Dans les années 50 est née la volonté de donner quelques repères fixes pour la pratique du Tai Ji Quan, car de nombreuses écoles de non moins nombreux styles étaient tentés de « tirer la couverture » à soi en affirmant pratiquer de la bonne façon (sous-entendu à peine voilé : les autres, eux ne pratiquent pas comme il faut)…
Ceci dit entre nous, certains aujourd’hui encore pensent qu’il n’existe qu’une seule façon de faire : la leur… Ce qui témoigne d’une certaine… disons, étroitesse… d’esprit un peu paradoxale tout de même avec nos disciplines où l’on recherche l’amplitude… (Aparté de Xiao Long finie !)
C’est ainsi que l’on assiste au développement d’une nouvelle forme dite « simplifiée » (简化太极拳 – Tian Hua Tai Ji Quan).
Li Tian Ji est l’homme qui a initié le mouvement. Pour lui les « 9 fils du Dragon avaient produit 9 variations », 九子九样 – Jiu Zi Jiu Yang, c’est-à-dire que le maitre avait formé de bons étudiants qui avaient évolués chacun de leurs côtés et dont l’enseignement n’était plus fidèle à celui de leur Maitre initial.
Il était important d’éviter une trop grande dérive et il fallait sauvegarder les techniques correctes. Pour ce faire, Li Tian Ji met au point la forme 24 en 1956, fondée sur l’ancienne forme traditionnelle dans le droit fil de l’enseignement des écoles d’arts martiaux familiales.
Certains étudiants cependant n’avaient aucune envie d’apprendre cette nouvelle forme, quelques rares donc suivirent ce nouvel enseignement.
Li Tian Ji a commencé la pratique des arts martiaux enfant, il est devenu l’entraineur de la 1ère équipe nationale de Chine. Il est surnommé le « Père du Tai Ji Quan contemporain ». Il a aussi créé la forme 32 épée…
La famille Li est connue – plus en Chine que chez nous bien sûr- Li Tian Ji était l’oncle de Li Deyin (donc Grand-oncle de Faye Li Yip qui représente à l’heure actuelle la tradition familiale en Europe et qui est installée en Grande-Bretagne)
La forme simplifiée en 24 mouvements a été suivie de la 88, de la 66, de la 48 puis de la 42 et ainsi de suite…l’idée étant toujours de donner une image correcte des techniques pour éviter les pratiques chaotiques et fantaisistes. C’est une forme de « standardisation » au sens positif de terme. C’est un fil rouge.
Nous savons tous que le temps a tendance à éroder nos mouvements, il faut juste veiller à ce qu’il ne les déforme pas… conserver une bonne position et rester fidèle aux techniques de base, pour que le mouvement soit « juste » et ... compris.