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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 14:24

Le singe est un animal sympathique, vif, malin,  agile… Les Bouddhistes et les Taoïstes ont une expression qui repose sur cette image : « Le singe de l’esprit ». On retrouve ce singe dans  différentes traditions orientales et ce depuis bien longtemps !

Notre esprit trop souvent est un petit singe qui saute de branches en branches, agité, capricieux, fantasque, il suit le flot des pensées et ne se fixe pas.

 Ainsi cet animal nous empêche de rester concentré : l’expression chinoise   心猿    xīn yuán signifie  gibbon (Yuán), ce singe aux bras très longs… on le voit très bien avec ses longs bras bondir d’un arbre à l’autre, profitant de son élan, sans s’arrêter jamais… Il y bien quelques courts instants où il lâche prise, avant de s’agripper à nouveau à un quelconque support, mais ce moment furtif est vite passé !

 

PHOTO XIAO LONG

 

Et par moment, le singe nous fatigue à virevolter sans cesse comme un trapéziste sous un chapiteau (quel cirque !). Ce petit être turbulent finit par se comporter comme un captif qui s’affaire dans une cage et s’agite pour rien.

Nous vivons dans une double agitation : intérieure et extérieure. Nos pensées sont éphémères, mais omniprésentes et  envahissantes,  et nous voguons dans un monde instable, bruyant souvent, qui nous sollicite toujours plus. Nous finissons par nous laisser dériver en oubliant l’essentiel.

Comment apprivoiser ce sauvageon ? Car il ne s’agit pas non plus de le bâillonner ! Il a besoin de s’exprimer et nous avons besoin de lui… mais… il faut essayer de le « civiliser » un peu… Il peut devenir notre ami, si nous lui donnons un travail adapté et du grain à moudre.

Si nous nous concentrons, (une concentration légère, détendue), si nous prenons simplement conscience de notre respiration par exemple, le singe pourra souffler un peu… et les pensées qui passeront par-là (car il y en aura !), passeront en images de fond, doucement, sans nous déranger, sans nous user.

Une belle promenade en perspective...

 

Le sentier de Samatha est une représentation symbolique traditionnelle dans l’Inde et le Tibet anciens des différentes étapes de la méditation, conçue comme un travail d’« entrainement mental » pour dompter le singe en question. ..

Le sentier a  neuf étapes, et le dessin se lit de bas en haut. On y trouve trois personnages principaux : un moine, cette voix qui parle au fond de nous et nous attire vers les choses de l’esprit , un éléphant, qui représente la conscience cognitive, la réflexion intellectuelle  et le fameux  singe, qui représente la turbulence de l’esprit, le flux incessant et décousu des pensées.

1 : Poser l’esprit sur un objet : Le singe marche devant, l’éléphant court derrière lui et le moine essaie de suivre les deux animaux…

2 : Poser plus longtemps l’esprit sur un objet : L’éléphant et le singe ne courent plus, mais marchent. Ils commencent à changer de couleur progressivement, du blanc apparaissant sur le sommet de leur tête. C’est bon signe !

3 : Revenir continuellement sur l’objet : La tête de l’éléphant est tournée, il regarde vers l’arrière : cette position symbolise la métacognition, l’observation de sa propre réflexion. Le méditant se regarde fonctionner et sait revenir sur l’objet choisi.

4 : S’éloigner moins loin et moins longtemps : Le lasso du moine s’est raccourci : cela symbolise le fait que, si le méditant fait ses exercices régulièrement et plus longtemps, il fera les rappels plus rapidement.

5 : Anticiper les départs : Le lasso s’étant raccourci, le moine peut anticiper les mouvements de l’éléphant. Le moine coupe les pensées de son épée.

6 : Pacifier l’esprit : Symboliquement, le moine marche devant l’éléphant, de plus en plus blanc, et le singe, également de plus en plus blanc, suit derrière l’éléphant. On ne subit plus les pensées.

7 : Pacifier complètement l’esprit : Le singe est toujours là, mais il devenu entièrement blanc et mange dans la main du moine.

 8 : Rester concentré sur un seul point : le singe ne figure plus sur le dessin. L’éléphant est devenu entièrement blanc. On tient le bon bout !

9 : Reposer dans l’équanimité : Le moine arrête l’éléphant, et s’assied à ses côtés.

