Un peu de légèreté dans ce monde de brutes… Si nous parlions cerfs-volants. Il est depuis bien longtemps considéré comme un jouet typiquement chinois.
Nous ne parlons pas des cerfs-volants qui vous rasent les moustaches à toute pompe sur les plages
landaises : ceux-là sont les F1 de la catégorie !
Nous parlons des cerfs-volants traditionnels, armature bambou et jolis décors peints. Cette activité apaisante qui combine contemplation et…sport (tout de même).
Autrefois, on lançait des cerfs-volants pour chasser les mauvais esprits ou éliminer les maladies. On fait allusion à ces pouvoirs magiques dans le roman classique « Le rêve du pavillon rouge ». Une fois emporté vers le ciel, on en coupait le fil et la maladie, l’esprit mauvais était emporté au loin... Pour cette raison, il ne faut jamais ramasser un cerf-volant « évadé », ce serait prendre à son compte les esprits malins qu’il transporte…
L’origine de ce « jouet », remonterait au IVème siècle d’après certains textes chinois. Ce serait l’invention d’un peuple de pêcheurs et navigateurs du sud-est asiatique.
Il semble que les chinois aient, au départ, utilisé le cerf-volant pour envoyer des signaux ou des messages en temps de guerre. On y fixait parfois des harpes éoliennes pour effrayer l’ennemi et lui faire croire que de mauvais esprits allaient s’attaquer à lui !
Marco Polo raconte aussi que certains cerfs-volants étaient si grands qu’ils pouvaient soulever un passager !
Sous les Tang, on associa aux cerfs-volants des lanternes, cylindres de bambous enveloppés de gaze et de papiers multicolores pour éclairer la nuit. Certaines lanternes, décorées par des artistes de renom coûtaient très cher ! Mais il y eut à plusieurs reprises des interdictions pour ces cerfs-volants/lampes d’ambiance, car elles s’égaraient quelquefois dans la nature et grillaient quelques champs ou quelques maisons…
De nos jours, dans certaines régions, on abandonne des cerfs-volants dans le ciel, parfois ce des lanternes, pour rendre hommage aux défunts lors de la
fête de Qing Ming Jie. On espère ainsi que le défunt recevra un message.
Aujourd’hui, le cerf-volant traditionnel est toujours fait de bambou, de tissus peints de motifs, de symboles… beaucoup représentent des animaux. Le crabe éloigne les esprits maléfiques, la chauve-souris évoque le bonheur parfait… l’hirondelle dodue représente la longévité, plus « mince », elle symbolise la féminité ( !!!?).
C’est décidé ! Ce weekend, je construis mon cerf-volant !
On distingue trois étapes : l’armature se construit en premier comme on s’en doute… puis on colle la soie ou le papier et enfin, on le peint !
Le bambou est libéré du vernis de son écorce, puis taillé et courbé (grâce à la chaleur d’une lampe à alcool…), en refroidissant, il gardera la forme imposée. Puis on le fend en deux pour que les ailes par exemple, soient parfaitement symétriques. On ligature, on colle les pièces. Puis on humidifie la soie, on la tend sur l’armature, elle se rétractera en séchant et épousera parfaitement la forme voulue. Il n’y aura plus qu’à le décorer ! Bon, finalement, il vaut peut-être mieux l’acheter tout fait ?
Chaque année à Wei Fang, la « capitale » du cerf-volant, est organisé un grand festival. Plus de 100 000 passionnés s’y retrouvent…