" La guêpe a beau avoir un dos rayé,
Ce n'est pas un tigre,
L’escargot a beau avoir des cornes, ce n'est pas un buffle."
" La guêpe a beau avoir un dos rayé,
Ce n'est pas un tigre,
L’escargot a beau avoir des cornes, ce n'est pas un buffle."
Si vous ne connaissez pas encore Xinran, il est grand temps de la découvrir et son livre « Baguettes chinoises » est un petit bijou. C’est un livre qui se lit et se relit…
L’auteur :
Xinran est un pseudonyme signifiant en chinois « volontiers », « de bon cœur ».Journaliste et écrivaine chinoise, Xinran (欣然) est née en 1958 à Beijing. Issue d’une famille aisée, ses parents (« réactionnaires ») furent emprisonnés et elle vécu quelques années avec son frère dans un orphelinat.
Après ses études, elle finit par décrocher un poste à la radio où elle anime une émission quotidienne consacrée aux femmes et qui connait un véritable succès de 1989 à 1995. En 1997, elle quitte la Chine.
Elle vit actuellement à Londres où elle travaille pour The Guardian et la BBC. Elle a publié plusieurs livres principalement consacrés au sort des femmes.
Elle fonde en 2004 une association d'adoption entre la Chine et d'autres pays appelée Mother’s Bridge of Love.
Elle sait si bien décrire la Chine d’aujourd’hui, ses us et coutumes, les habitudes du peuple chinois qui perdurent encore et toujours malgré une Chine qui évolue à la vitesse grand V (pas Tai Ji tout ça !!!). Grâce à ses anecdotes et la précision des portraits des personnages qu’elle choisit, nous parvenons à mieux comprendre ce vaste pays de contrastes.
Sans vouloir vous gâcher le plaisir de la découverte, ce roman suit le destin de trois sœurs, que leur parents ont eu la grande imagination de nommer par leur ordre de naissance, Trois, Cinq et Six. Elles viennent d’un petit village de l’Anhui et vont tenter leur chance dans la grande ville de Nanjing.
Pleines d’espoirs, elles prennent pied dans ce monde citadin qui leur est totalement étranger.
Il faut savoir se faire une place dans le flux de cette modernisation très (trop?) rapide de la Chine : dans cet univers, il y a ceux qui en profitent et ceux qui la subissent.
Mais « Baguettes Chinoises » n’est pas un roman triste ou pessimiste, même si le thème de départ ne semble pas vraiment réjouissant, car ces « baguettes chinoises », ce sont les filles qui, dans les campagnes comptent pour du beurre (alors que les hommes sont les poutres sur lesquelles on peut construire un foyer) et qui partent pour prouver qu’elles ne sont pas si fragiles que ça, qu’elles aussi peuvent faire carrière !
Et Xinran sait si bien raconter avec des mots simples, des images, des proverbes (chinois bien sûr), des légendes… qu’on se laisse prendre au jeu.
Il n’est pas irréaliste d’être optimiste… Alors pour occuper vos soirées d’été….
Bonne lecture !
BIBLIOGRAPHIE :
Chinoises, 2003
Funérailles célestes, 2005
Baguettes chinoises, 2008
Mémoire de Chine, 2010
Messages de mères inconnues, 2011
L'enfant unique, 2016
Parlez-moi d’amour 2018
"Pourquoi se jeter à l'eau
avant que la barque ne chavire?"
Nei en chinois signifie intérieur ou dedans. Jing signifie la chaîne d’un tissu, le fil de chaine qui entrecroisé avec le fil de trame forme un tissu. Mais il peut aussi avoir le sens d’écritures classiques ou de de canon religieux, qui finalement sont aussi des « trames ». Tu, c’est un plan, une carte, un dessin (comme dans Taiji tu).
Nei Jing Tu peut se traduire par « carte de notre trame intérieure ».
La version la plus connue de cette représentation a été trouvée sur une stèle datée de 1886 qui se trouve sur un mur d’un des bâtiments du temple taoïste des nuages blancs à Beijing (白雲觀). Cette représentation du travail interne aurait environ mille ans (difficile de vérifier à la source …).
Il suffit de taper « neijin tu » dans un moteur de recherche pour avoir accès à cette représentation surprenante.
On y voit quoi ?
Le diagramme se lit de bas en haut et représente le corps humain vu de profil. On distingue trois parties essentielles : les trois champs de cinabre (Dan tian). Il dépeint les différentes transformations énergétiques qui surviennent lors des pratiques d’alchimie interne.
On voit la colonne vertébrale et le crâne. On y voit les organes symbolisés.
