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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 08:58

Dans nos formes, nous "jouons" très régulièrement du pipa, mais à quoi ressemble donc cet objet? Il peut être intéressant d'en avoir une idée pour éviter les fausses notes (!?).

 

Le pipa ( 琵琶; pinyin: pípá) est un instrument de musique à corde pincées. Muni de 4 cordes en soie ou à présent en acier (moins poétique tout de même...), on le retrouve parfois sous l'appellation de "luth". On parle de pipa déjà dans certains textes datant du IIème siècle avant J.C!

Son origine est cependant obscure: Une légende attribue son invention au "Gouverneur du Ciel", d'autres documents le font venir de l'Inde ou de Perse.

Il en existe une version japonaise connue sous le nom de "biwa", une version coréenne "bipa"... .

 

Le pipa ressemble un peu à une demie poire (c'est de saison) aplatie. Le plus souvent  gravé de bas reliefs ou incrusté de motifs en nacre. Cet instrument est très populaire en Chine depuis la dynastie Tang qui a vu apparaitre une "Ode" qui lui est dédié, composée par Bai Juyi, célèbre poète de l'époque. L'instrument et le répertoire n'ont cessés d'évoluer, ce qui explique sans doute que le pipa soit encore aussi présent dans la vie quotidienne des Chinois.

 

En ce qui nous concerne, on remarquera qu'on joue du pipa à la verticale, une main en haut, une main en bas!

 

Nos intentions sont moins "pures" que celles de la musicienne, puisqu'il peut s'agir d'une clé (de sol?): la main en bas saisissant ou contrôlant le poignet, la main du haut exerçant une (désagréable) pression sur le coude de l'adversaire (on parle ici d'adversaire car après cet exercice, il ne sera peut être plus votre partenaire...).

Ainsi les mains ne peuvent être "proches" l'une de l'autre, puisqu'elles doivent tenir compte de l'espace entre le poignet et le coude.

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 10:13

Cet enchaînement est différent des enchaînements de "Tai Ji éventail" classiques, et son nom annonce la couleur: il y a du Kung Fu dans l'air... (et il ne faudra pas en manquer pour arriver au bout avec sérénité...). Un beau défi pour ceux qui recherchent la maitrise du souffle et de l'équilibre.

 

Il existe à vrai dire deux enchaînements du même nom (que l'on trouve sur le site Deyin Taijiquan Institute sous les appellations "1st routine", "2d routine"). Ils se réalisent sur la même musique (que certains d'entre nous connaissent si bien qu'ils la chantent sous la douche au grand dam des voisins...).

 

Photo Xiao Long

 

La forme 1 est aussi connue sous le nom de 52 mouvements. (Il y en avait 52, et on ne s'en était même pas aperçu!!!).

Ces mouvements portent de bien jolis noms comme "l'abeille retourne à la ruche" ou "les démons de la nuit  recherchent la mer"... sans parler du chat qui attrape le papillon!!!

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 11:05

Une question revient régulièrement: que faut-il regarder lorsqu'on pratique? Doit-on fixer ses mains? Regarder les autres? Ou au contraire les ignorer? Et si on est seul, sur quel élément l'attention se porte-t-elle?

 

L'expression "regarder ses mains" est traitre:

 

Si vous regardez vraiment vos mains et que vous enchainez 4 ou 5 nuages... votre tête ira rejoindre vos mains et votre esprit deviendra "nébuleux"... On finit par avoir le tournis! En réalité, il s'agit plutôt de suivre le mouvement des mains, le regard suit la trajectoire de la main et se place au dessus de la main, (donc plus loin que la main!). Cette stratégie permet non seulement de garder l'équilibre (ce qui est toujours appréciable...), de se prémunir contre un strabisme convergeant (!), mais aussi plus sérieusement, de conserver un regard plus horizontal (en évitant de piquer du nez et de baisser la tête lorsque la main descend!)

 

Suivre ses mains ne signifie pas que notre champ visuel se limite à notre petite personne. On voit ce qui se passe autour de nous. On voit sans regarder. On est conscient des déplacements autour de soi, on prend en compte l'information, mais on ne focalise pas son attention dessus.

 

Si on pratique en groupe, il est évident qu'il faut gérer son espace et son rythme si on veut éviter de se retrouver nez à nez avec ses suiveurs: on ne peut pas se contenter de rester "dans sa bulle" et d'ignorer le reste du monde. Mais l'attention ne doit pas être UNIQUEMENT tournée vers les autres et ce qui se passe à l'extérieur.  Si je focalise sur mon entourage, je me déconcentre, je perds le fil... 

