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19 novembre 2022 6 19 /11 /novembre /2022 14:09
PHOTO Xiao Long

 

Qui sait si ce proverbe ne nous vient pas finalement de Chine? 

En Tai Ji Quan on ne va jamais assez lentement. C'est la règle n°1.

Pensez à/sentez  ce que votre corps est en train de faire, ne laissez pas votre esprit errer, oubliez ce que votre corps a fait, n'anticipez pas sur ce qu'il va faire. Prenez le temps de ressentir ce que vous faites. Profitez...

Cette lenteur permet un meilleur contrôle du corps, de l'équilibre, on prend le temps de poser le pied, de dérouler le pied avant de prendre appui sur le pied... tranquille.

"Tout est dans les pieds" (proverbe de Xiao Long!), ils doivent être posés au bon endroit, au bon moment et recevoir le poids du corps ou au contraire s'alléger au bon moment: ils sont nos racines. Et si les racines ne sont pas bien ancrées dans le sol... Aïe! (ou paf!)

On ne force pas, on est détendu.

Observez-vous de haut en bas (essayez maintenant, en lisant cet article...): la mâchoire est-elle crispée? La nuque est-elle relâchée? Pourquoi vos épaules sont-elles si proches de vos oreilles? Les doigts sont-ils naturels ou bloqués? Bon, c'est vrai qu'il n'est pas toujours facile d'être l'image même de la « zénitude » quand on apprend un enchaînement: les neurones travaillent dur et la fumée sort parfois des oreilles! Mais dès que l'on tient le mouvement, il faut se laisser aller en gardant à l’esprit qu’il n’y a aucune recherche de performance.

D'un autre côté, il ne faut pas non plus se ramollir complètement!

Xiao Long a écouté son maitre et, comme lu, dit toujours que le Tai ji quan, c'est la version économique, le « diesel » des arts martiaux chinois: on travaille avec le minimum de tonus,  juste ce qu'il faut pour que le mouvement ait un contenu. Ce n'est pas du café lyophilisé pas besoin d'en rajouter pour donner du goût! Ce n’est pas du déca, ni un double expresso… mais un bon café bien équilibré.

L'intention n'est pas dans la raideur. Notre quête, c'est la force tranquille... l'interne...

L'esprit est calme, la respiration est calme, le mouvement est lent, le Qi circule harmonieusement dans tout le corps...

On le sait, le Tai Ji Quan n’est pas une activité speedante ! Les affairés et autres fourmis pressées d’engranger et d’arriver au but ne peuvent qu’en être déçus.

Si je vous dis donc, qu’il faut savoir prendre le temps de s’asseoir en exécutant votre forme, vous n’en serez aucunement étonné ! Mais attention, il ne s’agit pas de faire une pause (bien méritée pourtant, je n’en doute pas !), de prendre un siège confortable et de siroter un bon petit thé en dégustant de bons petits gâteaux…

Non, nous sommes dans l’action pure : il faut s’asseoir… en avançant.

Ici, on s’assoit –sans chaise- dans le vide… ce qui nous permet d’avoir le dos plus droit, les genoux plus souples, donc une meilleure amplitude de mouvement. La colonne vertébrale se redresse, le bassin se place de façon que les tensions dorsolombaire soient réduites et que les lordoses (lombaire et cervicale) s’adoucissent.

On cherche à gommer les cambrures mais en finesse, sans rétroversion complète du bassin. La tête « colle » au ciel, le coccyx « colle » à la terre.

S’asseoir, c’est s’ancrer et c’est un « ralentisseur », car c’est grâce à la lenteur que l’on peut passer par cette posture.

Si on prend le temps de passer par (pas d’y rester une heure non plus, ce serait casser la fluidité du déplacement) cette étape, la respiration, les mouvements deviennent plus amples, plus lents encore, la coordination haut/bas est meilleure. On a toujours tendance à se projeter en avant un peu trop « vite » et à oublier que notre corps « ballon » oscille entre deux pôles, comme si un élastique nous tirait vers l’arrière, alors qu’un autre nous amène en avant.