Dans la partie inférieure, un garçon et une fille (le Yang et le Yin), travaillent ensemble pour actionner une roue hydraulique permettant d’envoyer l’eau (le Jing – l’Essence , dans cette région est le Rein), le long du canal sinueux (la colonne).
En inversant le jing ou l'Essence, représenté par le cours d'eau le long de la colonne vertébrale, ils évitent qu'elle s'écoule vers le bas et qu'elle soit perdue. Cette eau va croiser différents passages.
Elle va être réchauffée au niveau du Dan Tian moyen 中丹田 afin de produire la vapeur (le Qi 氣) qui va être diffusée vers le Dan Tian supérieur 上丹田 , lui-même représenté par le mont Kun Lun représentant les différentes composantes de l’esprit et du cerveau.
Le champ de cinabre inférieur est placé à côté des quatre symboles du Yin-Yang qui représentent les quatre agents extérieurs (bois, feu, métal, eau), avec le cinquième (la terre) au centre.
Sur la droite, on aperçoit une forêt, le Foie. Sur la gauche du champ du cinabre se tient un buffle qui laboure la terre et plante la pièce d'or, une image de la première graine de l'élixir doré. Le buffle qui laboure la Terre, symbolise ainsi la fonction de transformation du Centre (associé à la Rate, Estomac et Intestins).
Au centre se trouve le champ de cinabre médian, en forme de spirale et situé dans la région du cœur. Juste au-dessus, un jeune garçon tient la constellation de la grande ourse, symbole du centre du cosmos. Cette boule de Feu est associée au Cœur, symbole de l’amour et de la compassion et qui est également la demeure du Shen 神, la conscience organisatrice.
Selon le légende du « Bouvier et de la Tisserande », Niu Lang 牛郎 et Zhinü 織女. Un vacher, correspondant à l’étoile Altaïr, ne peut retrouver son épouse, l’étoile Vega, qu’une fois par an. En médecine chinoise, la tisserande représente la fonction de thésaurisation du Jing des Reins et le bouvier représentant le Feu empereur du Cœur, tous deux formant l’axe Shao Yin.
Plus haut, au-dessus et derrière la pagode (la trachée, lieu de passage de l’énergie du Ciel et de la Terre), on trouve l'oreiller de Jade, situé à l’arrière du crâne.
La partie supérieure de l'image représente le champ de cinabre supérieur. Derrière les grandes montagnes, sur la gauche, émerge le méridien gouverneur, Dumai; le vieil homme assis à côté de lui est Laozi 老子.
En dessous commence le méridien concepteur, Renmai, qui se déroule sur le devant du corps. Le moine debout, avec les bras levés, se tourne vers Bodhidharma 達摩 (qui introduisit le bouddhisme Chan en Chine). Les deux points des yeux sont représentés par le soleil et la lune.
Et ça nous dit quoi ?
C’est l’illustration de l’interaction entre nos trois Dan Tian, il présente le flux qui se déploie dans les « Huit Merveilleux Vaisseaux » 奇 经 八 脉Qi Jing Ba Mai et révèle les résonnances qu’il y a entre le Ciel 天, l’Homme 人 et la Terre 地. La nature est au dehors, la nature est en nous, nous fonctionnons comme elle, et nous la prenons pour modèle pour gérer notre quotidien. On ne peut aller contre la nature.
Il évoque aussi Yuan Shen 元神, « l’Esprit originel », et décrit les cinq Shen* 神 associé aux cinq organes Zang 臟 plus un Shen associé à la vésicule biliaire 胆 神.
Cette carte est intéressante et nous aide à mieux comprendre comment les Chinois voient le fonctionnement interne et énergétique de notre corps. Rien à voir avec notre conception de l’homme « machine » : Le corps est « une machine qui se remue de soi-même », est la formule employée par Descartes. Le corps est comme une horloge, avec des rouages, tout fonctionne comme un mécanisme bien huilé. Le corps, c'est de la matière et rien que de la matière…
On conçoit bien que les occidentaux aient un peu de mal à percevoir le corps comme le Nei jing tu !
Shen* est une notion complexe que l’on ne peut qu’aborder… à creuser pour ceux qui sont intéressés sur des sites de MTC.
C’est la forme la plus immatérielle du Qi. * Il regroupe l'ensemble de nos fonctions psychiques et spirituelles. L’Esprit Shen est un des « trois trésors », il se décline sous cinq formes en lien aux aspects psychiques et émotionnels ...
Le Shen - Cœur Source de vitalité, joie, discernement
Le Hun - Foie Source de créativité et d'élaboration de projets
Le YI – Rate Source de l'apprentissage et de la cohérence
Le Po – Poumon Source de l’instinct de survie et de la protection de soi
Le Zhi – Rein Source de la volonté et de l'affirmation du soi
"Il reste toujours un peu de parfum à la main qui donne des roses."
