Est-il vraiment nécessaire de "chinoiser" pour savoir quelle est LA Forme, La Vraie, la seule?
En réalité, peu importe, il n’y en a pas ! 85, 88, 103,108... Les styles sont nombreux, les écoles variées, les formes multiples, des longues, des courtes, des lentes, des rapides… Que l'on déroule une forme courte en 8 mouvements ou une forme plus longue, le principe fondamental est identique. Et c’est bien ça qui compte !
L'enchainement est un tout, un univers à lui tout seul, un petit monde parallèle, ici, maintenant et... hors du temps. Au début, il n'y a rien, puis il y a le mouvement, puis on revient à son point de départ et à la fin, il n'y a plus rien de nouveau. C'est un cercle parfait. C'est l'image d'une vie.
Un enchainement est un ensemble de mouvements qui n'en forment qu'un seul (Enfin, après quelques heures de vol tout de même!)
Chaque mouvement possède bien un début et une fin, une phase préparatoire et un aboutissement et pourtant ces mouvements sont si liés, si finement reliés les uns aux autres, comme les perles d'un collier sur un fil invisible... que l’on a l’impression qu’il n’y en a qu’un seul.
C'est toute une technique que d'enfiler des perles! Il y a l'art et la manière...
Pour que le collier soit beau, on ne peut mélanger les grosses perles aux petites:
Pour un enchainement harmonieux selon les principes de notre école, le pratiquant reste toujours au même niveau, pas de fonction "yoyo"(même si dans la vie, il y a des hauts et des bas, dans la forme règne une belle uniformité). Si les jambes ne sont pas encore assez solides, on ne descend pas trop bas pour pouvoir conserver le même fléchissement tout le temps de l'enchainement (ce qui permet aussi d’être relax et de ne pas avoir à se demander quand est-ce qu’on va pouvoir se « relever »).
Le fil du collier est bien rempli, on ne laisse pas d'espace entre les perles, on ne crée pas de vide entre chacun des mouvements, pas de coup d’arrêt intempestif, un mouvement se fond dans l'autre, dans la douceur de la transformation, on ne marque pas de coupure entre les différents mouvements. La respiration fait le lien. La circulation énergétique renforce le fil invisible qui maintient le tout.
Ce collier-là n'apprécie pas les perles multicolores, il préfère les nuances d'une même teinte, un rythme constant, homogène. Chaque perle est unique et se fond pourtant dans le tout.
Allez, on suit, on ne perd pas le fil... On ne roule pas sur les perles...
L'artisan est concentré sur son travail, donc il ne prend pas n'importe quelle perle tout en discutant avec son voisin de gauche ou en regardant ce que fait le voisin de droite (ou l'inverse, au choix...), son esprit est tout entier tourné vers son activité.
Et enfin, pour poser le fermoir, pas de précipitation, il n'y a pas d'urgence, on ne fait pas le nœud n’importe comment. On prend son temps jusqu'au bout!
Et voilà un collier parfait !