7 janvier 2012
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Xiao Long hante les musées en ce moment! Ses petites pattes de dragon l’ont porté jusqu’au Musée des arts asiatiques de Nice
et il ne l’a pas regretté !!!
Voilà un « petit » musée qui vaut bien des grands et propose jusqu’au 14 mai 2011 une exposition sur les enfants
de Chine, en collaboration avec le Musée Guimet, qui proposait il y a peu une exposition similaire.
Du IVème siècle jusqu’à l’époque maoïste une multitude d’objets et de pièces vestimentaires témoignent de la place
importante de l’enfant dans la culture chinoise, qu’il soit empereur ou paysan en puissance.
Il faut dire que la mortalité infantile était particulièrement élevée en Chine et que bien longtemps le nombre d’enfants,
de fils en particulier, était primordial pour l’économie familiale, la survie du nom, du clan et la survie tout court… L’enfant n’est que « bulles à la surface de l’eau ou bougie dans le vent »
disait un praticien chinois du XVIIIème. Tout était donc valable pour protéger les jeunes enfants…
Jusqu’à l’âge de 7 ans l’enfant devait être protégé des esprits malins et
mauvais qui ne rêvaient que de l’emporter au loin : ces esprits (Gui) n’étaient pas très futés (bien que malins….) et on pouvait les berner facilement (ils n’avaient pas pu lire cet
article) :
On ne donnait pas de vrai prénom aux enfants et on les affligeait d’un surnom dépréciatif, un « nom de
lait » : les esprits néfastes ne s’attaquaient pas au « Petit Chien », ni à « Petit idiot » ou à « Parasite » (Eh non, ce n’est pas une plaisanterie !!!). Ils
n’en valaient pas la peine !
(Ainsi donc si votre enfant fait des bêtises et qu’un « Sombre Abruti » vous échappe, sachez que vous le
protégez en réalité… et qu’il n’y a là aucune brimade !)
Il existait aussi des colliers talismans, ornés de formules et motifs auspicieux. En forme de cadenas, ils devaient
littéralement verrouiller l’âme encore volatile de l’enfant à son corps.
On équipait les enfants de bonnets, de collerettes, de chaussons colorés et à l’effigie d’animaux protecteurs
comme le tigre par exemple. Des serpents et des scorpions brodés sur les tabliers pouvaient aussi repousser ces esprits. (Plus élégants tout de même que les ridicules bonnets à gros pompons que
certains d’entre nous ont pu connaître… sans parler des super cagoules en laine que l’on mange de l’intérieur !) Toujours dans le but de leurrer les
mauvais esprits, les cheveux des enfants étaient rasés presque totalement, ne laissant que quelques mèches qui devaient représenter des « cornes » et les déguisaient en petit animal …
Bref, ces braves petits étaient entourés et « chouchoutés » afin de passer le cap de la petite enfance sans
dommages.
Si vous avez la chance de passer par là, profitez donc du soleil niçois et allez admirer ces petites chaussures… et ce
cocon de ver à soie "déguisé" en tigre avec lequel on jouait comme avec un "culbuto"...
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« Enfants de Chine »
Published by Xiao Long
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ARTS