Tout en haut du sentier, le moine est monté sur le dos de l’éléphant, et brandit symboliquement l’épée qui lui permet de trancher tous les conditionnements, de s’en libérer complètement. Wouahhhh ! Là on est arrivé !

 

Donc, il ne vous reste plus qu’à saisir votre lasso et votre épée et parcourir la route…

Souhait de Xiao Long pour la nouvelle année :

Que votre singe devienne tout blanc !!!

PHOTO XIAO LONG

 

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Published by Xiao Long - dans MEDITATION RELAXATION
17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 14:22

 

 La pratique du Tai Ji Quan se limite trop souvent à laisser se dérouler une forme courte ou longue, tranquillement, lentement et c’est bien agréable et cela nous apaise et nous nous laissons porter par ces mouvements doux… C’est déjà beaucoup ! Mais… ce n’est pas tout.

 

Il y a plus dans la discipline appelée Tai Ji Quan, il y a le Tui Shou. On parle parfois de Tai Ji Quan à deux, et Xiao Long aime bien cette façon de considérer le Tui Shou. Le Tui Shou aussi, comme la forme, calme l’esprit, sollicite le corps en douceur et laisse l’énergie circuler librement.

 

Malheureusement, cet aspect est trop souvent totalement oublié dans les cours et on donne plusieurs raisons à cela :

« On ne sait pas à quoi ça sert. » ou « On répète en boucle des cercles. » ( !! ?) ou bien « C’est trop compliqué de travailler à deux, on ne sait pas qui fait quoi. » ou encore – argument massue de quelques enseignants « Les élèves n’aiment pas le contact avec une autre personne »… Bref… que de bonnes raisons !!!

 

Que Xiao Long vous dise le fond de sa pensée…

Si on ne voit pas à quoi ça sert, il est intéressant de l’apprendre peut-être ? … même si, entre nous, il y a bien de choses dont on ne voit guère l’utilité et pourtant, nous les faisons quand même sans nous poser de questions transcendantales…

Il y a dans le Tui Shou tous les ingrédients que nous utilisons pour faire nos formes : l’axe, le travail du centre, la circularité omniprésente, le tendu-relâché, la synchronisation, le relâcher des articulations et des muscles…

Bien sûr, au début, il faut jouer le jeu, car c’est un jeu, un grand jeu yin/yang. On avance, on recule, on pousse, on est poussé, on écoute, on est écouté…

 

C’est un Tui Shou amical, il n’y a pas de confrontation. La répétition des exercices souvent codifiés au début, permet de lâcher prise au fur et à mesure, libère d’une certaine façon, permet d’affiner les sensations…

Dans un second temps, le jeu consistera à trouver la faille pour déstabiliser son partenaire, on pourra y intégrer les 8 potentiels, les techniques martiales de nos formes… mais là encore l’échange est amical.

 

Je ne prends pas en considération le Tui Shou « combat » en compétition… qui s’est un peu éloigné de ce concept, puisqu’il doit y avoir un gagnant… le « jeu » est nettement moins amical.

Il peut arriver, rarement tout de même, que certaines personnes n’aiment pas le contact, et c’est bien leur droit… mais la plupart du temps, c’est simplement que l’on se sent gêné et gauche : un vieux fond d’éducation qui nous dit que le contact physique… « Ce n’est pas bien »… alors on reste très à distance et du même coup il est difficile de rentrer dans l’action car la posture de départ ne donne pas les bonnes conditions de pratique.

 

Le contact que l’on trouve dans le Tui Shou va donner du volume à notre pratique de la forme et la forme va aussi nourrir notre Tui Shou…

Comment comprendre la notion d’intention si on ne fait que « faire sa forme », c’est très difficile, puisque tout ce que nous expérimentons, c’est le vide devant nous… Nous ne sentons pas ce que nous faisons.

C’est par le travail à deux que l’on sait si une technique de la forme est correcte ou non, applicable ou non, efficace ou non. C’est à deux que l’on comprend pourquoi les mains sont à cet endroit, pourquoi le poids du corps est devant ou derrière… C’est le Tui Shou qui va « remplir » nos mouvements… et ce sont nos techniques qui vont « remplir » notre Tui Shou !

 

 

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
21 octobre 2018 7 21 /10 /octobre /2018 13:39

Nous commençons déjà à voir fleurir dans les jardineries les chrysanthèmes... Et si leur couleur d'origine est le jaune, d'où son surnom de fleur d'or, on la décline aujourd’hui dans de nombreux coloris. Il est bien dommage que nous, Français, en ayons fait une plante "de cimetière", plus qu'une plante de nos jardins, car ses fleurs sont bien belles et leurs têtes bien ensoleillées en automne...

