Le cheval est bien mieux loti que le malheureux tigre, malmené par les pratiquants de Tai Ji Quan comme cela n’est pas permis (on tire à l’arc sur lui, on le chevauche, on lui frappe les oreilles !!! Il ne fait pas bon être un tigre…
Le cheval bénéficie d’un traitement de faveur : on caresse sa crinière, on sépare sa crinière, il se repose à l’écurie (Dao Yin)… Bref, on le bichonne !!! Il ne peut qu’être bien dans son assiette.
Il est symbole de réussite, de persévérance, de vitesse (à ce sujet
d’ailleurs « Ma Shang » -à cheval- signifie immédiatement !). Sa vaillance et son endurance sont exemplaires.
7ème animal du zodiaque chinois, les associations sont nombreuses : Considéré comme Yang, on l’associe au sud… Mais il est dit aussi que le cheval est né de l’essence de la Terre au cours de la 12ème lune : il devient alors un mélange du Yin et du Yang.
De nombreuses légendes font du cheval un animal exceptionnel ( il faudrait avoir des œillères pour en douter). « Les chevaux célestes » dotés d’une longévité inouïe pouvaient la communiquer à leurs cavaliers… Le cheval « Dragon Rouge » pouvait parcourir mille lis (500km) par jour, et « Rapide comme l’éclair » est bien connu aussi, sans parler des 9 coursiers du Roi Wen des Han…
Le bouddhisme chinois n’est pas en reste et a aussi misé sur un bon cheval : Ce cheval là aurait porté à travers toute l’Asie Centrale les écritures sacrées et se serait arrêté un jour à l’endroit où l’on décida de bâtir le « Monastère du Cheval Blanc » (an 61 ou 64 ?).
Il n’est pas rare de voir un groupe de 8 chevaux représentés sur des gravures, on les trouve aussi en porcelaine, en jade, etc… Ces 8 chevaux, non harnachés, adoptent 8 postures différentes et l’un d’eux est toujours montré se roulant sur le dos. On parle de l’attelage des 8 chevaux du roi Mu des Zhou qui grâce à ses 8 coursiers serait allé jusqu’au royaume de la Déesse Mère d’Occident (selon le « Mu Tianzi Zhuan » roman du 4ème siècle avant J.C).
D’autres y voient une allusion au Zhuang Zi :
« Les chevaux, quand ils vivaient libres dans la prairie, broutaient l’herbe et buvaient de l’eau. Quand ils étaient contents, ils croisaient leurs cous pour se frotter l’un contre l’autre ; quand ils se fâchaient, ils se tournaient dos à dos et se donnaient des ruades. C’était ce qu’ils savaient faire. Mais quand on se mit à les atteler et à les harnacher, ils apprirent à être fourbes, à s’emballer, essayant de se débarrasser du mors et des rênes ».
Et... On peut y voir encore une allusion aux 8 Vents, émissaires de divinités supérieures…
Bref, nous allons nous arrêter là pour cette fois… « Qui veut voyager loin ménage sa monture »… Il faudrait quelques articles de plus pour venir (presque) à bout de ce thème !
Mais Xiao Long, qui n’est pas un mauvais cheval (??!), vous propose la lecture de la légende chinoise du Cheval Blanc.