 

PHOTO Xiao Long

Être assis : c’est un « stabilisateur », comme les petites roues des vélos pour les enfants ! Voilà un bon moyen de gagner des points en équilibre, en particulier dans les postures de « la grue » (qui du même coup peut se permettre de déployer ses ailes en toute sérénité), du « pipa » ou du « repousser de singe » (moins malheureux d’avoir à reculer sans rétroviseur).

 

Bref... il n’y a que des avantages à évoluer en lenteur et à prendre le temps de s’asseoir, position du corps plus agréable, rythme tranquille, coordination plus fine, meilleur équilibre... En prime, cela renforce la musculature de nos petites jambes…

Personne ne dit que cela est facile. Mais pour vous récompenser de ces efforts, vous pourrez toujours vous laisser tomber dans un bon vieux canapé moelleux au retour de votre pratique !

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
12 novembre 2022 6 12 /11 /novembre /2022 14:03

 

Il vaut mieux réparer ses fenêtres

avant que la pluie ne survienne...

 

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans PROVERBES
12 novembre 2022 6 12 /11 /novembre /2022 14:00

 

Il existe un nombre faramineux de formes, de styles, d’écoles de Tai Ji Quan.

Rien que dans notre style « officiel, » il y a la forme 8 mouvements, la 16, la 24, la 88 sans parler des deux formes 48 et 42 (même si elles ne sont pas du Yang « pur sucre », elles font partie du package !) et une dernière née, la 26. Alors, si on y ajoute une ou deux cuillérées d’épée (18 et 32 par exemple sans parler de la 42 ni de la « new classic »), une pincée de sabre (13 postures), deux ou trois feuilles d’éventail et qu’on touille tout ça avec une petite lance ou un bâton… on a bien de quoi occuper une vie et même plusieurs !!!

Il ne faut pas cependant, et même si cela est tentant, succomber à la collectionnite aigüe…

C’est une maladie qui se répand assez facilement par contact (« Tu as vu, eux là-bas, ils connaissent celle-là et nous non, allez, il faut qu’on s’y mette ! ») et même au seul visuel (« Wouah, elle est vraiment intéressante cette forme, il faut absolument que je l’apprenne ! »). Il ne faut pas sous estimer non plus la dérive de la collectionnite qui peut facilement dégénérer en melonnite chronique (« Ouais ! Moi, je connais plein de formes, et plein de styles aussi- et pas toi, et paf !")

PHOTO Xiao Long

Xiao Long connait la collectionnite (il en a été atteint comme tous les enthousiastes !) et il vous rassure : elle n’est pas incurable, si on prends le temps de s'arrêter cinq minutes et si on est (… devient) raisonnable.

Voilà le mot lâché ! Le temps…

 Car,  accumuler simplement des formes comme on pose des timbres de couleurs dans un album, ce n’est pas si compliqué avec un peu de mémoire. Mais, il est frustrant souvent d’apprendre une forme puis de devoir l’oublier aussi sec pour en apprendre une autre que l’on aura  pas le temps d’approfondir avant de passer … à la suivante !

Alors, si on souhaite progresser en douceur, sans torturer ses neurones, sans faire exploser son planning, l’apprentissage d’une forme peut s’envisager selon ces étapes :

Apprendre une forme :

Une bonne mémoire visuelle, une belle régularité dans la pratique et un peu d’huile de coude sont suffisants pour apprendre une forme. Cette phase peut durer plus ou moins longtemps, nous ne bénéficions pas tous des mêmes facilités d’imitation. Gérer le corps dans l’espace, coordonner, demande un réel travail de concentration. Chacun doit prendre son temps, ne rien bousculer : il n’est pas raisonnable de vouloir poser le toit de la maison s’il manque un pan de mur ! Il faut avancer à son rythme propre sans se décourager.

