Quán, le poing, c'est le même quán que dans Tai Ji quán.
Et c'est un terme à ne pas oublier lorsqu'on pratique: on a beau vous dire que vous méditez pépère en avançant (ou en reculant d'ailleurs!), il ne faut pas mettre de côté le poing, l'aspect martial de notre discipline.
C'est pour cette raison que le Petit Dragon se fâche tout rouge quand il entend dire que le Tai ji quán est une "gymnastique chinoise", un truc de "mous"! Car, même si , certes, on ne va pas rivaliser avec le krav, il y a bel et bien une intention martiale
De toute façon, il faut être réaliste, à part les disciplines de réelle auto défense, comme le krav maga, de nombreux arts martiaux ne peuvent être efficaces réellement sur le terrain. Et c'est normal, car ce n'est pas le but premier.
Si vous avez un doute: dans l'idéogramme quán on retrouve, en bas, le caractère pour "main" et ce kanji se trouve dans "karate" qui signifie "main vide".
Pour cette raison également, le fait que le mot poing apparaisse, il n'est pas très logique de dire que l'on fait du Tai Ji Quán à l'épée ou à l'éventail, ou à la lance ... Chaque pratique a sa propre dénomination: Tai Ji Jian (épée), Tai Ji Shan (éventail), Tai Ji Qiang (lance), Tai Ji Dao (sabre)...
Mais revenons à nos moutons: quán!
Le poing du Tai Ji Quan n'est (mais c'est bien sûr!) pas crispé (mais pas ramollo non plus!) . Il est fermé naturellement, laissant un petit creux au centre, l'oeil du Tigre.
Le pouce est replié sur les autres doigts et se met à l'abri: pas de pouce en l'air (du genre:"Super, c'est trop top!"), ni de pouce qui dépasse intempestivement des autres doigts (du style dissident qui ne veut pas se ranger avec les autres...).
N'oublions pas que nous visualisons "martial" (malgré notre petite vitesse de croisière) et qu'un poing qui frapperait en laissant trainer négligemment un pouce risquerait fort de se le casser!
Ce poing fermé symbolise un coup frappé le plus souvent, mais le poing peut aussi être fermé pour un blocage (comme dans "avancer et coup de poing" jìn bù bān lán chúi où le premier pas est un blocage et non une frappe.
On retrouve ce poing fermé pour frapper droit devant, ou vers le bas jìn bù zāi chúi, ou vers le haut shàng bù qī xīng (avancer – former les 7 étoiles) ou en revers pīe shēn chúi.
Parfois , selon la technique, les deux poings peuvent être fermés: pī shēn fú hǔ (attraper le tigre ), wān gōng shè hǔ (bander l’arc et tirer sur le tigre) ou shūang fēng gùan er (frapper les oreilles).
Les coups de poings sont assez présents dans nos formes. Parfois, pour l'interprétation martiale, on peut imaginer que ce poing symbolise une saisie...