Comment expliquer une chose complexe : mais par le biais d’une image, bien sûr ! Et dans ce domaine nos amis chinois sont des maitres.
Vous connaissiez l’aiguille au fond de la mer… Il en est une autre, perdue dans le coton… ne faites pas cette bobine!
On vous dira, pour définir notre discipline, que le Tai Ji Quan est l’art de concilier force et souplesse, puissance et douceur…
Pour ce faire, l’image de « l’aiguille d’acier dissimulée dans la balle de coton » est utilisée pour éclairer le concept. Mais si cette citation (de Yang Chen Fu 1883-1936) est connue, encore faut-il –pour pouvoir mettre en pratique cette notion- essayer de mieux comprendre dans le détail ce que l’on peut faire ressortir de cette image. Xiao Long vous livre sa version :
Vu de l’extérieur, le déplacement en Tai Ji Quan est doux, les techniques s’expriment souplement… Ce « coton » n’est qu’une enveloppe, cela ne signifie en rien que le pratiquant est un grand mollasson caoutchouteux (poulpe, pour rester dans le registre marin)…
Car si les membres se meuvent « comme des algues dans l’eau » (breveté Xiao Long), le centre, lui est solide : l’aiguille, l’axe du corps est stable, fort. Le corps est uni autour de cet axe et c’est en cela que réside sa force.
Ainsi, le pratiquant économise son énergie et ne s’épuise pas dans de grands mouvements violents. Cette énergie conservée dans le centre n’en sera que plus efficace lorsqu’elle sera déployée au dehors, au bon moment, de la bonne façon, au bon endroit : l’aiguille pique avec précision. Un petit noyau « atomique » en quelque sorte, concentration puis expansion.
« En accumulant la douceur, on développe la dureté » Gu Liuxin.
Dans la pratique, cet effet ne peut se réaliser que si la posture est correcte. Le corps doit se déplacer en harmonie (et pas une main par-ci, un pied par-là, façon puzzle…). La détente, l’élasticité, la « résilience », une respiration correcte sont nécessaires.
Pour que ce concept ne reste pas une grande nébuleuse… Il n’y a plus qu’à… expérimenter !?