Extrait du mémoire « TAI JI QUAN, la voix de l’équilibre »
présenté pour le passage du 6ème Duan fédéral en juin 2019 –
MPC.
Il est important de comprendre comment nous fonctionnons, de découvrir les ressources que nous propose notre organisme qui, à l’image de la Nature, est capable sans cesse de s’adapter à de nouvelles conditions.
En réalité, l’éducation que nous recevons ne nous apporte que peu d’éléments sur le fonctionnement de l’être humain et sur l’interaction entre physique et spirituel, au sens philosophique du terme. Nous nous préoccupons davantage de la surface, de l’extérieur de notre corps, que de ce qui se passe à l’intérieur. Phénomène de société, symptôme finalement d’un déséquilibre qui accorde plus d’importance à ce qui se voit, au manifeste, qu’à ce qui est latent et se passe en profondeur.
Il est bon d’élargir nos connaissances par un questionnement intelligent.
Le terme « équilibre » nous vient du latin « aequilibrium », de « aequus » : égal et « libra » : balance, poids. Ce concept décrit les situations où les forces en présence sont égales.
Communément, l’équilibre se définit comme une attitude, une position stable, généralement verticale. Le poids est réparti également des deux côtés d'un point d'appui, de sorte que l’on ne bascule ni d'un côté ni de l'autre. Mais on ne se rend pas compte que ce processus n’est simple qu’en apparence, et qu’il repose en réalité sur un jeu de forces. La stabilité vient d’une dynamique, que l’équilibre soit statique ou dynamique.
En effet, un équilibre peut être « statique ».
Et c’est bien là une première découverte : Debout, être debout, rester debout : c’est déjà une recherche d’équilibre. En restant simplement debout pendant un moment, immobile, nous pouvons sentir le corps osciller, aller de l’avant vers l’arrière, de l’arrière vers l’avant, et prendre conscience de la permanente accommodation qui est nécessaire pour se maintenir naturellement à la verticale sur nos deux pieds. Être immobile signifie réaliser un équilibre grâce à des ajustements constants. Ainsi l’équilibre « à l’arrêt », n’est pas réellement statique, au sens où nous l’entendons communément.
Mais un équilibre peut être également dynamique.
Pour un équilibre dynamique, le système est plus complexe, puisqu’il faut gérer en plus le déplacement du corps : des rétroactions de sens contraires peuvent se produire pour maintenir ou rétablir un certain niveau d'équilibre. Ces mécanismes peuvent s’opérer de manière réflexe, et font appel aux systèmes musculo squelettiques et au système nerveux pour permettre les mouvements qui permettront de s'adapter au contexte de la pesanteur.
L’équilibre de l’homme a été analysé comme celui d’une grande structure qui reste debout sur une surface d’appui relativement petite.
Le squelette constitue la charpente du corps. Il est formé de 206 os reliés, pour la plupart, par des articulations. Il a pour rôle de supporter le poids du corps, de permettre sa mobilité et de protéger les organes internes. Le corps de l’homme est donc un ensemble de chaînes articulaires. Chacune de ces chaînes est composée de nombreux segments reliés par des articulations.
Pour chaque segment de notre corps, les forces de gravité doivent être rééquilibrées. Chaque segment repose sur un segment placé plus bas et l’articulation fait fonction de support.
Les surfaces des articulations étant très petites, le soutien du segment est difficile.
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Les efforts d’un individu, pour maintenir la position verticale, résultent de micros mouvements incessants qui assurent un équilibre dans les 3 plans de l’espace: à la fois dans le plan sagittal antéropostérieur, dans le plan frontal, et aussi dans le plan horizontal.
Dans le plan sagittal avec mise en jeu des muscles antéropostérieurs.
Dans le plan frontal grâce à un système de haubans musculaires tendus entre la colonne vertébrale et les ceintures scapulaires et pelviennes.
Dans le plan horizontal avec mise en jeu des muscles rotateurs internes et externes. Le corps humain comprend plus de 650 muscles qui lui permettent de se mouvoir.
On voit combien ce mécanisme est complexe. C’est ainsi que l’on s’aperçoit que nous passons notre temps à réaliser un équilibre fugace. Si le moindre élément ne tient pas sa place, l’ensemble de la structure en est affecté et doit compenser cette faiblesse.