 

PHOTO Xiao Long

Mon regard est dedans ET dehors, il est tourné vers l'extérieur ET vers l'intérieur. Pour cette raison, le regard n'est pas vide: il ne s'agit pas d'être concentré au point que plus rien n'existe et que l'on ferme toutes les portes, tous les volets pour se replier entièrement sur soi. Il ne s'agit pas d'atteindre une sorte d'état second, "nirvanique", d'extrême béatitude ( pour les amateurs, il y a la méditation...).

La tentation est plus grande lorsqu'on est seul et que l'on n'a pas à se soucier de l'espace disponible, que l'on peut aller à son rythme naturel... 

 

Le pratiquant doit rester "vigilant" (comme l'exprime si bien un Maitre que beaucoup d'entre vous connaissent!), il ne dort que d'un oeil, comme le chat. Il reste ancré dans le réel.

 

 Pour le regard comme pour le reste, on recherche une forme d'équilibre, dedans et dehors, serein et vivant...

 

Ce thème est bien loin d'être épuisé, il faudra y revenir...

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 08:22

4ème réunion du 8 Mai à Gif sur Yvette, organisée par l'Association Jingwu: une centaine de personnes et 5 Maitres chinois pour parler de Tui Shou et nous faire expérimenter différents aspects de cet art. Car c'est un art: ça ne saute pas aux yeux quand nous pratiquons nous-mêmes, souvent malhabiles, toujours la tête pleine de questions... et c'est là notre drame ! Nous voulons tout "décortiquer" et à la fin, on ne sait plus où on habite!!! 

Notre bel esprit cartésien veut tout "savoir", tout sur le "comment ça marche"! Oui, mais... Ce serait plus reposant d'arrêter les questions et de se laisser porter par le mouvement, l'idéal dans ce cas serait de pouvoir "tui -shouter" avec une personne déjà avancée dans cette pratique. Car deux débutants ensemble, soucieux de bien faire, ne peuvent que se poser des questions (Où dois-je placer la main droite, et la gauche? Où sont mes pieds, je croyais qu'ils étaient posés sur le sol...). Et, même si l'on réussit correctement un exercice, l'exercice suivant est une découverte et les questions reviennent.

Le plus difficile n'est pas de réaliser UN exercice, c'est de comprendre les principes du Tui Shou, le point commun à tous les exercices, à différents styles de pratique.

Il faut comprendre entre autre qu'il ne s'agit pas de pousser ou tirer comme un malade en se raidissant au maximum pour montrer à l'autre qui est le chef: si c'est ce que l'on recherche, il vaudrait mieux se tourner vers le full contact! Le Tui Shou est subtil, c'est un travail d'écoute de l'autre et non de mise en valeur de soi. Il n'est pas nécessaire d'avoir de gros muscles pour écouter, ressentir et deviner la faille...

 

Et hier, nous étions bien entourés: Maitre Zhang Ai Jun représentait le style Zhao Bao, Maitre Chen Yi Rhe le style Wu, Maitre Wang Li Kun le style du serpent. Maitres Yang Li Qin et Yuan Hong Hai, le style Yang qui nous est plus familier.

 Ceux qui ont eu la chance et le plaisir de s'exercer un peu avec ces Maitres ont sans doute compris une chose: tout va toujours trop vite pour "penser", alors il faut arrêter de penser, laisser le corps suivre le mouvement et agir seul. La Théorie, c'est bien. La pratique, c'est mieux.

Le Tui Shou c'est comme le pilotage, il faut un certain nombre d'heures de vol! Le plus difficile souvent est de trouver un co-pilote: sans partenaire, pas de Tui Shou!

Et on peut toujours rêver, peut-être un jour serons nous capables de pratiquer le Tui Shou avec aisance, esprit et corps fonctionnant ensemble tout le temps, sans interférences...

 

Merci à Maitre Yuan d'avoir eu l'idée de ces rencontres annuelles, et merci à ceux qui l'aident à mettre en place ces manifestations dont nous revenons heureusement fatigués...

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 08:36

Nei San He et Wai San He! Vous m'en direz tant! Et pourtant, voilà une des choses les plus importantes pour notre pratique, pour sa fluidité...

Alors voilà:

 

                 1-Nei san he représente l’harmonie de 3 paramètres intérieurs:

C’est ce qui concerne l’aspect interne, intellectuel. Le coeur et l'esprit doivent marcher ensemble, l'esprit est à ce que l'on est en train de faire (et pas concentré sur la liste des courses du supermarché!). Si le cœur et l’esprit sont unis , alors l’esprit et le qi sont unis: l'énergie circule librement, sans blocage. Et ainsi le qi et la force sont unis: si l'on doit mobiliser son énergie à un endroit précis pour être efficace, cela peut se faire instantanément. Ce qui nous donne en résumé une harmonie interne qui peut s'exprimer:

 

Xin (coeur) et yi (esprit) unis, yi et qi (énergie) unis, qi et li (force physique) unis.

