Si vous aimez les films chinois, vous ne pouvez passer à côtés des productions de la Shaw Brothers !
Il n’y en a pas que des bons … d’accord… mais il y en a aussi des bons !!!
Les studios :
Dans les années 20, quatre frères décident de créer leur société (« l’Unique ») et de se lancer dans le cinéma… et avec succès… du moins jusqu’à ce que la censure passe par là (les films d’arts martiaux n’étaient plus franchement au goût du jour…) puis l’occupation japonaise (1939)… bref, les studios ferment alors. Mais ces pionniers n’avaient pas dit leur dernier mot et après la guerre (la seconde- mondiale), leur société prend le nom de « Shaw and sons » et s’installe à Hong Kong. La concurrence est rude et… finalement un des frères, Run Run Shaw, jusqu'alors chargé de la distribution dans le sud-est asiatique, s'installe à Hong Kong pour fonder une société distincte, la Shaw Brothers, en 1958.
Run Run Shaw :
Il fait l’acquisition de terrains considérables sur lesquels sont construits des studios, des décors, une école d’acteurs... et engage des centaines d’acteurs et techniciens. Une entreprise monumentale !
Run Run, décédé en 2014 à l’âge de 106 ans (!!!), est une des figures les plus connues dans l’industrie du divertissement asiatique et a bien mérité son étoile sur l’avenue des stars de Hong Kong.
Au début sont produits beaucoup de drames historiques, des comédies musicales. Grâce au succès de films comme L'Ombre enchanteresse (1960) de Yang Kwei Fei (1962) ou de La Reine diabolique (1963), le cinéma chinois finit par se faire connaitre à l'international.
L’HIRONDELLE D’OR :
Dans les années 60, le studio se tourne vers le Wu Xia Pian (le cape et d’épée à la chinoise en quelque sorte…). Les films d’arts martiaux ont de nouveau droit de citer. Pour les amoureux du « vintage » (d’autres, mauvaises langues de Dragons aigris diraient « kitsch » !), Xiao Long vous conseille « L’hirondelle d’or » avec Cheng Pei Pei. Pour ceux qui ont l’œil, Jackie Chan, 12 ans à l’époque y joue un petit rôle !
Un délice… Une jeune femme « chevalier » sans peur et sans reproche (la gentille) cherche son frère, haut fonctionnaire de l'Empire enlevé par une bande de brigands (les méchants) menée par Tigre Face-de-Jade… On est encore proche de l’esprit de l’Opéra chinois et on peut y trouver des faiblesses, c’est sûr, les techniques actuelles nous ont rendus exigeants et pourtant, ce film a un charme certain…
Cheng Pei Pei :
Cheng Pei Pei est « La reine du Wu Xia Pian », c’est le surnom qu’on lui donne : issue de l’école de la Shaw Brothers, où elle apprend la danse et la comédie dès l’âge de 16 ans, elle tourne de nombreux films et devient réellement une star en 1966 avec ce rôle de l’Hirondelle d’or qui va transformer cette ballerine en… artiste martiale.
Le réalisateur apparemment pensait que si l’on sait danser, on sait aussi se battre… Ce lien entre danse et art martial est fréquent en Chine où de nombreux artistes martiaux ont été formés par l’Académie d’étude du théâtre chinois (Peking opera scool) comme Sammo Hung ou Jackie Chan…
Elle partira dans les années 70 aux USA et après une petite éclipse renouera avec le cinéma : c’est elle Jade la Hyène dans le célèbre « Tigre et Dragon »…
Et il y a même une suite, au titre sans véritable surprise : « Le retour de l’hirondelle d’or ».
Après ce film, les studios connaitront alors de nombreux autres succès avec principalement trois grands réalisateurs Chang Cheh (« Le justicier de Shanghai » / « Un seul bras les tua tous »…) Chu Yuan (« Le poignard volant »/ »Le tigre de Jade »…) et Liu Chia Liang (« la 36ème chambre de Shaolin » à voir…)
Bref, quelques heures agréables en vue … pour cet hiver ? au coin du feu avec une tasse de thé - chinois bien sûr (en cette saison, Xiao Long vous conseillera un Wu Long ou un Pu Er…)