La posture de préparation et d’ouverture est fondamentale.
C’est le commencement, c’est le moment où l’on se pose !
Extrait du mémoire « TAI JI QUAN, la voix de l’équilibre » présenté pour le passage du 6ème Duan fédéral en juin 2019 – MPC.
« La recherche d’équilibre est constante, que l’on soit en mouvement ou non. La station debout, à l’arrêt, n’est pas forcément la posture la plus simple à tenir lorsque l’équilibre n’est pas sûr. Il reste cependant plus aisé au départ de travailler à l’arrêt. Cela va nous permettre de nous concentrer plus finement sur nos perceptions.
Nous commencerons debout, pieds écartés, car, s’exercer à se tenir debout, les pieds joints, est plus compliqué que de s’entrainer à se tenir debout, les pieds écartés de la largeur du bassin.
Quelles informations recevons-nous dans cette posture ? Si nous portons notre attention sur l’ensemble du corps dans une perception globale, il est clair que l’axe joue un rôle majeur.
En position debout, nous pouvons sentir que le corps est emporté vers l’avant si le regard est dirigé vers le bas, et que donc la tête n’est pas bien « droite » puisque le fil qui nous relie au ciel est distendu. Regarder droit devant soi, en rentrant légèrement le menton, permet d‘étirer les cervicales, de diminuer la lordose à cet endroit et de maintenir un axe correct, une belle verticalité. On peut imaginer que l’on cherche à empiler les vertèbres les unes sur les autres.
Nous sentons aussi nettement que si la lordose lombaire n’est pas gommée, le poids du corps se déporte vers l’avant. En poussant légèrement mìng mén (4 VG, Porte de la vie) vers l’arrière comme si nous cherchions à coller notre dos au mur, nous pourrons également limiter la lordose lombaire.
Nous pouvons aussi nous apercevoir que si les genoux sont verrouillés, nos jambes se raidissent et se comportent comme deux bâtons. Nous n’avons plus « d’amortisseurs » pour absorber. Pour absorber et pouvoir réagir à bon escient, nos jambes devraient être des bambous flexibles.
Chaque élément du corps dépend, pour sa stabilité et pour ses mouvements, de la position du segment sous-jacent. Donc, si les pieds sont mal positionnés, les éléments sus-jacents – comme les genoux par exemple, en souffriront. Il faut donc être particulièrement attentif à la position des pieds au sol.
Nous pouvons tester différents placements de pieds et nous nous apercevrons que la position la plus confortable et la plus stable est de conserver les deux pieds parallèles pour que nos genoux et nos hanches s’installent selon cet alignement.
Le premier exercice sera – en position pieds écartés de la largeur du bassin et parallèles - de partir de notre position naturelle et de prendre la position axée étirée du tài jí quán, en adoucissant la lordose cervicale et la lordose lombaire et en relâchant les genoux. Nous sommes alors centrés et cultivons cette sensation de solidité en prenant le temps d’analyser nos sensations dans cette posture. Il est important d’étudier nos sensations pour mieux comprendre les réactions du corps.
Nous pourrons ensuite alterner ces deux postures, posture naturelle puis posture axée, afin d’apprendre à mieux sentir les différences entre les deux et à adopter de plus en plus naturellement une posture favorable à l’équilibre en fonction de notre propre morphologie et de nos capacités physiques.
Les genoux par exemple seront plus ou moins relâchés, il faut juste prendre garde qu’ils restent dans l’alignement des pieds et ne pas les projeter au-delà des pieds. La fonction des jambes et des pieds est de transférer jusqu’au sol le poids provenant de la base du tronc.
L’important est que la hanche, le genou et la cheville soient alignés, le corps du fémur et le corps du tibia aussi.
Les pieds sont ancrés. Les orteils sont bien en contact avec le sol. Le poids du corps se répartit également dans les deux pieds. En position debout immobile et verticale, c'est le talon qui supporte la moitié du poids du corps. Ici, le poids du corps se place harmonieusement dans tout le pied, avec un point fort sur l’extérieur et une zone allégée à l’intérieur, comme on peut le voir ci-après.
Enfin, les épaules seront détendues et basses : elles ne s’affaissent pas pour autant, elles ne sont pas rejetées en arrière, la poitrine est simplement légèrement creusée. Sur cet exercice, les bras sont naturellement détendus et placés le long du corps..
Cet entrainement permettra par la suite, et au quotidien, de trouver plus facilement et plus rapidement la posture la plus favorable au maintien de l’équilibre en station debout à l’arrêt… »
On parle le plus souvent de tête droite, mais « droit » n’est pas synonyme de vertical. On peut par exemple dans la technique « coup de poing vers le bas » ou « aiguille au fond de la mer avoir la tête « droite », c’est-à-dire dans l’axe du corps, dans le prolongement de la colonne vertébrale, elle n’est alors pas verticale dans le sens sur l’axe Terre/Ciel.
Souvenons-nous de la fable de La Fontaine : « Le roseau plie »… mais il ne rompt pas!