Il est parfois étonnant de s’apercevoir que nos bras, nos jambes, notre corps se meuvent… indépendamment de nous ! À croire qu’ils ont une vie propre et que notre tête ne dirige plus rien !!!
Dans la vie courante, notre corps obéit sans que l’on ait de gros efforts à faire. Mais quand il s’agit de reproduire exactement un mouvement ou une technique précise, on se sent empoté et notre cerveau patine… Pourquoi ?
Parce qu’on enlève le pilotage automatique et que l’on passe au vol libre ! Le mouvement est un prétexte à la prise de conscience de soi.
Mieux nous percevons notre corps dans l’espace, plus nos mouvements sont fluides, harmonieux. Prendre conscience, c’est « prêter attention à l’expression sensorielle que procurent les mouvements afin de créer de nouveaux circuits nerveux ».
Le premier pas est donc de prendre conscience de son corps et de savoir comment il « marche » : un découpage (au sens figuré !) en zones peut nous aider à comprendre.
On part du bas et l’on distingue une partie qui va des pieds aux genoux : voilà la zone en contact direct avec le sol, celle qui prend en charge le poids du corps.
Il sera donc très important d’apprendre à sentir comment sont posés ses pieds, où se trouve le poids du corps, comment il est réparti (au centre du pied, en avant, en arrière… sur les deux pieds de façon égale, plus à droite qu’à gauche…). On veillera à garder l’alignement entre pied et genou afin de protéger ses articulations… La sensibilité est la caractéristique de cette zone.
Des genoux au Dan Tian (sous le nombril, notre « centre ») s’ouvre une zone source de puissance à la fois centre de gravité et centre d’énergie. Il est souvent difficile de sentir son centre de gravité, en général quand on en prend conscience c’est qu’il n’est plus… central et que l’on commence sérieusement à prendre de la gîte.
En hau,t on peut considérer une zone qui définit l’alignement du corps. C’est ici que tous nos petits muscles abdominaux et dorsaux ont un rôle à jouer ,pour nous aider à avoir une bonne posture et que la colonne vertébrale maintient une verticalité correcte. C’est ici aussi que se place la respiration (Je rappelle qu’il est vivement déconseillé de pratiquer en apnée : Le « Grand bleu » a très mal fini sa carrière).
Au sommet, la zone de l’intentionnalité, des sens on voit, on entend… on perçoit… et de là partent les principes du mouvement (en principe). Voilà le pilote.
Ce ne sont là que de grandes lignes.
Une question se pose encore : Comment arriver à prendre conscience de son corps dans l’espace, comment « sentir » ce qui se passe en mouvement ?
Il faut prendre le temps de faire et refaire un mouvement pour analyser ce qui se passe et apprendre à contrôler le mouvement. Si on sent son mouvement, on pourra le modifier, l’améliorer.
On peut travailler par segments, sur des choses simples. C’est le sens des exercices dans lesquels on ne s’occupe que des jambes et des pieds » par exemple : on peut mieux se concentrer et vérifier que l’on est bien le chef, que l’on maitrise la situation. Et puis il faut savoir être patient avec soi-même, s’accorder quelques « dérapages incontrôlés », s’y remettre et surtout apprécier ses progrès. La qualité d’un mouvement peut se définir en termes de fluidité et de dépense minimale d’énergie pour une efficacité maximale.
… Et après, on peut tout faire (voir photo pour rêver)…. Ou presque !