Voilà quelques récits de voyages pour agrémenter vos soirées ! Alexandra David Néel est une femme exceptionnelle, fascinée par la civilisation tibétaine, elle est prête à tout pour découvrir Lhassa, la capitale interdite et nous raconte ses aventures ...
Louise Eugénie Alexandrine Marie David, née en 1868, est une femme hors du commun à plus d’un titre. Tout d’abord sa famille : son père, instituteur, était franc-maçon et de souche huguenote ; sa mère était belge, d’origine scandinave et sibérienne, et catholique. Comment alors, ne pas avoir l’esprit curieux et ouvert ? Assez tôt Alexandra s’intéresse aux idées anarchistes de son époque et au milieu des féministes.
On ne peut guère la définir en un mot : Chanteuse d’opéra (elle chanta à l’opéra d’Hanoï, puis à Athènes, à Tunis…), cette orientaliste, éminente tibétologue, est aussi journaliste, franc-maçonne, écrivaine et exploratrice. Elle vécut jusqu’à l’âge de 101 ans… A 100 ans et demi, elle demanda le renouvellement de son passeport, et l’avenir semblait encore lui appartenir !
A lire sa biographie, il n’est pas étonnant qu’elle ait été, en 1924, la première femme d’origine européenne à séjourner au Tibet, à Lhassa.
C’est à Tunis, en 1904 qu’elle épouse Philippe Néel, ingénieur en chef des chemins de fer tunisiens, et même si leur vie commune se termine en 1911 (3ème départ en Inde d’Alexandra), ils resteront en contact de longues années encore. Il faut dire que ce voyage, qui devait durer 18 mois, dura en fait 14 ans…
Au cours de ce périple, elle visita de nombreux monastères bouddhistes et rencontra celui qui devint son fils adoptif Aphur Yongden.
Elle apprit le tibétain, reçut les enseignements de célèbres ermites, passa la frontière tibétaine à deux reprises et ne rêvait que d’atteindre Lhassa et d’y entrer.
A cause de ces tentatives, Alexandra fut expulsée du Sikkim en 1916!
Ne pouvant rejoindre l’Europe alors en guerre, Alexandra et Yongden vont en Inde, puis au Japon et en Corée, avant de s’arrêter en Chine qu’ils traverseront d’est en ouest. Après le désert de Gobi et la Mongolie, ils arrivent au Tibet. Huit mois difficiles, d’immense solitude et de privations dans le « Pays des neiges ». C’est alors que déguisée en mendiante, accompagnée de Yongden, elle atteint Lhassa, en 1924.
Tout au long du voyage, elle fut attentive à son costume, à sa coiffure, modifiant ce qui devait l’être pour se « fondre « dans la masse ». Elle sera finalement démasquée pour propreté excessive (elle se lavait quotidiennement dans la rivière !) Les autorités les laissèrent partir cependant et ils purent continuer leur périple…
Ce n’est qu’en 1928 qu’elle reviendra en France et s’installera à Dignes. Elle y écrivit de nombreux livres et se lança dans une tournée de conférences en France et en Europe. En 1937, Alexandra reprend le chemin de la Chine, en pleine guerre sino-japonaise. Elle y voit les horreurs de la guerre, les famines, les épidémies et erre à travers la Chine jusqu’à rejoindre l’Inde en 1946 avant de retrouver sa maison de Dignes.
Ses cendres seront transportées à Vârânasî afin d’être dispersées dans le Gange.
Les récits de voyage sont peut-être un peu passés de mode et pourtant… c’est une lecture captivante !
Alexandra David Néel nous laisse de nombreux écrits sur l’Inde, le Tibet, le bouddhisme et… quelques phrases pour nourrir nos réflexions :
« Mieux vaut s’accommoder des choses ou les briser que de pleurer à la lune. »
« Ce qu’il faut chercher et trouver, c’est la douceur sereine d’une inébranlable paix ».
« Il fait froid parce qu’on regarde là où il n’y a pas de chaleur ».
« Négliger les petites choses sous prétexte qu’on voudrait en faire de grandes, c’est l’excuse des lâches. »
« La forteresse de la méditation », « Samten Dzong », la maison d’Alexandra existe toujours, elle est à présent centre culturel et musée. Le site :
https://www.alexandra-david-neel.fr/a-propos/