Et on est content à chaque « pas » réussi ! Car tant que l’on se pose des questions sur le mouvement qui va suivre, (« C’est lequel déjà ? », « Comment j’avance là ? Zut, c’est quel pied ? », « Mince ! C’est le bug complet : Qu’est-ce que je fais après ! »). Enfin, le niveau 1 est atteint, les pièges sont déjoués et on sort des oubliettes !

    Connaitre une forme :

Une fois mémorisée, la forme est connue, « en surface ». On sort des geôles, le châtelain nous libère !  C’est un peu comme une « récitation » par cœur : elle est encore « légère », un peu « coquille vide ». Mais on apprécie déjà de ne plus avoir à froncer le sourcil en permanence et on a le sentiment d’avoir réussi quelque chose. La phase digestive s’annonce bien…

 Approfondir une forme :

Voilà qui commence à devenir très intéressant ! Il n’y a plus de question réelle sur l’enchainement proprement dit… et une foule d’autres choses surgissent. On se sent bien en faisant cette forme, mais la tête reste active et on peut commencer à « remplir » vraiment la coquille…

 

On détecte alors les mouvements où l’on n’est pas 100% à l’aise et on cherche l’origine jusqu’à trouver la respiration juste, la bonne position du corps, la finition juste…

On sort la loupe et on peaufine : quelle est/sont la/les  finalité(s) martiale(s) de ce passage, est ce que mon mouvement est cohérent avec ces interprétations ? On envisage aussi le point de vue énergétique, cet insaisissable, on « s’écoute », on affine les sensations… Bref, on creuse ! On ne creuse pas tous pareil, ni dans la même direction… peu importe, ce qui compte c’est de creuser… Et on atteint le niveau 4, le donjon !

 

PHOTO Xiao Long

S’approprier une forme :

On a bien gratté et on commence à personnaliser « sa » forme. On a fait des choix dans les réponses à nos questions et on va opter pour ce qui « nous » parle le plus. Voilà ce qui explique les différences de réalisation d’une même forme, chacun s’y investit et donne un accent particulier à la forme… et quoiqu’on en dise, c’est bien.

Cela ne signifie pas que tout est fini : il faut savoir retourner vers les fondamentaux régulièrement pour éviter d’aller trop loin et « dé-former » les mouvements, il faut prendre le temps toujours et encore de vérifier la cohérence martiale et énergétique de ce que l’on s’est approprié. Nous voilà dans l’escalier à vis (sans fin) qui monte vers le sommet du donjon !

 Apprécier, profiter du travail accompli.

Il n’empêche qu’on peut s’arrêter tranquillement (à chaque meurtrière !) et admirer le paysage : on est de mieux en mieux et on ne va pas bouder notre plaisir ! Bref, c’est le nirvana du pratiquant, il ne réfléchit plus… il ressent, il flotte ! (Non, il n’a pas mis la main sur une des plantations de l’herboriste !).

 

Attention cependant à l’ivresse des sommets !

Il faut accepter que les autres, partis dans d’autres directions, s’épanouissent aussi et ne pas vouloir imposer son propre chemin en pensant qu’il n’y en a qu’un et que c’est uniquement celui-là le bon !

Humilité et ouverture d’esprit restent les qualités fondamentales du pratiquant qui gravit les marches de cette tour (pas infernale du tout !).

Et une petite table ronde de temps  en temps avec les autres chevaliers permet d’échanger les idées et les expériences…

Et on s’aperçoit alors que l’on est encore un tooooout petit dragon qui a bien des choses à apprendre… et c’est tant mieux ! !!

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
5 novembre 2022 6 05 /11 /novembre /2022 13:33

 

Quand la bécassine et la palourde se querellent,

c'est le pêcheur qui emporte la mise...

 

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Published by Xiao Long - dans PROVERBES
5 novembre 2022 6 05 /11 /novembre /2022 13:30

! dāo!