·        Xin-Yi 

·        Yi-Qi 

·        Qi-Li

 

PHOTO Xiao long

 

Cette harmonie interne est complétée par une harmonie (He) externe (Wai), physique.

2-Wai san he représente l’harmonie de 3 éléments extérieurs :

On dit en bref:

 ·        Pieds et mains doivent être unis,

·        Genoux et coudes unis.

·        Hanches et épaules unies.

 

 

 

C'est la synchronisation des mouvements, les pieds et les mains bougent en même temps, si la main finit la technique, le pied finit de se dérouler. Les genoux et les coudes sont liés dans le mouvement, les hanches et les épaules aussi.  Si un de ces éléments est "déconnecté", l'harmonie du mouvement est cassée. Le mouvement perd de sa logique et de son efficacité.

Si ces harmonies sont respectées, alors la position est axée, unie, solide car tout va dans la même direction.

Mais, nous sommes bien d'accord, personne n'a jamais affirmé que c'était facile et si l'on est attentif à ses bras, ses jambes, on a souvent l'impression tentaculaire qu'il nous en est poussé pendant la nuit. Il faut donc, comme en tout, avancer par petites touches dans le long travail de coordination!

Allez, courage: vous n'avez vraiment que deux bras et deux jambes... et une seule tête (qui réfléchit parfois bien trop!);

 

Comme ces 6 harmonies sont complémentaires, la récompense est dans la sensation finale:  On harmonise ainsi pensée, énergie et forme pour faire un mouvement dans une même synergie en synchronisant interne et externe et on se sent (enfin! me direz vous?) bien.

 

- Intérieur et extérieur  sont unis en un seul souffle, c’est l’harmonie entre l’esprit et la technique. Le qi unit intérieur et extérieur par la respiration naturelle, le rythme cardiaque se stabilise en évitant les pensées vagabondes : c’est l’expression externe de l’harmonie interne.

 

- Mais attention, l’esprit doit être éveillé, concentré, conscient de tout ce qui se passe à l’extérieur de lui-même. Il ne s'agit pas de s'endormir dans son bien-être et de s'évaporer... on reste "enraciné" dans le réel...

 

Prenons notre courage à deux mains (déjà une bonne coordination du mouvement!) et partons à la recherche de l'Harmonie...

 

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 17:06

Le Wu Wei  (无为) est un concept taoïste qui littéralement signifie "sans" "action", souvent traduit  en français par "non agir". 

 

 On se dit alors que tous les chats sont des adeptes du Wu Wei puisqu'ils passent leur temps en boule sur leur coussin, si ça n'est pas du non agir, ça! On pourrait donc croire qu'il n'est question que de repos, de paresse, d'inertie ou de passivité, ce qui, il faut l'avouer, nous conviendrait assez bien en cette saison!


Mais non, c'est raté, on a tout faux!! Ce n'est pas aussi simple. Le Wu Wei irait-il à l'encontre du Taoïsme qui, au contraire invite à la mise en mouvement, puisqu'il faut s'engager sur la Voie?! Alors... C'est à n'y rien comprendre!
      
                                         
"Non-agir", ce n'est pas ne rien faire, mais plutôt faire à bon escient et en accord avec la Nature. Il ne s'agit pas d'insouciance ou de laisser-faire, mais de se mettre à l'écoute des rythmes de l'univers: on ne s'agite pas,  on ne court pas dans tout les sens pour faire avancer de lointains projets, on ne calcule pas, on s'économise.

De toute manière, ce qui doit arriver, arrive. C'est un peu notre "Tout vient à point à qui sait attendre"... (proverbe non chinois pour une fois). 


Pas de réponse disproportionnée, on ne fait que ce qui doit être fait, spontanément. On est intérieurement disponible et l'on obéit à une "Volonté Céleste" ou une "Intelligence universelle"...  

Ce concept apparait dans le yi jing et le Laozi. On y retrouve souvent l'image de l'eau. Comme l'eau coule et s'adapte au terrain ou se transforme selon le climat, sans jamais perdre pourtant sa nature profonde, les évènements surgissent, on y réagit... en gardant la juste mesure.

Le chat dort, la souris passe, l'oeil s'ouvre: s'il n'a pas faim... l'oeil se referme.
... Voilà une belle idée, et l'on voudrait être capable plus souvent de Wu Wei!  


 

PHOTO Xiao Long


 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN QI GONG

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 Ce blog est a but non commercial, non lucratif. Il délivre des informations et des commentaires techniques et culturels pour les pratiquants de Tai Ji Quan et de Qi Gong ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à la culture asiatique.

Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

https://www.taijiqigongevreux.com/

 

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