Le mouvement n'est pas très complexe, d'autant plus que si vous avez appris les formes pédagogiques 8 ou 16 mouvements, cette technique est déjà connue.
On commence cette fois par brosser son genou gauche, la main gauche passe en arrondi devant le genou en question (on peut s’y entrainer au jardin après avoir biné les plates-bandes !!!). On pousse face à soi de la main droite.
Il suffit de vérifier:
*que le corps reste vertical tout au long du mouvement (penser au fil attaché à Bai Hui, les 100 réunions),
*que le genou ne dépasse pas les orteils en finition du pas de l’archer, gong bu (le poids du corps plus en avant – 70%- et non pas un gong bu "d'occasion" avec poids trop au milieu... du genre méfiant !)
*que les épaules soient détendues, les coudes relâchés... même en poussée, les articulations ne se bloquent pas, les épaules ne montent pas.
*On reste attentif à la transition entre les « brosser de genou » : la main qui va pousser monte bien latéralement jusqu’au niveau du visage, l’autre main au niveau du coude de ce bras levé. Pas de ballon tout rond ici !
Puis on reproduit cette technique encore deux fois.
Pour rendre cette technique plus vivante, on peut visualiser son application. Par exemple, on peut imaginer que la main qui brosse bloque et dévie une attaque de poing ou de pied, ce qui donne un peu de contenu au mouvement de balayage latéral. L'autre main peut pousser ou frapper l'épaule d’un partenaire (si l'attaque est croisée) ou le frapper au plexus, ce qui peut aider à conserver la main à un niveau correct et logique (et on y va en douceur tout de même surtout si l’on tient à conserver son partenaire encore quelques temps…).
On peut aussi envisager un trajet énergétique diagonal qui partirait « de la racine », le pied arrière- et se prolongerait vers le haut du corps et la main qui pousse- via la taille- par exemple.
Ou on peut porter son attention sur l’axe vertical Terre/Ciel en tirant sur Bai Hui tout en conservant les deux pieds « racines » bien collés au sol.
On peut aussi se concentrer sur l’axe horizontal avant/arrière : dos rempli, main en poussée…
Question de feeling tout ça… à expérimenter…
SHOU HUI PIPA
🎼Êtes-vous doué pour la musique ? C’est ce que vous allez découvrir en réalisant le pipa (琵琶; pinyin: pípá). Pour jouer de ce "luth", il faut être précis...
À l’issu du brosser de genou, on a la main droite devant qui pousse, la main gauche en bas, latérale, qui a dégagé un bras ou un pied… Le pied gauche est en avant, le pied droit en … arrière ! (soupir – pause).
On fait un demi-pas (on s’économise, un demi seulement, pas un entier : les deux pieds seraient trop proches et il y aurait un déséquilibre à la clé … de sol ? sur lequel on risquerait bien de finir !).
En même temps, la main droite qui était en train de pousser en avant se déplace légèrement, toujours vers l’avant, prolongeant le précédent mouvement de poussée, comme si on allait chercher le bras d’un partenaire. Le poids du corps se trouve donc sur la jambe gauche. Le pied droit avance d’un demi-pas et se repose…
Puis, je prends appui sur la jambe droite (arrière) et je « m’assois », dos bien vertical, tout en ramenant la main droite (en fait, c’est la torsion de la taille qui fait se déplacer le bras), le coude au niveau de la hanche droite. Le bras gauche suit naturellement, il monte et vient se placer la main à hauteur des yeux pendant que le pied gauche se libère et se repose au sol par le talon, pointe de pied levée .
Les mains sont en position pour « jouer du pipa », main gauche en haut, main droite au niveau du coude gauche et elles exercent virtuellement une pression sur un bras invisible (pas de danger !) : la main gauche vers le haut, la main droite vers le bas. Ainsi les mains ne peuvent être trop "proches" l'une de l'autre, puisqu'elles doivent tenir compte de l'espace entre le poignet et le coude.
Bref, on exécute une clé (de fa cette fois ?), mais avec un bémol : on ne fait qu’imaginer un partenaire.
Le pied gauche se replace devant, sur le talon. Ce talon peut servir à bloquer le pied du partenaire ou… plus mélodieux, à lui écraser consciencieusement les orteils?).
Ces applications ne sont que des suggestions, il en existe toute une gamme, l’essentiel est de pouvoir en imaginer une sans fausse note ! Ou « Hymne à la joie », de les tester avec un partenaire.
La respiration suit la règle, préparation du mouvement en inspiration, expiration pour la finition de la technique.
🎶
NB : la technique SHOU HUI PIPA se réalise différemment selon la forme :
Dans la forme 16, la main droite est sur l’arrière (finition du tan bian – simple fouet), alors que dans la forme 24, la main droite est placée devant, en finition du « brosser de genou » (lou xi ao bu).
Prochain épisode, on s’occupe des singes !!!