 

Le sabre fait partie des 4 armes de base avec la lance, l’épée et le bâton.

 

PHOTO Xiao Long

Encore une arme que l'on peut utiliser dans la pratique du Tai Ji. Ce qui distingue le sabre de l'épée, dont nous avons déjà parlé, c'est le fait qu'il ne possède qu'un seul tranchant.

C’est une arme qui s’utilise de « haut », dans la cavalerie par exemple, c’est l’arme idéale pour dégager le terrain ! On la porte sur le dos dans son fourreau, ce qui permet de dégainer rapidement d’une main tout en restant en mouvement sur son cheval. Plus efficace encore, le grand sabre chinois, dàdāo !

Les techniques en tiennent comptent. On peut poser la main sur le dos de la lame pour renforcer certains blocages  par exemple, ou saisir la lame pour désarmer l'adversaire...

Il utilise 5 mouvements, liés aux 5 éléments: taille, estoc, contre, tournoiement, blocage.

Il combine 7 manœuvres: Tang (fendre), Pi (couper de haut en bas), Kan (couper), Mo (frotter), Chan (ouvrir), Tiao (crocheter), To (hacher!!! Là ça fait mal…).

Le sabre a un dos, un tranchant, une pointe, un plat de lame, une tête, une garde, une poignée.

Plus solide que l'épée, le sabre traditionnel est légèrement courbe avec une tête élargie, mais il en existe à lame droite aussi.

Le sabre est présenté comme une arme moins "noble" que l'épée, c'est l'arme du soldat, du champ de bataille, facile à dégainer et qui permet de dégager l'espace autour de soi.

La divinité attachée au sabre est le Dieu des batailles Zang Er, et le terme Dao Bing (sabre-arme) désigne aussi la guerre en général.

C'est une arme "yang", c'est l'avant bras qui travaille (pour l'épée, arme "yin", c'est le poignet). Il correspond à l'élément "métal". 

 

PHOTO Xiao Long

 

Les plus anciennes pièces retrouvées étaient en bois dur, il en existait de plus petite taille, en jade ou en pierre.

 La légende dit que le sabre a été inventé par Sui Jen Shi, le second des empereurs mythiques de la Chine, puis amélioré par Huang Di. Le premier aurait forgé un sabre en or (efficace ?) , le second en bronze.  Puis, apparut le sabre en fer (Royaumes combattants) puis, sous les Song, il prit cette forme "en feuille de saule" (Liu Ye Dao) et gagna en solidité.

Sous les Ming, on fait la différence entre les sabres "civils" moins lourds, plus courts, sans fourreau et les sabres "militaires" en acier trempé, avec fourreau de cuir ou de bois. Les types de sabres se multiplient ( on en compte au moins 18!) et, rien que pour la beauté des noms, il y eut, le sabre en "plume d'oie" ( c’est bien douillet ça, les plumes d’oie !) , en "tête de démon", le sabre "aux neufs crocs", "aux trois anneaux", en "oreille de buffle", "papillon cantonnais", "nouille" (!, je n'invente rien... c'est un sabre très souple, à lame très mince qui tranche comme un rasoir… ), en "ailes de libellule"...

Il faut remarquer que pour nous, le sabre est moins « utilisé » que l’épée, sans doute les films de cape et d’épée européens y sont-ils pour quelque chose ? L’épée transperce et … c’est la fin du méchant !Sans doute aussi sommes nous imprégnés des traditions anciennes, romaines par exemple (le glaive court romain ? l’épée gauloise ?)

En Asie, au Japon par exemple, c’est le sabre, c’est-à-dire la lame à un seul tranchant qui est traditionnelle, le katana, le wakizachi, le tantô sont des sabres.

Voilà quelques informations sur cette arme que certains viennent de découvrir. Il y aurait encore beaucoup à dire... mais ce sera pour plus tard!

