Cette semaine un seul et long article sur quelques points clés. Dans la pratique du Tai Ji Quan, il est important d'avoir une
posture correcte. Nous allons vérifier si tout est "aux normes", du haut en bas...
La
tête se tient droite
et stable, le menton légèrement rentré, comme si la tête était tenue par un fil venu du ciel (ou comme une miss France qui porte un livre sur sa tête?). L’esprit est présent,
clair, le cerveau fonctionne.
La nuque est droite mais relâchée, on tire un peu sur le fil accroché à Baihui, on ne se crispe pas, on ne fait que gommer la lordose cervicale . Les yeux regardent à l’horizontale, naturellement (toujours le syndrome miss...).
La langue est posée sur le palais, le contact produit de la salive qui est la quintessence des liquides du corps, précieuse, (Jing Ye). Elle nourrit le corps, (contrairement à la transpiration, qu’il faut évacuer (Han) pour éliminer les toxines).
Les 2 épaules sont relâchées, baissées, souples, elles retombent, naturelles, légèrement orientées vers l’intérieur, (pas au "garde à vous" !) pour que l’énergie passe les articulations sans blocage, il n'y a alors pas de tension, ni dans la poitrine, ni dans le dos. Tout est équilibré et disponible. On ne ressent aucune fatigue.
Les 2 bras sont légèrement arrondis, remplis, « peng », les coudes ne touchent pas le corps,
l’espace entre les 2 fait passer l’énergie et donne de la présence. c'est un peu comme si je défendais "mon" espace...
Les coudes sont relâchés, suspendus, l’articulation n’est pas visible, il n'y a pas d'angles. (Allez y, on essaie, tout de suite!)
Les mains sont naturelles, en « prise de tête » ( non, cela ne veut pas dire que le Tai Ji Quan est une "prise de tête", cela signifie que les mains sont naturelles, comme si on venait de les poser sur son crâne. Ainsi l’énergie peut atteindre le bout des doigts. Si les mains poussent, le poignet se casse, l’esprit va en bas de la paume qui pousse ou frappe. Les doigts restent naturels.
Le buste est vertical, ainsi l’équilibre est bon
pour aller où l’on veut, quand on veut. La position centrale est stratégiquement la meilleure pour pouvoir dégager de n’importe quel côté sans être déséquilibré. Cependant, selon le mouvement, il
faut bien respecter le "plein" et le "vide", le yin et le yang, tout en conservant le corps vertical.
La poitrine est légèrement rentrée, pas bombée (du genre: "c'est moi le plus beau!"), pour que le Qi aille dans le dan tian, sinon le Qi monte et le haut du corps est lourd alors que le bas du corps est léger et sans racine.
Le dos est droit, on se tient "comme un sapin (de Noël?)", pour que le Qi puisse remplir le dos et rayonne vers les côtes : le Qi se diffuse à
partir de la colonne vers les mains, les pieds.
Les hanches sont relâchées, on est souple et disponible. Toutes les forces passent par là sur le chemin de la terre vers le ciel.
Les fesses ne sont pas sorties ! Le bassin légèrement basculé, s’il y a cambrure (on gomme la lordose lombaire), il y a perte d’énergie, rupture du circuit énergétique.
Les jambes sont présence et stabilité, le Qi et le sang y circulent librement, la force part du talon, remonte par les articulations vers le haut.
Les genoux sont droits, jamais décalés par rapport aux
orteils, sinon vos articulations ne vont pas apprécier!
Les pieds "accrochent" le sol , ils sont notre
ancrage; ce sont les racines de l’arbre (que nous sommes). Ancrage est un mot clé. Notre équilibre en
dépend!
Vous me direz: "Si je dois vérifier tout ça avant de me lancer, je
ne vais jamais démarrer!" , mais en réalité le plus souvent le corps se cale tout seul, il n'y a qu'à être attentif à certains paramètres. Tout va ensemble, le corps est une entité.
Si la posture est naturelle, confortable, alors elle est correcte. Si elle convient à notre morphologie,
c’est (presque) la bonne.
La base : c’est l'axe Terre/Ciel: Racines / Bai Hui.