La posture de préparation et d’ouverture est fondamentale.
C’est le commencement, c’est le moment où l’on se pose !
Extrait du mémoire « TAI JI QUAN, la voix de l’équilibre » présenté pour le passage du 6ème Duan fédéral en juin 2019 – MPC.
« La recherche d’équilibre est constante, que l’on soit en mouvement ou non. La station debout, à l’arrêt, n’est pas forcément la posture la plus simple à tenir lorsque l’équilibre n’est pas sûr. Il reste cependant plus aisé au départ de travailler à l’arrêt. Cela va nous permettre de nous concentrer plus finement sur nos perceptions.
Nous commencerons debout, pieds écartés, car, s’exercer à se tenir debout, les pieds joints, est plus compliqué que de s’entrainer à se tenir debout, les pieds écartés de la largeur du bassin.
Quelles informations recevons-nous dans cette posture ? Si nous portons notre attention sur l’ensemble du corps dans une perception globale, il est clair que l’axe joue un rôle majeur.
En position debout, nous pouvons sentir que le corps est emporté vers l’avant si le regard est dirigé vers le bas, et que donc la tête n’est pas bien « droite » puisque le fil qui nous relie au ciel est distendu. Regarder droit devant soi, en rentrant légèrement le menton, permet d‘étirer les cervicales, de diminuer la lordose à cet endroit et de maintenir un axe correct, une belle verticalité. On peut imaginer que l’on cherche à empiler les vertèbres les unes sur les autres.
Nous sentons aussi nettement que si la lordose lombaire n’est pas gommée, le poids du corps se déporte vers l’avant. En poussant légèrement mìng mén (4 VG, Porte de la vie) vers l’arrière comme si nous cherchions à coller notre dos au mur, nous pourrons également limiter la lordose lombaire.
Nous pouvons aussi nous apercevoir que si les genoux sont verrouillés, nos jambes se raidissent et se comportent comme deux bâtons. Nous n’avons plus « d’amortisseurs » pour absorber. Pour absorber et pouvoir réagir à bon escient, nos jambes devraient être des bambous flexibles.
Chaque élément du corps dépend, pour sa stabilité et pour ses mouvements, de la position du segment sous-jacent. Donc, si les pieds sont mal positionnés, les éléments sus-jacents – comme les genoux par exemple, en souffriront. Il faut donc être particulièrement attentif à la position des pieds au sol.
Nous pouvons tester différents placements de pieds et nous nous apercevrons que la position la plus confortable et la plus stable est de conserver les deux pieds parallèles pour que nos genoux et nos hanches s’installent selon cet alignement.
Le premier exercice sera – en position pieds écartés de la largeur du bassin et parallèles - de partir de notre position naturelle et de prendre la position axée étirée du tài jí quán, en adoucissant la lordose cervicale et la lordose lombaire et en relâchant les genoux. Nous sommes alors centrés et cultivons cette sensation de solidité en prenant le temps d’analyser nos sensations dans cette posture. Il est important d’étudier nos sensations pour mieux comprendre les réactions du corps.
Nous pourrons ensuite alterner ces deux postures, posture naturelle puis posture axée, afin d’apprendre à mieux sentir les différences entre les deux et à adopter de plus en plus naturellement une posture favorable à l’équilibre en fonction de notre propre morphologie et de nos capacités physiques.
Les genoux par exemple seront plus ou moins relâchés, il faut juste prendre garde qu’ils restent dans l’alignement des pieds et ne pas les projeter au-delà des pieds. La fonction des jambes et des pieds est de transférer jusqu’au sol le poids provenant de la base du tronc.
L’important est que la hanche, le genou et la cheville soient alignés, le corps du fémur et le corps du tibia aussi.
Les pieds sont ancrés. Les orteils sont bien en contact avec le sol. Le poids du corps se répartit également dans les deux pieds. En position debout immobile et verticale, c'est le talon qui supporte la moitié du poids du corps. Ici, le poids du corps se place harmonieusement dans tout le pied, avec un point fort sur l’extérieur et une zone allégée à l’intérieur, comme on peut le voir ci-après.
Enfin, les épaules seront détendues et basses : elles ne s’affaissent pas pour autant, elles ne sont pas rejetées en arrière, la poitrine est simplement légèrement creusée. Sur cet exercice, les bras sont naturellement détendus et placés le long du corps..
