOTO Xiao Long

 

 Le travail est partout: on garde les genoux serrés, les pieds collés quand ils sont joints pour garder l’énergie dans le centre. Pour cette raison aussi, les pieds ne sont jamais tournés vers l’extérieur, ils sont parallèles dans les positions pieds écartés. De plus on stimule les points sur les méridiens qui passent à l’intérieur du genou et des jambes.

 

On comprend pourquoi  la méthode du professeur ZHANG Guang De est répandue en Chine et dans le monde.  La méthode repose sur les mouvements traditionnels du Dao Yin (conduire l’énergie par le mouvement), élaborés et assemblés selon les règles de la médecine traditionnelle chinoise. Par son travail, chaque individu peut améliorer sa situation physique et mentale.

Il ne nous reste plus qu’à nous mettre au boulot !

Bon courage !

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 12:57

Une question réapparait de façon cyclique:

Peut-on se défendre en pratiquant le Tai Ji Quan?

Réponse: oui et... non !

Oui, en théorie, car c’est un art martial.

Les techniques sont efficaces et si l'on commence plus jeune que la majorité d'entre nous, si l'on s'entraine régulièrement, si l'on est en bonne forme physique, si ...

Si l'on pratique le Tui Shou, l'écoute, alors oui, on peut se défendre: on est toujours, prêt, vigilant, présent, cela devient une seconde nature (car, le Tai Ji Quan, c'est "naturel" comme vous diraient de nombreux Maitres chinois!).

Réagir instantanément, sans avoir à réfléchir et ... rapidement, nous voilà tout de même proches de l'externe !

Mais, nous sommes d'accord, cela ne s'improvise pas. C'est un long travail, comme pour tout autre art martial, et - même s'il n'est pas au premier plan - le Tai Ji Quan martial existe!

Cela demande aussi un environnement adéquat, car au delà des clés et autres applications où l'on frappe ou pousse, il existe aussi les techniques de projection. Et là... il vaut mieux atterrir sur un tatami !

Cependant, si vous êtres branché "self defense", il vaut mieux choisir le krav maga !

Oui, mais...

 

PHOTO Xiao Long

Dans notre pratique modeste, la rapidité n'est pas un but premier ( ni même second d'ailleurs...). Et il faut être réaliste, même si nous développons quelques réflexes dans le travail à deux (bloquer, dévier...) le seul réflexe salvateur en ce qui nous concerne est la course de fond...

De même, il nous est difficile de juger de l'efficacité réelle de nos applications qui ne sont pas forcément "abouties": nous les passons moins rapidement qu'en combat réel et - comme nous tenons à conserver notre partenaire dans de bonnes dispositions- voire conserver notre partenaire tout court 😀 nous n'allons pas jusqu'à leur terme.

Cela ne signifie pas pour autant que le Tai Ji Quan ne soit pas "utile": on apprend à coordonner, contrôler ses mouvements, à gérer mieux l'ensemble de notre corps, à respirer, calmer notre esprit (qui en a bien besoin...) et à éclaircir nos idées (ce qui nous permet de prendre la bonne décision... et peut-être ... de déguerpir plus vite🙄?)

  Cela ne signifie pas non plus que l'on doive totalement occulter l'aspect martial de cette discipline interne et au delà de la pratique des formes, il est nécessaire de pratiquer le travail à deux, le Tui Shou et les applications martiales.

Xiao Long regrette qu'en ce moment, le Tai Ji Quan devienne une "gymnastique de santé": bien sûr, cette discipline est "bonne pour la santé", tout exercice physique , correctement fait, est positif pour la santé globale.

 Mais si on ne veut seulement "entretenir sa santé", alors il faut seulement faire de la gym... pas du Tai Ji Quan qui est, rappelons-le, un art martial interne!

 C'est un art, donc, on ne peut l'apprendre en un clin d’œil et la patience est un maitre-mot en ce domaine. Il faut être précis et donner du sens aux mouvements.

 Il est martial: cela dit bien les choses, les mouvements ont une finalité, on ne fait pas n'importe quoi parce que c'est joli! Les "mains dans les nuages" ont une utilité, on ne fait pas que brasser de l'air en agitant les bras avec élégance...

 Il est interne: l'esprit est concentré, clair, sollicité autant que le corps, cette dimension n'existe pas en "gym" (même s'il vaut mieux penser à ce que l'on fait plutôt que de se demander ce que l'on va manger ce soir...). Nous reviendrons sur ce concept flou de l’interne…

 Et j'ajouterais,

 Il est énergétique: l'énergie circule dans les méridiens et nos techniques ont un impact sur l'ensemble du corps, la circulation du sang et de Qi.

C'est une discipline extrêmement riche et l'harmonie finale ne peut s'obtenir que si toutes les composantes sont intégrées à la pratique...

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN

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 Ce blog est a but non commercial, non lucratif. Il délivre des informations et des commentaires techniques et culturels pour les pratiquants de Tai Ji Quan et de Qi Gong ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à la culture asiatique.

Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

https://www.taijiqigongevreux.com/

 

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