Verticalité : qu’est-ce que c’est ?
Souvent, on vous dit « Tenez-vous droit »… Droit ou vertical ? Vous me direz, c’est du pareil au même. Non !
On peut être droit sans être vertical… oui, parfaitement ! Lorsque je réalise « l’aiguille au fond de la mer », le corps est droit, mais… il n’est pas vertical.
La plupart du temps, les deux peuvent se confondre : nous sommes droits et verticaux et le regard porte au loin. Cette verticalité est l’axe que nous devrions conserver tout le long de la forme, mais… que nous avons tendance à perdre en route… souvent, les yeux qui regardaient au loin, finissent par se baisser et regarder vers le plancher. Ce mouvement des yeux vers le bas correspond souvent à une forme d’excès de concentration. On se replie vers l’intérieur mentalement, et le regard se tourne vers l’intérieur, physiquement les yeux regardent le sol. Pour éviter cela, il faut essayer de maintenir une concentration légère. Pour ce faire, il faut bien sûr avoir déjà mémorisé la forme que l’on réalise.
Etre vertical, ce n’est pas être ancré ou être suspendu au ciel, c’est être enraciné ET être suspendu au ciel, c’est la recherche d’une cohésion entre le haut du corps léger et fluide, et le bas du corps fort et solide. La souplesse et la fluidité des mouvements du haut du corps ne peuvent se concevoir sans de solides bases que sont les jambes.
Commençons par le bas :
Le relâchement du bassin (légère rétroversion) procure une impression de descente du poids du corps dans les jambes. On peut y associer la sensation d’enfoncement des pieds dans le sol, dans la terre. On se laisse aller, on peut imaginer
que nos pieds se prolongent par déracine qui s’enfoncent dans le sol… mais, s’enraciner ne signifie pas se tasser! Puisque...
En haut :
Le sommet de la tête est suspendu au ciel par un fil, un fil de soie bien sûr. La tête pousse le ciel, un étirement en douceur de la colonne vertébrale se crée.
C’est la connexion des deux pôles, terre et ciel, qui nous permet de ressentir notre axe. Il faut prendre le temps de ressentir, rester réceptif et maintenir l’axe. On est là, détendu, il n’y a aucune crispation, juste une présence.
Se tenir vertical favorise également une bonne respiration. La poitrine est ouverte, on peut inspirer profondément. Une bonne respiration favorise à son tour la détente est donc la fluidité du geste.
Un bon moyen de tester notre enracinement et la sensation de l’axe vertical consiste à faire l’enchaînement sans les bras. En ne conservant que les mouvements des jambes, les bras ne participent plus à l’équilibre et nous pouvons être plus attentifs au maintien de la verticalité et à son importance dans l’équilibre. En effet, il est plus facile de rester en équilibre lorsque le corps est détendu et vertical, que si l’on est crispé ou que l’on baisse la tête, le poids de la tête entraînant le corps vers l’avant.
C’est autour de cet axe-pivot fort que s’organisent les torsions et les rotations du corps. Une fois de plus, nous pouvons nous apercevoir à quel point tout est lié. Si l’axe n’est pas correct, la respiration n’est pas correcte, la technique n’est pas aboutie, l’enchaînement n’est pas fluide.
Alors…
Restons bien verticaux, lié au ciel et à la terre : à notre place* finalement…