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
29 octobre 2022 6 29 /10 /octobre /2022 13:50

 

 

Même une horloge arrêtée

donne l'heure exacte

deux fois par jour...

 

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans PROVERBES
29 octobre 2022 6 29 /10 /octobre /2022 13:43
PHOTO Xiao Long

 

Un peu de couleur dans notre grisaille : le rouge ! Cette belle couleur feu qui réchauffe…

En Chine, le rouge (hóng) est symbole de la vie, du bonheur.  Elle est reliée à l'élément "Feu", au Sud, au cœur... Elle est yang.

 Cette tradition du rouge remonte à bien longtemps :

Le rouge apparait très tôt dans la vie quotidienne impériale. Cette couleur pour le moins voyante met bien en valeur ce qui est important…Il est alors évident que si  on occupe une haute position, le rouge est de rigueur... Nous n’allons pas faire un grand cours d’histoire, mais si l’on regarde dans les dernières dynasties, la dynastie des Ming, par exemple, le rouge était une couleur largement utilisée sur les constructions, les objets et les vêtements.

Pour le peuple (qui lui, n’avait pas droit au rouge sinon), le rouge était essentiellement la couleur des activités festives importantes, véhiculant cette idée de joie et de porte-bohneur.

De nombreuses expressions utilisent également la référence au rouge : Par exemple, lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il a le visage rouge, le cœur rouge, c’est qu’il est un modèle pour tous, car le rouge symbolise la fidélité. Dans l'opéra de Pékin, les maquillages sont très typés et chacun a une couleur dominante et un sens particulier. Le rouge  symbolise la droiture, la loyauté, la sincérité et le courage! Que de belles qualités...

 

 Selon la vision antique chinoise, toutes les choses  de tous les domaines relèvent de cinq mouvements (métal, bois, eau, feu, terre) représentés souvent sur une "étoile" à cinq couleurs : blanc, vert, noir, rouge et jaune. Les empereurs, afin de s'assurer un beau et long règne,  demandaient au Ministère des Rites de déterminer quel serait le mouvement dominant de leur dynastie. La couleur  correspondante serait adoptée et marquerait leur règne, ce qui ne manquerait pas de rendre le Ciel favorable et ne pouvait être que de bon augure. On peu supposer qu’il valait mieux tomber juste , pour celui qui lançait cette prédiction… (L'empereur aurait pu se fâcher... tout rouge?)

C’est ainsi que sous les Ming (1368 – 1644), le rouge fut respecté plus de 270 ans ! (Et tant pis pour ceux qui n’appréciaient pas cette couleur !) Les VIP impériales arboraient donc le rouge : chars rouges,  décorations rouges … (L’or et le jaune ne remplacèrent le rouge que plus tard).

Les bâtiments revêtent également cette couleur : Les nobles recouvraient leur porte de laque rouge. Cette  la porte rouge  est devenue le symbole de richesse et de pouvoir. Certains- ne voulant pas sans doute être en reste- laquaient l’intégralité de leur maison en rouge, Ces pavillons rouges sont très présents dans  la littérature chinoises.

Le grand classique : « Le Rêve dans le pavillon rouge » de Cao Xueqin en est un (le !) magnifique exemple. Si vous aimez lire, c'est l'ouvrage idéal, c'est certainement un des plus longs romans connus (120 récits et quelques 400 personnages... on peut s'y perdre un peu...)

Les poèmes écrits sous les dynasties des Tang et des Song n’y résistent pas non plus, voilà du romantisme à l’état pur : une belle jeune fille qui soupire, un beau pavillon rouge,  des saules doucement bercés par le vent, une pièce d’eau  dans un jardin… le cadre idéal pour rêver…

Dans les histoires d’amour chinoises d’ailleurs, le mouchoir rouge était très populaire. Souvent l'histoire d’amour classique commençait par un mouchoir perdu volontairement par une jeune fille et finissait par des noces bien sûr!  Les poètes décrivaient volontiers dans leurs poèmes le mouchoir rouge qui était un traditionnel témoignage d'amour.

