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9 mai 2021 7 09 /05 /mai /2021 16:52

Mais qu'est-ce que c'est que ça?
         C'est un jeu d'enfant!


Tui Shou signifie poussée de mains (tui = pousser, shou = mains).
C'est un exercice à deux dans lequel il s'agit de prendre contact avec le partenaire, de le suivre et de "l'écouter".
On peut prendre contact à une main ou à deux mains: dans ce cas, une main se pose sur le coude du partenaire et l'autre sur son poignet. Quand on dit "prendre contact", cela signifie bien la légèreté: on ne saisit pas ...


Suivre son partenaire signifie que les mains servent "d'antennes", on sent ce que l'autre veut faire, où il veut aller et on le suit en restant collé, c'est à dire en restant en contact permanent avec lui. On "l'écoute". "Suivre" veut bien dire suivre... On n'essaye pas à toute force de faire faire à l'autre ce que l'on veut. Et "écouter"veut bien dire écouter, l'esprit libre et non pas en train d’imaginer un scenario qui va prendre l'autre en défaut (du genre: "Je veux qu'il fasse ça, pour que je puisse placer ça, alors je vais faire ça...")

 Le corps comme l'esprit doivent être disponibles.
 

Ces exercices font partie intégrante du Tai Ji Quan et il est bien dommage qu'ils soient souvent absents des cours...

En réalité, le plus souvent, les élèves ne voient pas le lien entre exercices à deux et forme. Ils ont l'impression que ce qui est important c'est de faire et refaire la forme seule.

Mais, c'est quoi une forme? Si c'est juste une chorégraphie , un enchainement de mouvements mémorisé, alors ce n'est pas vraiment une forme... On peut mémoriser aussi un enchainement de step, on peut mémoriser un enchainement de danse bretonne ... Ce ne sont pas des formes.

 Ce qui fait la différence, c'est l'arrière plan "martial" , autrement dit: nous ne sommes pas seuls, nous inter- agissons, il y a une "ombre" qui nous répond à chaque technique, les mouvements ont une consistance, ils ont un sens.

Mais, me direz-vous (si, si, je vous entend bien...) pour cela alors, il y a les applications martiales, pas besoin de Tui Shou! Oui, bien sûr, mais... Lorsqu'on réalise une application martiale, il n'y a pas ce "flux" que l'on trouve dans le Tui Shou et que l'on trouve dans la forme. 

C'est une expérimentation du Yin Yang , de la transformation, une recherche constante d'équilibre, de bon enracinement,...

Ces exercices permettent de développer des sensations qui aideront à la visualisation, qui rempliront nos mouvements de sens.

Dans le cadre de la pratique du Tai Ji Quan, ces exercices commencent simplement et certaines choses peuvent même être travaillée en solo avant de travailler à deux.


On peut l'envisager comme un jeu: essayer de déstabiliser le partenaire amicalement en trouvant son point faible (et on s'amuse tout en apprenant beaucoup sur soi!).

C'est l'exercice que Me Yuan appelle "le jeu en Ji", face à face, les mains en Ji, en contact avec le partenaire, pieds parallèles, axe tenu, dos rempli... Il faut ajuster sa poussée sans dépasser sa propre limite et essayer que l'autre aille au delà de ses limites à lui, pour se dérober et le laisser passer. On peut apprendre ainsi à rester vigilant, à rester souple, enraciné, à utiliser la taille...


On peut choisir une pratique relaxante, un contact léger (pas simple non plus: léger ne veut pas dire mollasson!), sans décoller,  pour dépasser  les tensions physiques, détendre le mental... (c'est une forme de lâcher-prise et c'est bien agréable aussi...). Cet exercice demande une bonne concentration pour que le "mouvement" des mains ne devienne pas un automatisme, où "ça" tourne sans nous! Lâcher prise ne veut pas dire qu'on a  la tête ailleurs ou qu'on dorme debout...


 

On peut choisir de pratiquer le martial ou la compétition:

Le Tui Shou peut devenir  combat (mais cet aspect ne nous concerne pas vraiment, Xiao Long est profondément pacifique...)

C'est un autre chapitre, ce que l'on peut voir en compétition, en combat est souvent déformé et il faut parfois chercher loin pour y retrouver les principes de base... Le concurrent cherche la victoire, l’efficacité et il peut y avoir de la casse... Il y a souvent beaucoup d'agitation.

 En stage de Tui Shou, mon maitre disait: "Le premier qui bouge, perd" et pour avoir eu la chance de "Tui shouter" librement avec lui - bien trop rarement, je sais que le contact léger, le calme, l'attente sont bien plus redoutable que l'agitation. Pour moi, le Tui Shou , c'est ça. Le calme, la finesse, le ressenti, l'écoute, la disponibilité. Le corps est prêt, l'esprit est prêt et peuvent agir ensemble spontanément.

 

 C'est gentil de raconter tout ça, mais, on fait quoi si on n'a pas de partenaire!!!

Je crois que c'est un problème que nous avons tous eu , à un moment ou à un autre...

Lorsque j'ai posé cette question , on m'a répondu: "Il faut former ton partenaire". D'accord, je vois...

Mais avant de pouvoir le former, il faut le trouver! Il faut trouver une personne qui a envie de découvrir cet aspect du Tai Ji Quan, qui a compris que c'est un facteur de progression dans son "cursus" de pratiquant. Un curieux avec lequel on s'entend bien .

Ensuite, il va falloir assister à des stages avec un bon professeur. Si possible en y allant déjà à deux, car deux mémoires valent mieux qu'une (quand on sort du stage, on sait encore bien des choses, mais on oublie extrêmement vite de nombreux détails...

Conseil:

A l’issue du stage - même si vous ne savez plus comment vous vous appelez- filmer les exercices que vous avez retenus en faisant des commentaires. Ce sera votre base de travail, votre pense-bête.

 Reprenez ces exercices le plus rapidement possible, pas forcément dans une salle de pratique, il n'y a pas besoin de beaucoup d'espace, votre salon, votre jardin, votre garage feront l'affaire (OK, le garage, c'est pas glamour... mais ça a son utilité!).

Ensuite c'est la pratique... Il faut faire, refaire, réfléchir de moins en moins, se détendre , prendre confiance... refaire un/des stages quand on est plus à l'aise et poursuivre et continuer... Xiao Long appelle ça "les heures de vol".

C'est bien au début d'avoir toujours le même partenaire car on apprend à se connaitre, on se détend plus facilement, il y a un vrai travail de recherche à deux. Il ne faut pas se sentir jugé, il faut être en confiance.

Plus tard, il est intéressant de changer éventuellement de partenaire, mais je ne suis pas trop pour le papillonnage quand on fait ses premiers pas. Chaque partenaire est différent et s'adapter demande un esprit libre- qui ne l'est pas vraiment lorsqu'on débute.

 Bref!...

Essayez (essayer, c'est l'adopter...)

Jouez! (ne vous prenez jamais trop au sérieux ... quoiqu'il arrive, il n'y a pas mort d'homme!)... ne vous prenez pas la tête!!!

                                     


 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN

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Si vous voulez pratiquer le Tai Ji Quan ou le Qi Gong, allez sur le site de l'association Feng yu Long où vous trouverez toutes les informations nécessaires.

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