Cet entrainement permettra par la suite, et au quotidien, de trouver plus facilement et plus rapidement la posture la plus favorable au maintien de l’équilibre en station debout à l’arrêt… »
On parle le plus souvent de tête droite, mais « droit » n’est pas synonyme de vertical. On peut par exemple dans la technique « coup de poing vers le bas » ou « aiguille au fond de la mer avoir la tête « droite », c’est-à-dire dans l’axe du corps, dans le prolongement de la colonne vertébrale, elle n’est alors pas verticale dans le sens sur l’axe Terre/Ciel.
Souvenons-nous de la fable de La Fontaine : « Le roseau plie »… mais il ne rompt pas!
"Il arrive, ces temps-ci, des évènements étranges dans le monde:
On dit ceci, on dit cela.
Rien ne sert de discuter.
Mieux vaut faire un petit somme."
Un exercice que l’on retrouve dans différents enchainements de Qi Gong et qui mérite que l’on s’y arrête afin de mieux le pratiquer :
Le « tambour céleste » est l’arrière de notre crâne ! On place les mains sur les oreilles : c’est la base de la main qui obture totalement l’oreille, les doigts sont en arrière de la tête. Il faut bien appuyer afin de bien boucher les oreilles.
Les majeurs se placent naturellement au niveau de l’occiput. On pose les index sur les majeurs et d’un petit mouvement sec, on fait glisser l’index qui « claque » alors sur la tête.
Le bruit produit résonne dans la tête (même si elle est bien pleine !!!).
Cette vibration stimule les oreilles et clarifie l’esprit : on renforce le Qi du Rein et on calme le Shen. Certains y ont trouvé un meilleur sommeil, d’autres un soulagement pour leurs acouphènes, d’autres encore stimulent ainsi leur attention au moment des coups de pompe…
Après quelques battements de tambour, on décolle les mains un peu rapidement des oreilles. On entrouvre la bouche pour éviter une surpression désagréable. Et, voilà, on est tout neuf ...
... Les vacances approchent pour certains, et même ceux qui ont eu déjà l’occasion de se « dépayser » pourront mettre en pratique ces petits exercices de relaxation… surtout s’ils reviennent, épuisés de leurs séjours (et si, cela arrive : on part pour se détendre et on aimerait avoir une bonne semaine de repos quand on revient pour s’en remettre !).
Comment utiliser les gestes/moments simples du quotidien pour se détendre et démarrer sa journée bien (corps et esprit) réveillé(s) ?
Et les choses sérieuses commencent dès le matin, avant même de se lever : hors de question de bondir hors des plumes comme un pantin sort de sa boite, nous ne sommes pas, nous, montés sur ressorts !
Il convient donc de s’étirer doucement, comme un chat, on étire les pattes, les quatre ( !) pour réveiller son corps en douceur. Il n’y a rien d’urgent (que des gens pressés…).
Pour se lever, on se laisse rouler sur le côté, les genoux se replient et on peut prendre appui sur un coude pour se soulever… en douceur. On pose les pieds au sol (les deux en même temps pour éviter de se lever du pied gauche ?!).
Frotter doucement les jambes, les bras pour prévenir vos articulations que la mise en route est proche. Enfin, on se lève...
À lire ces lignes quelques-uns se disent, si je fais tout ça pour le « lever », ce n’est plus un petit déjeuner que je vais prendre, c’est un repas du soir !!! Mais non, je réponds aux caustiques qu’il n’y en a que pour quelques toutes petites minutes et que cela peut, peut-être éviter de se retrouver plié en deux au moment où l’on se penche en avant pour attraper sa brosse à dent… Savoir se détendre est essentiel!!!
Un petit massage du visage ne prend pas trop de temps non plus si on le fait en mettant sa crème par exemple.
On masse le visage à deux mains en montant par le centre, en redescendant par les côtés, puis arrivé au menton, on glisse les mains vers la nuque pour la masser…
On lisse le front avec toute la paume de main, d’une tempe à l’autre pour effacer nos petites rides soucieuses.
On masse doucement les paupières et on termine par un petit massage, avec la tranche des index, des coins de la bouche vers le haut en passant sur les ailes du nez.
Un bon brossage des cheveux (et donc du crâne) finira de vous « réveiller » et stimulera au mieux la circulation sanguine de cette zone...
Il ne reste plus qu’à sourire. Et voilà une journée qui s’annonce bien…
Le sage émet mille réflexions, l'une d'elles peut être erronée. L'imbécile émet mille idées, l'une d'elles peut être juste".
Zhuang Zi
Ce blog est a but non commercial, non lucratif. Il délivre des informations et des commentaires techniques et culturels pour les pratiquants de Tai Ji Quan et de Qi Gong ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à la culture asiatique.
Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.
https://www.taijiqigongevreux.com/
.