Quelle qu’en soit l’origine véritable, le Wing Chun fait bien partie des arts martiaux qui ont souffert lors de la Révolution Culturelle (1966-1976). De nombreux Maitres dans cet art interne/externe combiné, quittent la Chine d’alors, développant différents styles de Wing Chun.
Cependant, c’est bien le style de Yip Man qui domine et ce grâce ses anciens élèves : Bruce Lee (1940-1973) qui devient une star internationale et Leung Ting qui favorise la
diffusion du Wing Chun en structurant l’enseignement de cette discipline (uniformes, grades, diplômes…).
Les principes fondamentaux du Wing Chun sont proches de ceux des autres arts martiaux et s’appuient sur la « non force » : économie de mouvement et d’énergie, l’information qui passe par le contact est plus directe que celle qui passe par l’œil ; toujours protéger son centre en attaque et en défense ; canaliser la poussée des bras vers l’avant ; utiliser la force de l’adversaire et la retourner contre lui ; dévier la force en défense et utiliser la ligne droite en attaque (céder, renvoyer)… Gêner l’adversaire ; utiliser la masse corporelle et non la force de frappe.
Les techniques de mains sont très efficaces (Chi Sao), les techniques de jambe aussi! L'exercice au mannequin de bois , Mu Ren Zhang, est sans doute l'aspect le plus connu de l'entrainement Wing Chun. Les "jambes collantes", moins célèbres, permettent d'éviter balayages et autres tentatives adverses... désagréables!
Les armes de prédilection du Wing Chun sont celles qui correspondent à ses origines Hakka. Ce peuple vivait au bord des lacs et des mers du sud de la Chine, où pulullaient les bateaux et les jonques .
On y pratiquait le commerce en général et
en ... particulier (sur les "bateaux fleuris" ou "bateaux à lanternes rouges"... qui n'étaient pas les derniers contrairement à leur dénomination!). En cas de mésentente, on utilisait "la
perche fleur de prunier", longue de 4 mètres, elle servait à faire avancer le bateau... et l'on peut se poser la question de savoir si les gondoliers vénitiens savaient aussi bien s'en
servir en cas de "conflit"... à l'ombre des ponts du Grand Canal!
La paire de couteaux papillons avait aussi ses adeptes: il s'agit en fait d'une paire de sabres d'appontage pour que les (faibles) femmes puissent dénouer sans force les noeuds marins ou trancher les amarres en cas d'urgence! En dehors de ce contexte, on appréciait leur petite taille qui les rendait facile à dissimuler. Le commerce, quel qu'il soit, mais surtout clandestin, n'étant pas forcément de tout repos, ces outils, détournés, pouvaient devenir des armes redoutables!