 

Photo Xiao Long

 

Le chrysanthème, « Jiuhua », fleur de la neuvième lune ou « lune d’octobre », symbolise l’automne. Cultivée en Chine depuis plus de 2500 ans, elle symbolise la paix, la vie paisible, la constance, la longue vie…

Par homophonie, on peut l’entendre comme « durer » ou « longtemps », c’est aussi le nom du neuvième jour du neuvième mois (fête du double neuf ou « fête des chrysanthèmes »). Porter une fleur de chrysanthème ce jour là est espérance de longue vie.. imaginez un peu si vous portez un bouquet!!! Rien ne vous arrêtera plus!

Il existe un vin de chrysanthème  ce vin de  est consommé lors des fêtes d'automne. Autrefois les lettrés organisaient des joutes poétiques (abondamment « arrosées »… sans doute l'inspiration en était-elle facilitée ?) où chacun pouvait déclamer ses productions et se donner du courage en buvant quelques verres de vin... Pour fabrique ce nectar, on prenait les fleurs et quelques feuilles vertes, le tout était mélangé à des céréales . Et on laissait... vieillir d'une année sur l'autre. Il n'y avait plus qu'à attendre la prochaine fête d'automne pour le boire.

Cette fleur n’est pas sans vertus médicinales et purifie le corps.

 

On la trouve aussi sous forme de "thé" , enfin d'infusion, boisson  (non alcoolisée cette fois! Cette tisane,se consomme chaude ou froide, elle est riche en sélénium organique. On peut y ajouter quelques baies de goji... c'est encore meilleur... On attribue quelques vertus intéressantes à cette plante: elle contribue à améliorer le système cardiovasculaire,  réduit les maux de tête, draine le foie, et serait bénéfique en cas de problèmes oculaires.

On surnomme cette fleur parfois « fleur de reclus » à cause de Tao Yuan Ming, ermite et poète. Celui-ci refusa de saluer ses supérieurs en sa qualité de Chef de district et se retira loin du monde, refusant honneurs et richesses. Il lisait, écrivait, et avait une prédilection pour le chrysanthème qui modestement ne fleurissait qu’à l’automne, laissant les autres fleurs se disputer le printemps…

Le poète So Kong Tou en fait lui la fleur taoïste par excellence, discrète et fataliste.

 

Et Xiao Long vous livre même un proverbe chinois :

Si vous voulez être heureux pour une vie, cultivez des Chrysanthèmes »

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Published by Xiao Long - dans SYMBOLES
29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 11:45

 

 

Il est urgent

d'attendre.

 

 

PHOTO XIAO LONG

 

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Published by Xiao Long
9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 13:24

 

AVERTISSEMENT: Cet article ne concerne pas les régions du sud-est que le Petit Dragon connait bien et où on ne sait plus très bien à quoi ressemble l'automne, puisque les palmiers de la Promenade ne perdent pas leurs feuilles (surtout qu'ils sont tout neufs maintenant!) et qu'il y fait encore chaud... Ah, quoi, quand même, il y a un repère: quelques touristes s'en vont... donc, c'est bien l'automne là bas aussi!

 

PHOTO XIAO LONG

 

L'été se termine, eh oui, et on le sent bien. Voilà l'été indien, dénomination bien poétique pour nous dire que les grosses chaleurs se terminent et qu'il va falloir sortir sa petite laine...

La nature marque une pause et nous aussi (enfin, on le devrait, mais les périodes de "Rentrée" sont rarement de tout repos!!! On va chercher son petit "cartable", on remet ses chaussures de salle dedans, son beau T shirt tout propre et bien plié (euh? non, pas tout le monde pour le propre, plié?... hummm).

L'automne (Qiu) comprend les mois d'août, de septembre et d'octobre. Le caractère Qiu associe les céréales mûres et le feu. L'automne est la saison où l'on va "ajuster l'équilibre" (Rong Ping) après l'agitation estivale. Les derniers fruits tombent. Les haies poussent moins vite (et Xiao Long est content de cette nouvelle!).

 

Un mouvement d'abaissement, d'intériorisation s'initie du Yang vers le Yin...