Aujourd’hui, avec les mouchoirs en papiers, on y perd un peu… Mais, les mariages, ou les fêtes traditionnelles, surtout la fête du Printemps, sont inondés de rouge.

On s’amuse sous les lampions rouges, les décorations sont rouges, des éclats de pétard rouge jonchent le sol : le rouge est symbole de fête, de joie, de retrouvailles entre amis et membres de la famille.

La distribution d’étrennes au jour de l’an se fait dans des enveloppes rouges. Traditionnellement, ces enveloppes étaient distribuées par les aînés aux enfants et aux jeunes non encore mariés, et avaient surtout la valeur symbolique de porter chance durant toute la nouvelle année.

 

PHOTO Xiao Long

 

Aujourd’hui, le mariage typiquement chinois existe encore, même s’il existe des mariées qui choisissent des robes occidentales blanches, et font des séries de photos dans cette tenue, un grand nombre d’entre elles portent encore la qí páo rouge, et les mariés épinglent une fleur rouge à leurs habits de cérémonie.

Les grands caractères rouges du « double bonheur », et les inscriptions parallèles, dédiées à la noce sont toujours populaires. Et les  grosses et belles voitures se parent de ballons rouges, et l’argent offert aux mariés se présente encore dans une enveloppe rouge (hóng bāo)…

 

Le rouge est toujours positif, même pour les entreprises : Lorsqu’on y partage des profits, la cérémonie est dénommée " fēn hóng ", qui signifie "partager le rouge"! Si quelqu'un est très apprécié par son patron, on l'appelle " hóng rén ", "personne rouge.

Au niveau psychologique le rouge représente la joie de vivre, l’optimisme, la passion! ... On s’en doutait un peu !

Donc, le rouge n’a pas fini de régner en maitre ! D'ailleurs, c'est peut-être le moment d'équiper votre épée d'un pompon rouge?

 

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Published by Xiao Long - dans SYMBOLES
22 octobre 2022 6 22 /10 /octobre /2022 12:19

🐑

Lorsqu'un troupeau de moutons est uni,

 le loup n'ose l'attaquer.

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans PROVERBES
22 octobre 2022 6 22 /10 /octobre /2022 12:14

En octobre,  voilà encore une occasion de faire la fête !

La Fête du double neuf, encore une fête à géométrie variable : neuvième jour de la neuvième lune, dernière lunaison de l'automne, a des origines assez obscures et très discutées. Cette fête est sans doute moins « suivie » de nos jours, même si elle fait partie d’une tradition qui remonte à … loin !

Elle est mentionnée dans des écrits dès l'époque des Han occidentaux, décrivant la vie dans à la capitale, Chang'an. Son nom chinois est « Fête du Double Yang » (重陽節 pinyin : Chóngyángjié, « fête de la répétition du yang ») car neuf est un chiffre yang ().

 

 On peut reconnaitre dans ses rites actuels la persistance d’anciennes croyances : cette fête aurait une fonction de protection contre les calamités : gravir une colline le 9ème jour du 9e mois lunaire permettrait d’écarter les épidémies…  cette coutume viendrait d’une époque où un groupe de personnes auraient été sauvées en escaladant une colline, bien sûr il existe de multiples versions de cette histoire, mais il reste cette survivance…

 

PHOTO Xiao Long

 

Une de ces légendes raconte qu’un homme, nommé Huan jing ,étudiait le taoïsme auprès du maître Fei Changfang. Un jour ,son maître lui dit: "Le 9ème jour de la 9ème lune, une catastrophe arrivera. Pour y échapper, tu devras ainsi que chaque membre de ta famille, porter à votre bras un petit sac de gaze rempli de crustacés, puis vous devrez escalader la montagne et arrivés au sommet, vous boirez du vin de chrysanthèmes". Le jour dit, faisant confiance à son maitre, il partit avec les siens. Il suivit ses conseils, puis retourna chez lui. Là, il trouva ses poules, ses cochons et son chien qui était resté à la maison, morts. Voilà donc, pourquoi, il faut suivre les conseils de son maitre !

