Il est agréable de se détendre et de venir pratiquer à heures fixes une ou deux fois par semaine. Mais, le Tai Ji Quan, ce n’est pas seulement un loisir, ce n'est pas qu'une pratique ponctuelle, cela peut devenir un art de vivre différemment, et sans doute bien mieux. Car une de ses premières leçons, c’est de nous apprendre à prendre le temps : il faut être patient, tranquille et concentré pour apprendre une forme.
Prenez plus souvent le temps de vivre et d'observer autour de vous. Redécouvrez les choses sans importance qui donne au quotidien une autre dimension (troisième et quatrième?👽).
Le matin:
Il faut se lever, et ce moment est difficile pour certains! Prenez le temps d'ouvrir les yeux, de vous étirer comme le font les chats (qui eux sont par nature d'une zénitude parfaite!) et ne foncez pas les yeux encore fermés et les articulations endolories sur votre tasse de café!
Vos yeux ouverts peuvent même aller jusqu'à regarder par la fenêtre et regarder le jour se lever (lui aussi). Bon, c'est d'accord, en hiver il fait encore nuit quand on se met debout! Mais l'idée est prendre le temps de reprendre pied dans la (dure?) réalité.
Suggestion de Xiao Long: prévoir un poster dans la cuisine avec vue sur la nature!
Alors, je vous entends déjà, « Je n’ai pas le temps, je dois faire vite, m’occuper des enfants, aller au boulot, faire les courses, aller là ou là bas… ». Et les retraités super-occupés vont dire : « J’ai poterie à 10h, patchwork à 11h et puis après midi rando… » 🙄
C’est vrai que les journées sont remplies, mais… prendre cinq minutes rien que pour soi au lever va donner le ton à votre journée et peut-être vous aider à prendre les choses plus sereinement.
Les pauses de matinée, du midi ou d'après midi, peuvent être de vraies pauses si on choisit de se mettre un peu au calme pour faire quelques mouvements simples de Tai Ji Quan (n'apportez pas votre épée, ce sera plus discret...) ou si l'on prend un peu de temps pour soi, pour méditer tranquillement.
Cela demande un effort au début, il faut se mettre un peu à l'écart des autres parfois, rompre avec le rythme de la journée. Mais c'est justement cette cassure qui va nous permettre de nous "régénérer". C’est beaucoup plus reposant que de se laisser aller à des discussions sur la marche inexorable du monde (qui n’est plus ce qu’il était, ma brave dame !)
Le soir, il est important avant d'aller se coucher de décompresser, d'arrêter de penser à ce qui aurait pu être, à ce qu’on aurait dû faire ou dire, ou à ce qui sera. On est juste ici, maintenant. Il faut se poser intérieurement et physiquement.
Et pourquoi ne pas passer en revue les instants agréables de cette journée. Il y en a… il faut juste les retrouver et pour cela apprendre à apprécier les petits moments positifs.
Tout au long de la journée vous avez le choix entre vous énerver, vous laisser contrarier, exaspérer par un feu rouge, un piéton trop lent, un serveur occupé ailleurs, un collègue trop bavard, un travail inintéressant, une caissière inefficace... ou réagir positivement et vous dire que si vous explosez, rien n'ira plus vite ou mieux pour autant.
Et pour patienter, visualisez quelques mouvements de Tai Ji Quan. Concentrez vous sur le moment présent, calmez vos impatiences, res-pi-rez!
Pensez à cette maxime bouddhiste:
"Ne laissez pas les autres marcher dans votre esprit propre avec leurs pieds sales".
(Xiao Long n'est pas à cours de conseils, pourtant je l'ai déjà vu trrrès énervé! C'est sans doute l'exception, celle qui permet de confirmer la règle...)