Né à Brest en 1878, cet étudiant en médecine mérite qu'on s'intéresse à sa trajectoire. Entré dans la Marine, alors qu'il n'aime pas
naviguer, il met à profit les escales pour partir à la découverte des terres où il accoste. Voyageur dans l'âme, nous ne nous attarderons que sur ses séjours en Chine. Amateur d'art et poète à
ses heures, il découvre la Chine en 1908: il y soigne les victimes de l'épidémie de peste en Mandchourie. Il s'attache à ce pays et décide en 1910 de s'installer en Chine avec femme et enfant! Il
pensait y devenir interprète...
En 1910, il publie, à Pékin, "Stèles", puis entreprend dès 1912 des recherches archéologiques consacrées aux monuments funéraires de la dynastie Han. Il faudra tout de même attendre 1972 pour que son travail soit publié sous le titre "Grande statuaire chinoise". Son approche de la Chine est assez atypique pour l'époque, il porte un regard particulier sur la Chine, loin de la vague "exotique" qui déferle alors sur l'Europe. Pour lui "un voyage au loin n'est qu'un voyage au bout de soi-même". En Chine lorsque l'Empire mandchou s'effondre, il voit le déclin de cette civilisation millénaire et la nécessité de recentrer l'attention sur la source, le coeur de l'identité chinoise.
La plupart de ses oeuvres ont été publiées après sa mort:
"Orphée Roi", "Equipée: de Pékin aux marches tibétaines", "Voyage au pays du réel", Lettres de Chine"..... Il quittera la Chine fin 1917 et tentera de créer en France un centre culturel extrême
oriental en 1918. A l'image de sa vie et de ses productions littéraires, hors normes, sa mort est assez particulière: sa femme le retrouve un beau jour de mai 1919 dans la forêt de Huelgoat, un
exemplaire d'Hamlet à la main...
DEPART
Ici, l'Empire au centre du monde.La terre ouverte au labeurs des vivants. Le continent des Quatres-mers. La vie enclose, propice au juste, au bonheur, à la conformité.
Où les hommes se lèvent, se courbent, se saluent à la mesure de leurs rangs. Où les frères connaissent leurs catégories: et tout s'ordonne sous l'influx clarificateur du Ciel.
Là, l'Occident miraculeux, plein de montattgnes au dessus des nuages; avec ses palais volants, ses temples légers, ses tours que le vent promène.
Tout est prodige et tout inattendu: le confus s'agite: la reine aux désirs changeants tient sa cour. Nul être de raison jamais ne s'y aventure.
Son âme, c'est vers Là que, par magie, Mou-wang l'a projetée en rêve.C'est vers là qu'il veut porter ses pas.
Avant de quitter l'Empire pour rejoindre son âme, il en a fixé, d' Ici, le départ.