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Voilà une bien curieuse dénomination pour un plat délicieux : Gou bu li (chinois simplifié : 狗不理 ; pinyin : gǒubùlǐ) ce qui peut se traduire par « même le chien n’en veut pas » !
Ce n’est pas le meilleur moyen de faire sa pub, me direz-vous … et pourtant si !
Goubuli, traduit en anglais en Go Believe ??! Les Anglais ne sont pas plus doués que nous pour les traductions… Non, même pas vrai, c’est une tactique marketing, puisque ce nom a été créé pour les nombreux restaurants de la marque Goubuli en vue des Jeux olympiques de Pékin. La prononciation du nom en anglais est proche de la prononciation chinoise du nom en mandarin donc facile à retenir.
Bref, Goubuli est une fameuse enseigne de Tianjin. Fondée en 1858, il s'agit d'une des plus anciennes marques en Chine. Elle est surtout connue pour ses bāozi, ses raviolis, nommés donc , comme déjà annoncé plus haut, 狗不理包子, gǒubùlǐ bāozi.
Qu’est ce que c’est que des bāozi ?
Qui les a confectionnées le premier, ces boules de pâte remplies de farce ? On ne sait pas vraiment… Ces petits pains farcis et cuits à la vapeur ont été inventés, puis réinventés au fil des siècles.
Les baozi, c'est la cuisine de la Route de la Soie : un repas pour voyageurs et nomades. Facile à transporter, les raviolis se conservent longtemps, ils apaisent les grandes faims par tous les temps et en tous lieux. Ces raviolis sont farcis avec différentes viandes (plutôt mouton en Asie centrale musulmane, porc dans d’autres régions, toutes les variantes sont possibles).
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Mais qui a inventé ce nom bizarre ?
Il était une fois le fils d'un modeste boutiquier. Il se nommait Gao Gui 高贵. Enfant unique, gâté et bien nourri par ses parents, il avait, dit-on , une jolie bouille ronde qui se mariait bien avec son « surnom d’enfance » (les enfants recevaient un surnom qui devait les protéger des mauvais esprits).
Ce surnom (gouzi 狗子) signifie « petit chien » ou « chiot », pas facile à porter… et pourtant ce surnom, il l’avait conservé une fois sorti de l’enfance.
Il reprit le commerce de son père, perfectionna la recette des raviolis. Pâte fine, farce parfumée et fondante, dix-huit plis pour que rien ne s’échappe. Les clients se bousculaient ! On raconte même que l'impératrice Cixi en personne faisait acheter et rapporter de Tianjin ces fameux raviolis.
Victime du succès foudroyant de son entreprise, il n'avait plus assez de temps pour s'occuper personnellement de ses clients, il ne pouvait plus être en cuisine et servir et prendre le temps de papoter avec chacun de ses clients. Ceux-ci commencèrent à se plaindre et quelques proches lancèrent « Le chien ne s'occupe plus [de nous] ».
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D'où le surnom que prirent progressivement ces boules de pâte : « baozi le-chien-ne s’en occupe pas »
Depuis, sa boutique a été rachetée, et son enseigne est devenue le nom d’une franchise ! Les restaurants estampillés Gou Bu Li se sont multipliés et on en trouve désormais dans toutes les villes du pays. Depuis 2005, la marque Goubuli est détenue par l'entreprise pharmaceutique Tong Ren Tang… On peut imaginer que les raviolis n’ont plus trop le même goût, mais les clients sont toujours nombreux…
Si vous avez un moment pour tester une recette maison, allez-y!
Regardez la vidéo et la recette en détail sur:
https://www.universdemihaela.com/2020/01/brioche-chinoise-cuite-la-vapeur-farcie.html