Le besoin de sommeil s'accroit, les nuits s'allongent (et les jours raccourcissent... Proverbe?) , on se couche tôt pour favoriser le retour au Yin, mais on se lève tôt aussi (sauf les marmottes! Allez, un petit effort!)  pour bénéficier de l'élan Yang. On recherche la paix, le rassemblement... On se prépare déjà pour la suite! (l'hiver! Brrrr!)

On récolte les fruits, on rassemble les souffles, on thésaurise.

C'est l'énergie du Poumon qui domine en cette saison. Il est associé à l'élément Métal et à la saveur piquante. Pour se préserver, on évitera de s'exposer trop à la fraicheur, au vent, à l'humidité: on protège son cou, son dos.

L'exercice sur le son "Si" est de saison! En septembre, le souffle du Coeur est faible, le Métal du Poumon est en pleine action. On diminue la saveur amère (durcissante)  et on augmente la saveur piquante (ce qui s'oppose à la consigne générale de diminuer le piquant en automne: septembre est "à part", il faut bien une exception! On freine le Poumon).

L'exercice de l'Oiseau des 5 animaux est aussi d'actualité pour étirer le méridien du Poumon et faire jouer les muscles et étirer les tendons pour bien débloquer le dos.

Au menu de septembre, car n'oublions pas le rôle de la nourriture dans l'histoire:

Betteraves, fenouil, raisin, pommes, poires, mirabelles, figues (dans le sud ou si votre porte-monnaie est plein de sous!!!), mûres (c'est le moment de se promener en forêt... dans les ronces...), noix ( si les écureuils, les geais et les pies vous en laissent...)

Et pour les non-végétariens et ... chasseurs: perdreau, lièvre, faisan...

Mais bon, Xiao long les a prévenu, ils vont rester à couvert!!! (pour vous empêcher de mettre le vôtre!)

PHOTO XIAO LONG

 NB: cette année, cela change bien sûr!

  • Automne METAL Poumon/Gros Intestin : 05 Août > 15 Octobre
  • Intersaison TERRE Rate/Estomac : 16 Octobre > 03 Novembre
  • Hiver EAU Rein/Vessie : 04 Novembre > 14 Janvier 2019

 

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Published by Xiao Long - dans CULTURE
16 juin 2018 6 16 /06 /juin /2018 14:48

 

Couvert de papillons

L’arbre mort

Est en fleur

 

Kobayashi Issa

 

 

 

PHOTO XIAO LONG

 

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Published by Xiao Long - dans HAIKU
9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 12:20
 
 

PHOTO XIAO LONG

 

On s'y perd un peut dans toutes ces appellations (non) contrôlées:
On parle de TAI JI QUAN, de WUSHU, de KUNG FU et vous vous demandez (si, si, j'en suis sûre, c'est une question qui vous hante! : " Alors le Tai Ji Quan , c'est du Kung Fu? du Wushu?"

 

Nous allons nous intéresser d'abord au Wushu:

 

Le terme Wushu est traduit par « art martial ».

Le sinogramme « Wu » représente une hallebarde. C’est l’arme du gardien qui empêche tout agresseur, voleur ou mauvais esprit, de porter atteinte aux biens ou à l’intégrité physique des habitants.

« Shu » est le savoir-faire, les connaissances multiples nécessaires ici pour se défendre. C’est « l’art » dans son sens ancien, le fruit d’un long apprentissage.

 

 

Le terme « Wushu » apparaît pour la première fois pendant la dynastie Liang (502-557) et désigne alors les techniques militaires de combats (Jiji) et arts guerriers (Wuji). Il ne se répand vraiment qu’à la fin de la dynastie Qing.

En 1915 Ma Liang édite un manuel : « Les nouveaux arts martiaux chinois ». Le terme perd alors son  caractère militaire pour s’appliquer plutôt à une activité sportive traditionnelle.

 

A la fin du XIXème siècle (plus proche de nous!) on commence à distinguer les boxes internes (Neijia) des boxes externes (Waijia).

En Europe on considère alors que les styles externes utilisent uniquement la force et la vitesse. D'un côté il y aurait les styles externes (Shaolin – bouddhistes) et de l'autre les styles internes (Wudang - taoistes).

 

 

On a tendance à les opposer, car les styles internes ne s’appuieraient que sur un travail respiratoire, énergétique, la décontraction et la lenteur.

En réalité pourtant les principes fondamentaux sont identiques, qu’il s’agisse de techniques internes ou externes, seule la mise en œuvre diffère.