Et puis…  grimper sur les hauteurs et y pique niquer n’est pas désagréable en cette saison.

C’est aussi une période où l’on se rapproche de ses ancêtres : dans certaines régions, on se rend sur leurs tombes, on les nettoye, on fait des offrandes. Puis, la famille se réunit et prend son repas près des tombes.

Ce lien avec les tombes ancestrales, et le fait que le chiffre « neuf » (, jiǔ), homonyme de » longtemps » (,  jiǔ), soit un symbole de longévité, ont fait que le gouvernement chinois  a officiellement déclaré en 1989 que ce  9ème jour  du 9e mois lunaire serait désormais  « Journée de la personne âgée ».

Ce jour-là, les organismes administratifs, les organisations populaires et bureaux de quartiers résidentiels organisent pour les retraités des excursions en montagne, pour que tous puissent admirer les paysages d'automne  et découvrir  des sites pittoresques (réminiscence de « gravir une colline » ?) Des activités sportives sont également proposées.

Beaucoup de familles offrent également aux aînés un cadeau ce jour là, ou les accompagnent faire une promenade. Voilà de bonnes idées !

D'autres activités profitent des caractéristiques saisonnières et enrichissent la fête : on fait voler les cerfs-volants, car le vent est souvent fort à cette période de l’année, on visite aussi des expositions florales où l’on peut se plonger dans la contemplation de chrysanthèmes (en pleine floraison en cette saison, Shanghai, par exemple, organise la Foire du Chrysanthème au Jardin Yuyuan l).

Depuis l'Antiquité, les Chinois adorent le chrysanthème. En automne, les chrysanthèmes variés s'épanouissent et rivalisent de splendeur. Ce jour-là, on boit aussi du vin de chrysanthème (et non, je ne donnerai pas la recette !).

Du point de vue médical, il est dit que le vin aux chrysanthèmes peut éclaircir la vue (si l’on en abuse pas…), guérir les vertiges, diminuer l’hypertension, faire maigrir, détendre le corps, tonifier le foie, tranquilliser les intestins et l’estomac et faire circuler le sang.

Dans les temps anciens, les femmes aimaient mettre une fleur de chrysanthème dans leurs cheveux. Des branches et des feuilles de cette plante étaient aussi suspendues aux portes et aux fenêtres pour …  chasser les démons et attirer la bonne fortune.

 

PHOTO Xiao Long

 

Que serait une fête sans petites douceurs ? Vous prendrez bien un 重陽糕,  chóngyáng gāo pour accompagner votre vin de chrysanthème? C’est un gâteau cuit à la vapeur, contenant des châtaignes, des pignons de pin, des graines et des fruits secs et il est décoré d'un petit drapeau en papier.

 Comme souvent, on joue ici sur une  homonymie : ce gao (, gāo gâteau), ressemble bien  à (, gāo) « haut »  et symbolise le souhait de développement et de prospérité.

 Pour assurer son ascension, ou devenir la nouvelle étoile montante, on déguste ces petits gâteaux qui peuvent avoir la forme de pagodes (jusqu’à neuf étage !)

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Published by Xiao Long - dans CULTURE
15 octobre 2022 6 15 /10 /octobre /2022 16:26

 

Elle tombe et tombe

 la feuille du paulownia

aux rayons du soleil...

Takahama Kyoshi

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans HAIKU

Recherche

 Ce blog est a but non commercial, non lucratif. Il délivre des informations et des commentaires techniques et culturels pour les pratiquants de Tai Ji Quan et de Qi Gong ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à la culture asiatique.

Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

https://www.taijiqigongevreux.com/

 

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