De la même façon, à l’origine le Qi Gong était partie intégrante du Wushu, ce n’est que plus tard que chaque boxe a développé un Qi Gong plus adapté à ses besoins respectifs.

Ainsi avons-nous aujourd’hui ce cloisonnement entre interne, externe et énergétique comme si chacune de ces disciplines était unique et homogène. Le Wushu est donc un terme générique qui englobe ces trois aspects.


Pour répondre à notre question initiale, le Tai ji Quan est un Wushu.

C’est bien un art martial et il est non seulement martial, mais aussi interne et énergétique… le Yang contient toujours un peu de Yin, le Yin renferme toujours un peu de Yang…

Il ne faut pas toujours vouloir mettre des frontières... où il n'y en a pas :)

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
2 juin 2018 6 02 /06 /juin /2018 15:05

 

On entend parler parfois de densité de mouvement. C’est encore une notion complexe sur laquelle il peut être intéressant de s’arrêter. Comment savoir si un mouvement est « dense » (avec un « e » bien sûr…), comment le voir ? Peut-on le voir ?

S’il s’agissait simplement d’agiter les bras harmonieusement pour faire du tai ji quan… ce serait facile !

Mais… c’est un art… l’art du vide et du plein (et non, ce que je dis n’est pas plein de vide…)

 

Un mouvement dense est un mouvement qui a du volume. Mais pas seulement, on peut faire un joli ballon avec ses bras sans que le mouvement révèle une quelconque densité : on a l’amplitude, mais il reste un vide dans ce beau « rond ». Il ne suffit donc pas simplement de remplir ou d’occuper l’espace pour être dense. Un petit mouvement peut être dense. Allez, encore une histoire de vide et de plein… on doit remplir délicatement ce vide…

 

 

PHOTO XIAO LONG

 

Il faut chercher de la consistance, de « l’épaisseur » dans le mouvement : remplir le ballon… Si les bras travaillent seuls, il n’y aura rien dans le mouvement.

Pour créer de la densité, le corps, la respiration et l’esprit doivent s’accorder. Cela repose aussi sur les sensations fines : si on est attentif, on sent si le mouvement est dense ou non.

Cela se voit alors aussi de l’extérieur car le mouvement est plus expressif, plus rempli, plus vivant.

 

Densité ne signifie pas raideur, tension permanente, mais plutôt souplesse, présence, force tranquille.

 

Il est toujours difficile d’expliquer par des mots ce genre de notion. Et sans doute n’en avons-nous pas tous la même définition.

Comme souvent, il n’y a pas de recette simple. C’est en avançant dans la compréhension du mouvement, en affinant ses sensations et en harmonisant  respiration, corps et esprit que l’on s’en approche.

 

On ne se rend pas toujours compte que l’on n’a pas atteint la densité de mouvement, elle ne vous manquera pas forcément donc. Par contre, le jour où on la « trouve », on le sait !

 

Et dès lors vous prendrez conscience que votre pratique est plus complète (ce qui ne veut pas dire parfaite...), que vous avez progressé sur le looooong chemin…

 

Ben, oui… on n’est pas rendu, comme on dit par chez nous !

Et c’est très bien ainsi… toujours de nouvelles perspectives…

 

PHOTO XIAO LONG

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 13:42

Les beaux jours arrivent et il est bien normal d’avoir envie de prendre un peu d’air… Pratiquer dehors est très agréable et si nous en avions le courage, sans doute le ferions-nous plus souvent. Il suffit d’éviter les conditions climatiques trop désagréables, le trop froid, comme le trop chaud, le trop venté… bref le trop !

 

Pratiquer à l’extérieur est une sensation nouvelle et le ressenti est alors plus important que la pure technique. Les pelouses à trou-trous ou le sable humide ne permettent pas les équilibres parfaits, mais nous pouvons travailler différemment : sentir le sol, ou même l’herbe si on adopte le pied nu ! Ou le sable ! … On sent comment notre pied s’ancre, comment tout le corps participe à cet équilibre et il est très plaisant d’être en contact direct avec cette nature dont nous nous inspirons.

 

PHOTO XIAO LONG

 

Nous pouvons aussi respirer bien plus à l’aise en extérieur (éviter les chemins de terre sous les autoroutes !), et le plus souvent, on se rend compte que la pratique est autre, que l’on est plus lent ou au contraire plus rapide sur les positions d’équilibre qui sont moins tenues, que l’on est plus posé, car il faut bien assurer ses appuis avant de se déplacer,  et souvent plus concentré.

Petit Dragon aime pratiquer en extérieur et redécouvrir les taolus dans un cadre apaisant et relaxant, sans murs, sans plafond. C’est comme si les mouvements pouvaient s’agrandir encore et remplir l’espace, les pieds dans le sol, la tête dans le ciel…

Il ne faut pas hésiter à faire son petit qi gong ou son tai ji quan dehors en oubliant les regards de ceux qui peut-être passeront par-là à un moment donné.

Après tout, il est tout aussi intelligent de pratiquer nos disciplines dehors que de faire son jogging, d’aller à vélo, ou de parler tout seul (euh, non, désolée, de parler au téléphone et de faire participer tout le monde à ses conversations…)

Alors, plus d’hésitation ! Allez, hop ! on va dans la prairie la plus proche ou sur la plage !!!

 

PHOTO XIAO LONG

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
22 avril 2018 7 22 /04 /avril /2018 09:16

 

La sapèque est une pièce ronde percée d’un carré au centre. Elle peut être en cuivre ou en bronze. Le mot français serait originaire du malais ( ?!)  « sapocou » qui contient mille caxas (vous m’en direz tant…).

En chinois la pièce était désignée par qián (argent, pièce de monnaie). La sapèque avait cours déjà sous la dynastie Qin (-221 à -206) puis se répandit en Asie.

Les pièces rondes étaient  percées en leur centre d'un trou carré et portaient deux caractères « ban liang »( demi liang :le liang est une unité de poids).

Le trou permettait de les enfiler sur une barre carrée, pour les faire tourner afin de les ébarber. Du côté symbolique chinois, la forme ronde évoque le Ciel, et le trou carré central évoque la Terre.

Pour les transporter, les sapèques étaient réunies et enfilées sur un lien de jonc ou des cordelettes passées dans leur trou central, constituant ainsi des ligatures de sapèques. On pouvait en lier 100 ou 1 000 pièces ! La ligature devient une unité de compte.

 

PHOTO Xiao Long

Sur les premiers billets de banque (début dynastie Tang) apparaissait l’image des sapèques enfilées sur  des cordons. L’utilisation du  papier-monnaie se justifiait par son côté pratique (la lourdeur des ligatures) et l'appauvrissement des stocks de cuivre…

De nos jours, on ne peut plus régler ses achats en sapèques… mais on peut les utiliser comme porte-bonheur pour attirer richesse et bonne fortune. On doit alors attacher ensemble trois pièces en les reliant par un cordon rouge (bien sûr !), symbole de réalisation, de chance et d’abondance. Il ne faut pas oublier ensuite de les accrocher sur la porte d’entrée... Il ne vous en coûtera que trois sapèques d’essayer… Mais ne vous sentez pas lié… (encore de l’humour à deux … sapèques…)

 En Feng-Shui, il existe aussi « l’épée magique » : elle est constituée de nombreuses sapèques ligaturées entre elles sur le modèle d’une épée..

L’épée de pièces chinoises sert aux purifications symboliques des lieux, selon un ancien rite Feng Shui lié au Métal. On doit alors  trancher d’abord verticalement dans les “Quatre Directions” (Nord, Ouest, Sud, Est)  dans le sens des aiguilles d’une montre, puis horizontalement dans le sens contraire des aiguilles d’une montre en tournant sur soi-même enfin de trancher d’une manière oblique de la gauche en haut (Yang) vers la droite en bas (Yin) en visualisant la couleur blanche (Métal !). Voilà qui n’est pas des plus simples…


Certains officiants utilisent une “épée aux Sept Etoiles du Nord qui comporte sept points de cuivre inclus dans la lame d’acier forgé rituellement et se réunissant pour former l’image symbolique de la Grande Ourse. (Nous retrouvons cette symbolique sur nos épées de Tai Ji).

  L’épée de sapèques sert aussi de porte-bonheur (on fait donc de quelques misérables sapèques deux coups !). On pourrait ainsi attirer la chance et  la prospérité.
 

 

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Published by Xiao Long - dans SYMBOLES

Recherche

 Ce blog est a but non commercial, non lucratif. Il délivre des informations et des commentaires techniques et culturels pour les pratiquants de Tai Ji Quan et de Qi Gong ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à la culture asiatique.

Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

https://www.taijiqigongevreux.com/

 

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